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American Graffiti

Affiche du film


Titre original

American Graffiti

Synopsis

1962. Californie - Rugissements des moteurs. Radios qui hurlent le rock'n'roll à la mort. Rendez-vous au drive-in. Just Cruisin' Baby ! La soirée appartient à une bande d'adolescents californiens fraîchement diplômés, avant de s'envoler vers de nouvelles aventures, destination l'âge adulte. Derniers rites nocturnes, entre courses de bagnoles et coups de gnôle, boum dans le gymnase du lycée, bitures, drague effrénée et chagrins d'amour.

Genre

Comédie dramatique

Année de production

1973

U.S.A.

Date de sortie en France

1 mars 1974

Réalisateur

George Lucas

Musique

Kim Fowley

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Ron Howard
Ron Howard Steve Bolander
Richard Dreyfuss
Richard Dreyfuss Curt Henderson
Paul Le Mat
Paul Le Mat John Milner
Charles Martin Smith
Charles Martin Smith Terry Fields
Cindy Williams
Cindy Williams Laurie Henderson
Candy Clark
Candy Clark Debbie Dunham
Mackenzie Phillips
Mackenzie Phillips Carol
Bo Hopkins
Bo Hopkins Joe Young
Kathleen Quinlan
Kathleen Quinlan Peg
Harrison Ford
Harrison Ford Bob Falfa
Johnny Weissmuller Jr.
 Johnny Weissmuller Jr Un bad guy

 

Récompenses

Golden Globes Golden Globes
catégorie
Année
Gagnant
meilleur film1974 
meilleur espoir masculin1974Paul Le Mat

 

Nominations

BAFTA BAFTA
catégorie
Année
Gagnant
meilleure actrice dans un second rôle1975Cindy Williams

 
Directors Guild of America Directors Guild of America
catégorie
Année
Gagnant
meilleur réalisateur1974George Lucas

 
Golden Globes Golden Globes
catégorie
Année
Gagnant
meilleur réalisateur1974George Lucas
meilleur acteur1974Richard Dreyfuss

 
Oscars Oscars
catégorie
Année
Gagnant
meilleure actrice dans un second rôle1974Candy Clark
meilleur réalisateur1974George Lucas
meilleur montage1974Verna Fields et Marcia Lucas
meilleur film1974Francis Ford Coppola et Gary Kurtz
meilleur scénario1974George Lucas, Gloria Katz et Willard Huyck

 
Les autres nominations reçues pour ce film sont:
 Meilleur scénario pour une comédie pour George Lucas, Gloria Katz et Willard Huyck en 1974 de la part de la Writers Guild of America.

 

Critique du Film

Note :

Happy Days

Pour la grande majorité des gens, George Lucas est l'homme d'un seul film: Star Wars. Même s'il est indéniable que son space-op1EACUTE.ra a fait la fortune et la gloire du cinéaste, ce serait bien mal connaître la connaître la carrière de l'homme de penser cela. Son premier film, THX 1138 avait déjà connu un succès d'estime, en particulier auprès de ses pairs. Mais c'est bel et bien American Graffiti qui va faire de lui un artiste incontournable du septième art. En effet, son second film lui vaudra deux nominations aux Oscars (en tant que meilleur réalisateur et en tant que meilleur scénariste), le film quand a lui ayant droit à cinq nominations. Même si aucune ne lui vaudra la statuette dorée tant convoitée, le film se rattrapera aux Golden Globes, en obtenant deux récompenses, dont celle du meilleur film.
Aux Etats-Unis, encore aujourd'hui, American graffiti est considéré comme l'un des 100 meilleurs films jamais tournés. Cela montre bien l'impact que ce film a pu avoir, en tout cas au pays de l'Oncle Sam.

Ron Howard dans American Graffiti

Cependant, George Lucas a eu beaucoup de mal à mener à bien son projet. Même si l'idée de base avait germé dans l'esprit du cinéaste des années plus tôt, il lui aura fallu plusieurs années pour aboutir à un script utilisable. Il fut aidé pour cela par deux scripts doctors, Gloria Katz et Willard Huyck, qui surent enrichir une trame de base hautement autobiographique pour George Lucas. En effet, ce dernier c'est très largement inspiré de son passé pour écrire son histoire, trois des quatre héros (en fait tous sauf celui incarné par Ron Howard) correspondant à une phase de son adolescence dans sa chère ville de Modesto. De fait, ce film est de loin le plus personnel du cinéaste, loin devant sa saga de space-opéra.
Une fois le scénario peaufiné, il restait encore à convaincre les studios d'engager suffisamment d'argent pour tourner le film (il coutera au final 700 000 $ environ, une somme relativement modeste mais suffisante pour ce genre de productions). Ces derniers voulaient absolument voir un nom connu attaché au projet, ce qui posait un problème de taille à George Lucas: comment trouver une star alors que le sujet ne met en scène que des adolescents, et donc par conséquent de jeunes acteurs inconnus. La solution viendra de son ami Francis Ford Coppola. Ce dernier sort alors du succès de son film le parrain, George Lucas lui propose alors de produire le film, et Francis Ford Coppola accepte volontiers de lui donner un coup de pouce. Il ferra d'ailleurs de même 25 ans plus tard pour sa fille Sofia Coppola lorsque celle-ci cherchera à tourner son Virgin Suicides.

La vie selon George Lucas: American Graffiti

Ayant sa star attachée à son film, George Lucas peut trouver des acteurs inconnus, comme il le souhaitait. Et quel coup de maître! Rarement casting de débutants aura révélé autant de talent. On retrouve ainsi un jeune Richard Dreyfuss (Le Lauréat, les dents de la mer, Rencontres du troisième type), un jeune débutant du nom de Ron Howard (dont la carrière est exemplaire autant en tant qu'acteur -la série Happy Days- que comme réalisateur -Apollo 13, Un homme d'exception, Da Vinci Code-), ainsi que dans un petit rôle un dénommé Harrison Ford (Les aventuriers de l'arche perdue, Star Wars). Citons aussi Charles Martin Smith (les incorruptibles, aux côtés de Sean Connery, mais aussi Starman, de John Carpenter), et dans une moindre mesure Candy Clark (même si elle est loin d'avoir la notoriété des précédents, sa carrière, en particulier dans le domaine du fantastique, compte quelques références du genre, comme le blob ou bien encore le Zodiac de David Fincher).
Non content d'avoir révélé Ron Howard, American graffiti a aussi servi de base à la fameuse série Happy Days, dans laquelle Ron Howard y tenait le rôle principal.
Le rapport entre George Lucas et ses acteurs a toujours été particulier. Sa façon de travailler diffère en effet beaucoup de celle de ses confrères, laissant volontairement la direction d'acteurs de côtés. Là où beaucoup y croient y une mauvaise direction d'acteurs, le cinéaste a en fait une idée bien précise derrière la tête. En effet, en laissant ses acteurs à la limite de l'improvisation, et en les faisant tourner la même scène de nombreuses fois, le metteur en scène cherche non pas la perfection, mais bien au contraire les menus défauts (bégaiement, trébuchements, ...) rendant la scène plus réaliste. American Graffiti est de ce point de vue là typique, voir exemplaire, de sa méthode de travail. Ajoutons à cela un tournage épuisant pour les acteurs, puisque tourné pratiquement intégralement de nuit (ainsi qu'une cadence infernale, le film ayant été tourné en seulement 29 jours), et l'on comprend comment George Lucas a obtenu ce jeu d'acteur si réaliste.
Encore une fois, c'est au montage que George Lucas va créer son film, récupérant un bout par ci, un bout par là. Une méthode qui atteindra son apogée lors du montage de la revanche des Sith, entièrement tournée en numérique.

un jeune Harrison Ford dans American Graffiti

Nostalgique de sa jeunesse dorée, le cinéaste place dans son film tout ce qui a bercé ses jeunes années. La drague en voiture tout d'abord. Typiquement américaine (et terriblement marqué années 60), cette façon de passer ses soirées chez les jeunes adolescents en mal de rencontres peut facilement paraître étrange pour qui n'est pas américain. D'ailleurs, le succès du film aux U.S.A. s'explique en partie par cette nostalgie, tandis que la majorité des autres pays du globe aura eu bien du mal à accrocher à ce pan de la culture yankee.
Ensuite, la musique rock&roll. Bercé par les D.J. (le D.J. Wolfman Jack, le préféré de George Lucas, y tient d'ailleurs son propre rôle), les adolescents de cette époque d'insouciance vivaient au rythme des musiques passées sur les ondes. George Lucas a d'ailleurs tenu à ce que la bande son du film ne soit composée que de tubes de cette période (le film en compte environ 80). Nombre de scènes ont d'ailleurs été écrites en fonction de la chanson que le réalisateur voulait faire apparaître.
Enfin, on retrouve l'un des grands amours de George Lucas: les grosses cylindrées. Passionné de courses de voitures, le réalisateur s'attarde longuement sur les belles américaines, les faisant apparaître comme des personnages à part entière. Dans sa saga Star Wars (et en particulier dans la course de pods de la menace fantôme), on retrouve ce fétichisme des monstres de métal.
Aucun doute n'est permis, American graffiti raconte la jeunesse de George Lucas. Le fantasme y a la part belle, soit, mais le cinéaste se met à nu (d'une manière bien chaste) pour le plus grand plaisir de son public (en particulier américain).

   
 


Conclusion

Même s'il peut être parfois difficile de pleinement apprécier ce film lorsque l'on n'est pas américain, et en particulier si l'on n'est pas né dans les années 40, cet American graffiti reste un film majeur pour la culture populaire mondiale. En effet, ce film aura révélé quelques unes des grosses pointures du cinéma américain des années à venir, avec en tête Ron Howard et Harrison Ford.
De plus, sans le succès de ce film, jamais un studio n'aurait financé la guerre des étoiles, et donc le cinéma d'Entertainment n'aurait jamais connu l'essor dû à la saga de Luke et Leia. Ou comment un film sans effets spéciaux aura permis (soit indirectement) la révolution des années à venir.
Rien que pour le côté historique, ce film ce film mérite que l’on s’y intéresse.

toute une philosophie de vie: American Graffiti de George Lucas


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