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B.A.F.T.A. |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur montage | 2004 | Sarah Flack |
César |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur film étranger | 2005 | Sofia Coppola |
Golden Globes |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur film | 2004 | |
Meilleur acteur | 2004 | Bill Murray |
Meilleur scénario | 2004 | Sofia Coppola |
Oscar |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur scénario | 2004 | Sofia Coppola |
B.A.F.T.A. |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur acteur | 2004 | Bill Murray |
Meilleure actrice | 2004 | Scarlett Johansson |
Meilleure musique | 2004 | Kevin Shields et Brian Reitzell |
Meilleure photographie | 2004 | Lance Acord |
Meilleur film | 2004 | Ross Katz et Sofia Coppola |
Meilleur scénario | 2004 | Sofia Coppola |
Meilleur réalisateur | 2004 | Sofia Coppola |
Golden Globes |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur réalisateur | 2004 | Sofia Coppola |
Meilleure actrice | 2004 | Scarlett Johansson |
Oscar |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur acteur | 2004 | Bill Murray |
Meilleur réalisateur | 2004 | Sofia Coppola |
Meilleur film | 2004 | Ross Katz et Sofia Coppola |
Screen Actor Guild |
catégorie |
Année | Nomination
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Meilleur acteur | 2004 | Bill Murray |
Pour son deuxième film en tant que réalisatrice, après un Virgin Suicides salué par la critique, Sofia Coppola décide de s'exiler au Japon. Le pays se prête admirablement au message qu'elle désire faire passer dans cette histoire qu'elle a écrite elle-même, en grande partie à base de souvenirs autobiographiques. En effet, l'histoire de Charlotte (Scarlett Johansson) n'est pas sana rappeler ce qu'à connu la jeune artiste à l'époque où elle était mariée au photographe des stars Spike Jonze (il s'occupa en particulier pendant un temps de Cameron Diaz dont le personnage d'Anna Faris présente des points communes assez importants). Le sentiment d'abandon et de solitude est donc quelque que la jeune femme connaît bien. Cela explique en partie pourquoi le traitement dans le film est si réussi. Quand au second personnage du film, Bob (Bill Murray), le rôle a été créé sur mesure pour l'acteur (même s'il ne donna son accord qu'au tout dernier moment). Si le héros de S.O.S. fantômes avait refusé de participer au film celui-ci ne se serait pas fait (mais bien entendu, il ne pouvait pas le savoir). Lost in translation fut tourné pour un budget ridicule au vu de grosses productions hollywoodiennes (presque 300 millions de $ pour un film comme Spider-Man 3 contre 6,5 pour le film de Sofia Coppola). Cela ne l'empêcha pas non seulement d'être salué et récompensé dans presque tous les festivals du monde (dont un victoire aux Oscars et une aux Césars), mais aussi d'être plébiscité par le public, le film rapportant dans les 45 millions de $ rien qu'aux U.S.A. Pas mal pour un film tourné en seulement 27 jours, bien souvent de façon illégale dans les rues de Tokyo (quelques altercations avec les forces de l'ordre eurent même lieu). Cette méthode offre l'avantage (en dehors bien sur du risque de se faire refuser le tournage par la ville) de prendre la vie à Tokyo sur le vif, et donc de rendre les images plus naturelles et vivantes (d'ailleurs la majorité du film, en tout cas dans ses passages en extérieur, a été tourné uniquement en lumière naturelle). La photographie est d'une très grande qualité, là encore comparable (voir même dépassant) nombre de productions plus onéreuses. Le film est totalement porté par le charisme et la complémentarité des deux acteurs principaux, Bill Murray et Scarlett Johansson. Les deux artistes font preuve d'une retenue dans leur jeu inhabituelle dans le genre souvent caricatural de la comédie romantique (tout comme le scénario sort lui-même du carcan classique du genre). Cela n'empêche pas le film de faire preuve d'humour, voir de private joke. Les deux passages les plus notables concernent la raison de la venue du personnage interpété par Bill Murray: la campagne de publicité pour le whisky Suntory. En effet, le père de Sofia, Francis Ford Coppola, a prêté son image et son nom pour la fameuse marque de liqueur japonaise (aux côtés du grand Akira Kurosawa), dans les années 70. Faire tourner une publicité à son personnage principal est une façon de jouer avec l'histoire familiale, tout en montrant bien à quoi peut bien ressembler la vie d'un acteur (ou d'un réalisateur) lorsqu'il est loin des paillettes. Le second clin d'oeil concerne là aussi une publicité sur le whisky. Dans le film, on demande à Bill Murray d'imiter Roger Moore, et notre héros de répondre qu'il a toujours préféré Sean Connery dans le rôle de l'agent 007. Or, Sean Connery e effectivement tourné une publicité pour Suntory. Au travers du personnage de Bill Murray Sofia Coppola chasse en quelque sorte ses fantômes familiaux, tout comme l'acteur comique les chassait dans S.O.S. fantômes, avec humour et élégance. La rôle de Bob a tellement été taillé sur mesure pour l'acteur que celui-ci a fait de Lost in translation son rôle préféré. Il faut dire qu'il s'agit d'un bel hommage d'une jeune femme qui a forcement été nourrie des différents films de l'acteur durant sa jeunesse. Lost in Translation est avant tout un film sur le décalage. Décalage horaire, évidemment, avec le problème de sommeil des deux acteurs principaux, mais aussi décalage entre les générations (l'âge entre Bill Murray et Scarlett Johansson), décalage au sein même d'un couple (aussi bien Bill Murray que Scarlett Johansson ont des difficultés à communiquer au sein de leur couple), ainsi que le décalage des cultures (le choc culturel entre le Japon et l'Occident, doublé par la barrière des langues, barrière pratiquement insurmontable). Une belle histoire, loin des habituels rebondissements des comédies romantiques, mené par deux acteurs très talentueux. Si vous avez aimé Lost in Translation, vous aimerez aussi:
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Pour son second film en tant que réalisatrice, Sofia Coppola livre un pur petit bijou, filmé avec sensibilité (mais sans
sensibilisme) et avec humour. Le désarroi de ses deux âmes perdues, dans une ville inconnue et dans leur vie personnelle, est montré
de façon très réussie, comme peu de cinéastes y arrivent, même avec une plus grande expérience.
Le titre même du film démontre la culture et la finesse de la réalisatrice, ainsi que la direction poétique prise par la jeune femme. En effet, le poète anglo-saxon Robert Frost disait :Poetry is what gets lost in translation, que l'on pourrait traduire par La poésie est ce qui se perd dans la traduction. L'essence même du film. |