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![]() Inspiré des deux romans écrits par le dessinateur Robert Graysmith (Zodiac, en 1986, et Zodiac unmasked : the identity of America's most elusive serial killer revealed en 2002), l'un des principaux protagonistes de l'affaire qui a décrié la chronique américain entre la fin des années 60 et la fin des années 70, le film de David Fincher n'arrive pas à éviter les travers de ce genre de retranscription (à l'instar du JFK d'Oliver Stone), à savoir faire de l'auteur du roman à l'origine du métrage (Robert Graysmith dans Zodiac, et Jim Garrison dans le cas de JFK) le héros, seul contre tous, et unique possesseur d'un réalité connue de lui seul. A noter que dans les deux cas, le mystère est à ce jour toujours total, et qu'il y a très peu de chance que la vérité puisse apparaitre un jour. Tout comme dans l'affaire du serial killer coréen, ayant sévie dans les années 80, et dont le film Memories of murder de Joon-ho Bong est inspiré. Cependant, là où le réalisateur coréen arrivait à faire de son film un vrai thriller passionnant, et ce malgré le côté non résolu de l'affaire, l'effort de David Fincher n'arrive pas à entrainer son audience dans les méandres de cette enquête s'étendant sur deux décennies. Le réalisateur, qui s'est documenté de façon rare pour un film, s'est sans doute perdu dans sa retranscription des différentes époques traversées par l'enquête, au détriment d'une narration hachée, enchaînant les scénettes, souvent séparées de plusieurs mois (voir années), et les intervenants de l'histoire (qui sont en nombre faramineux); il est ainsi parfois un petit peu difficile de suivre le fil et les ramifications entre tous les différents personnages). C'était aussi le cas dans le JFK d'Oliver Stone, mais ce dernier arrivait bien mieux à gérer la multiplication des personnages. Tout comme dans Summer of Sam de Spike Lee, Zodiac décrit des tranches de vie de personnes impliquées, de près ou de loin, dans des événements liés à des serials killers (le Zodiac chez Fincher, et le son of Sam chez Spike Lee). Les deux réalisateurs réussissent d'ailleurs mieux à décrire l'époque (les années 70) que le moteur même du sujet, le serial killer et sa traque. Dans les deux cas, les amateurs de thriller sortiront déçus de la projection. ![]() Rarement film de tueurs en série n'aura été aussi intimement lié au cinéma. Entre un tueur inspiré de façon quasi sure par La Chasse du comte Zaroff d'Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel (1934), et des films (ou série) directement inspiré de l'affaire, et de l'inspecteur principal de l'enquête, l'inspecteur Toschi (le personnage de Steve McQueen dans Bullit, celui de Clint Eastwood dans l'inspecteur Harry -film directement inspiré de l'actualité du Zodiac d'ailleurs-, et le Michael Douglas de la série Les Rues de San Francisco), jamais l'actualité et le cinéma américain n'avaient été aussi lié. Surtout si l'on pense que le vrai tueur (dont le nombre de meurtres oscille entre une dizaine et 200), était à la recherche de la notoriété (il suffit de voir le nombre de lettres et de puzzles qu'il a laissé aux journalistes et aux policiers pour s'en convaincre). ![]() Premier film intégralement tourné en Haute Définition, le métrage de David Fincher montre encore une fois l'amour de celui-ci pour la technique, au risque des effets trop démonstratifs (Panic Room et sa théière, ou encore certaines scènes de Fight Club, comme la scène de l'explosion de l'appartement du héros, sont là pour la rappeler). Cette recherche de l'effet peut énerver le spectateur. Ici, relativement peu d'effets trop voyants, mais un manque de parti pris de la part de l'auteur (paradoxalement les seuls partis pris, comme l'identité du tueur, ont tendance à énerver car surtout basé sur des intuitions, toutes les preuves matérielles allant à l'encontre de la démonstration). En tout cas s'il est une chose que l'on ne pourra pas reprocher à David Fincher, c'est bien son intérêt pour l'enquête, le film grouillant d'informations. Le film est présenté en 2007 au Festival de Cannes, au sein de la compétition officielle. ![]() P.S.: Tout comme dans l'affaire coréenne décrite dans Memories of murder, l'utilisation des techniques modernes de recherches ADN auraient grandement aidé l'affaire du Zodiac, mais la technologie n'a pu être utilisée sur les deux affaires que bien tard, et sans résultat probant. Si vous avez aimé Zodiac, vous aimerez aussi:
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Onze ans après son chef d'oeuvre Se7en, David Fincher revient avec une nouvelle histoire de tueur en série. Forcement
attendu au tournant, le réalisateur, s'attaquant à une histoire non résolue, livre un (long, 2H30) pétard mouillé,
duquel on ressort déçu, avec l'impression d'avoir perdu son temps, et d'avoir assisté à une reconstitution
télévisuelle d'un fait divers, comme on peut avoir l'habitude d'en voir chaque semaine sur le petit écran.
David Fincher dans ce qu'il a de moins inspiré. ![]() |