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Frankenweenie

Affiche du film


Titre original

Frankenweenie

Synopsis

Lorsque Sparky, le chien de Victor Frankenstein est renversé par une voiture, Victor est complètement désespéré. Il retrouve espoir lorsqu'à l'école, son professeur de biologie électrocute une grenouille morte pour la faire réagir. Victor trouve ainsi la manière idéale de ramener son chien à la vie. Mais quand ses parents et ses voisins aperçoivent Sparky-le-ressuscité, le jeune garçon doit les convaincre qu'en dépit des apparences, Sparky est resté le même chien.

Genre

Fantastique

Année de production

1984

U.S.A.

Date de sortie en France

Inconnue

Réalisateur

Tim Burton

Musique

Michael Convertino
David Newman

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Shelley Duvall
Shelley Duvall Susan Frankenstein
Daniel Stern
Daniel Stern Ben Frankenstein
Barret Oliver
Barret Oliver Victor Frankenstein
Joseph Maher
Joseph Maher Mr Chambers
Paul Bartel
Paul Bartel Mr Walsh
Sofia Coppola
Sofia Coppola Anne Chambers


Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Film
meilleur vidéo de genre1993 

 

 

Critique du Film

Note :

Frankenweenie

Un monstre qui a du chien

Deuxième oeuvre du cinéaste Tim Burton, alors encore sous contrat chez Disney, Frankenweenie est un cours métrage d'une trentaine de minutes (29 pour être exact), réalisé pour la somme d'un million de $. On retrouve en tête d'affiche quelques noms connus comme Shelley Duvall (Annie Hall, Shining), alors en pleine gloire, Daniel Stern (quoique peu connu, l'homme compte tout de même quelques grands films à son actif, comme Hannah et ses soeurs de Woody Allen), ou bien encore Barret Oliver (en plein dans le boom de l'histoire sans fin). On retrouve même une très jeune Sofia Coppola, alors actrice, à des années lumières de Lost in translation.
Tout ce petit monde se prête volontiers à cette parodie/hommage au classique du cinéma d'épouvante, Frankenstein, dont Tim Burton est un grand fan (son premier court, Vincent était déjà un grand cri d'amour au cinéma de genre), mais cette fois-ci en version canine. Le réalisateur joue avec les clichés du genre, et surtout avec les images les plus marquantes du film de James Whale, ainsi que de sa géniale séquelle, la fiancée de Frankenstein (la chienne à la fin du court métrage). Ainsi Sparky version ressuscité se retrouve affublée de mêmes fameuses életrodes que Boris Karloff (le nom même du chien est déjà lourd de sens, spark se traduisant par étincelle en anglais), mais notre jeune Victor Frankenstein étant moins doué en couture que son illustre prédécesseur, le pauvre chien se met à fuir. Pour faire revivre son ami canin, le jeune garçon se construit son propre laboratoire, ressemblant à s'y méprendre à celui de Colin Clive dans le chef d'oeuvre de 1931. Mais en y regardant de plus prêt le spectateur pourra voir que le jeune homme a en fait détourné des objets courants pour arriver à son but (dont des cerfs-volants d'Halloween, la fête favorite de Tim Burton, en tout cas cinématographiquement parlant). Le final du film est lui aussi un hommage presque image par image du chef d'oeuvre de James Whale, avec dans le rôle du moulin en ruines un moulin de mini golf (lui aussi fortement délabré, l'entrée du mini-golf ressemblant à s'y méprendre à un cimetière).

Frankenweenie

Cependant, le résultat ne plu pas au studio Disney, jugeant que le film ferait peur à la cible du studio, à savoir les enfants. Tim Burton fut donc jugé coupable d'avoir gâché l'argent du studio et licencié suite à cela. Le film sortira tout de même, et connut un certain succès, en particulier auprès des fans de cinéma de genre. Avec le temps, le film devint même culte, surtout lorsque Tim Burton, enfin dégagé de ses obligations envers la machine à rêves Disney, commença à avoir du succès, en particulier avec des films comme Beetlejuice, Pee Wee, et Batman. D'ailleurs, c'est à partir de ce moment là que Disney se tournera de nouveau vers le cinéaste, afin de le faire revenir dans la giron de la société. Etrangement, Tim Burton ne se fera pas prier, et reviendra en 1993 pour travailler sur l'étrange Noël de Mr. Jack, film sur lequel il avait déjà commencé à plancher lorsqu'il travaillait pour le studio. Même s'il ne réalisera finalement pas le film, laissant la main à Henry Selick pour aller tourner Batman, le défi, il sera suffisamment présent (on serait même tenté de dire omniprésent) pour laisser sa marque de façon indélébile. Peut-être même plus que sur certains de ses propres films (la planète des singes par exemple).
En 2007, Disney, décidemment attaché à récupérer son ancien poulain, a signé avec le cinéaste pour effectuer un remake de Frankenweenie, mais cette fois-ci en version long métrage, et animation en 3D. Pas mal pour un film rejeté, non?

   
 


Conclusion

Tout Tim Burton est déjà présent dans Frankenweenie (c'est d'ailleurs bien souvent le cas des premières oeuvres, où les jeunes cinéastes se dévoilent corps et âme, soit de peur de ne pas pouvoir avoir l'opportunité de tourner un nouveau film, soit par enthousiasme). La poésie macabre à la sauce Tim Burton est unique, et reconnaissable entre mille, tout comme l'amour du cinéaste pour les freaks et les inadaptés sociaux.
Facile à dire avec le recul, mais Frankenweenie fleure bon le petit génie du cinéma qui n'attend plus qu'une occasion pour s'exprimer à la hauteur de son talent.
En tout cas, tout fan de Tim Burton se doit d'avoir vu Frankenweenie au moins une fois dans sa vie s'il veut comprendre qui est réellement l'homme: un fan de cinéma de genre, comme le prouveront ses films suivants (le point d'orgue étant bien son hommage au plus mauvais cinéaste de tous les temps, Ed Wood), mais aussi et surtout un artiste qui a su se créer un univers contre l'avis même de ses employeurs.

Frankenweenie


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