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![]() Depuis les débuts de l'histoire du cinéma, il existe une opposition entre films de studios et films indépendants. Même si un réalisateur comme George Lucas a prouvé qu'il était possible de faire des films onéreux en dehors des studios (toute sa saga Star Wars, mis à part Star Wars épisode IV: un nouvel espoir), et même si un Quentin Tarantino a réussi à faire des films typique des studios (des films de genre, comme par exemple Reservoir Dogs), le créneau du film indépendant est plutôt réservé à des films moins ambitieux d'un point de vue visuel (rattrapant par le fond). Autant dire que le cinéma indépendant était fait pour Sofia Coppola, dont tout l'intérêt de ses films (dont Virgin Suicides est le premier) se trouve bien dans sa forme épurée (mais magnifique visuellement) et son contenu. ![]() Tiré d'un roman de Jeffrey Eugenides, le film de la fille du réalisateur du Parrain (qui est ici producteur, donnant un coup de pouce à sa chère fille pour son baptême du feu) a bien failli ne pas se faire. Les droits appartenaient en effet à un grand studio, qui cherchait à l'adapter depuis quelque temps déjà. Faisant fi de ses propres de droits, Sofia Coppola se lança alors dans la rédaction du scénario, nécessaire pour permettre le passage du format papier à pellicule. Devant le résultat plus que satisfaisant, les studios acceptèrent de céder les droits, eux-mêmes n'arrivant à rien de leur côté. La jeune fille (Sofia Coppola n'a que 27 ans lorsque débute le tournage de son premier long métrage) se retrouve pour ainsi dire seule maître à bord, puisqu'elle est à la fois scénariste et réalisatrice. Son père, en tant que producteur avisé, n'est là que pour permettre à la jeune femme de ne pas avoir en plus à se heurter aux problèmes externes à sa production artistique. ![]() Aidé par le soutien paternel (mais aussi beaucoup par son talent naissant mais déjà bien visible), Sofia Coppola se retrouve vite à diriger nombre de grands noms du Septième Art, dont certains ont déjà travaillé avec elle et son père. Ainsi, Kathleen Turner avait été dirigée par Francis Ford Coppola dans Peggy Sue s'est mariée (1986) et jouait ni plus ni moins que le rôle de Sofia Coppola, alors actrice. Scott Glenn quant à lui avait travaillé pour le père en 1979 dans Apocalypse Now. Danny De Vito, lui, avait joué dans l'idéaliste (1997), de Francis Ford Coppola. Mais il ne faut en aucun cas confondre coup de pouce et trafic d'influence. D'ailleurs, il suffit de voir la qualité des acteurs de la jeune génération pour comprendre l'intérêt porté par tous envers le film de la jeune fille. Entre une Kirsten Dunst pas encore fiancé au Spider-Man mais déjà applaudie pour son talent (Entretien avec un vampire, des hommes d'influence), et un Josh Hartnett en pleine ascension, il est clair que les forces vives de la nouvelle génération veulent être du film de Sofia Coppola. On retrouve même dans un petit rôle le futur Dark Vador, Hayden Christensen, encore totalement inconnu, mais en passe de devenir une star. ![]() La jeune fille met toutes les chances de son côté, avec en particulier l'intervention à la musique du groupe français Air, qui compose pour Virgin suicides une partition totalement en phase avec le contenu du film. La musique sera d'ailleurs pour beaucoup dans la réussite du film. Cela deviendra une marque de fabrique pour Sofia Coppola. Tout comme une photographie léchée, avec en particulier les jeux de lumière du soleil dans les feuilles des arbres. La réalisatrice aura aussi compris que ce n'est pas parce qu'elle traite d'un sujet difficile (le pourquoi du suicide de tant de jeunes) qu'elle ne doit pas faire rire, la vie étant ainsi: un mélange de moments drôles, de moments difficiles, où l'amour joue bien souvent un rôle prépondérant (surtout lorsque l'on a 15 ans), mais pas uniquement, tout le reste de l'environnement de chacun ayant son rôle à jouer ( jusqu'à l'arbre en face de chez soi par exemple). Un film d'une rare beauté. Si vous avez aimé Virgin Suicides, vous aimerez aussi:
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Pour son premier long, la jeune réalisatrice Sofia Coppola fait preuve
d'une maturité rare (alors qu'elle traite d'un sujet pouvant facilement tomber dans l'infantilisme), et livre au public une des plus grandes
réussites de l'année 1999.
Poignant, drôle, toujours juste, Virgin suicides est un film délicat, où le spectateur prend plaisir à se noyer, et sort satisfait (voir heureux), alors même que le sujet ne s'y prête à priori pas. Le secret: avoir su faire vibrer la corde des souvenirs en chacun de nous. Plus d'informations sont disponibles sur le site officiel du film. ![]() |