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![]() Roland Emmerich n'a peur de rien, sa filmographie le prouve: pharaons venus des étoiles dans Stargate, E.T. belliqueux battus par un président pilote d'avion de chasse et un virus informatique dans Independance Day, gros lézard à la recherche d'un lieu tranquille (New-York!) dans Godzilla, monde enseveli sous la neige dans le jour d'après. Entre deux films de destructions massives (le jour d'après et 2012), le plus américain des cinéastes allemands change donc son fusil d'épaule pour livre un film sans explosion (le seul de sa carrière à ce jour!). Et pour cause, 10 000 ans avant J.C. la poudre n'existait pas (ceci dit, l'homme est capable de ne pas s'arrêter à un détail aussi insignifiant)! Dans son nouveau film, il décide ni plus ni moins de revisiter l'Histoire des origines de l'homme. Mais pas comme avait pu le faire Jean-Jacques Annaud avec sa Guerre du feu! Non, Roland Emmerich n'à que faire d'une quelconque réalité historique. Seul le grand spectacle l'intéresse. L'idée originale du film est du au cinéaste, Roland Emmerich, ainsi que du composeur Harald Kloser, le tout très fortement inspiré du livre de Graham Hancock, l'empreinte des dieux, qui défend des thèses pour le moins controversées sur la datation des pyramides, leur origine, ainsi que sur les origines de la culture égyptienne. ![]() ![]() Ainsi, alors que les scénaristes (Matthew Sand et Robert Rodat) proposent au cinéaste de tourner le film en langue étrangère (et donc forcément inventées), rejoignant en cela l'approche historique d'un Mel Gibson sur la passion du Christ ou Apocalypto, ainsi bien entendu que la guerre du feu de Jean-Jacques Annaud, Roland Emmerich préfère tourner son film en bonne langue anglaise, arguant que tourner un film inintelligible aurait comme conséquence de ne pas impliquer le spectateur (en cela il se trompe au plus au point, il suffit de voir Avatar pour s'en convaincre, sans parler des trois films précédemment cités). Mais ce qu'il faut surtout comprendre, c'est que le cinéaste a peur de faire fuir un public (en particulier américain) habitué à un cinéma prémâché. Ceci dit, le cinéaste a choisi, contrairement à son habitude, de ne prendre aucun visage connu du grand public pour son film, car il souhaitait que ses spectateurs ne soient pas perturbés par une star au détriment de l'histoire. Une position plutôt au vu des ambitions du réalisateur. C'est ainsi que se retrouveront en tête d'affiche Steven Strait et Camilla Belle, deux acteurs quasiment inconnus. On retrouve cependant une gigantesque star dans 10000, Omar Sharif. Mais en tant que narrateur, donc absolument invisible dans le film (en tout cas dans la version cinéma, un fin alternative le montre en effet racontant son histoire au coin d'un feu, faisant comprendre qu'il n'est autre que Baku devenu vieux, un petit peu comme, toujours pour citer Jean-Jacques Annaud le narrateur du Nom de la Rose qui n'est autre que le personnage joué par Christian Slater en version plus âgé). ![]() ![]() Film historique ne veut absolument pas dire, en tout cas dans l'esprit de Roland Emmerich, film sans effets spéciaux numériques. C'est même tout le contraire! En effet, le film fourmille d'SFX tous plus spectaculaires les uns que les autres. A tel point qu'il aura fallu pas moins de dix-huit mois de préparation au niveau des logiciels de rendu afin de se montrer à la hauteur des attentes du réalisateur. Deux créatures furent tout particulièrement compliquées: le mammouth et le tigre à dent de sabre. Le premier en raison de sa fourrure, le second parce que non seulement tout le monde sait à quoi ressemble un tigre mais aussi parce que les scènes de pelage mouillés furent très difficiles à rendre. Pour le mammouth, les animateurs se sont inspirés de l'éléphant, et pour le tigre à dent de sabre à la fois du tigre et du lion. En comparaison, les Phorusrhacos (les sortes d'autruches carnivores) furent presque un jeu d'enfant. La pyramide quand à elle, fut tourné en live, sous la forme de maquettes géantes (permettant ainsi d'avoir non seulement plus de détails mais aussi des reflets réalistes). Le tournage eu lieu, quand à lui, entre l'Afrique du Sud, la Namibie, la Thaïlande, et la Nouvelle-Zélande. ![]() ![]() Le film fut fortement critiqué quand à son inexactitude historique pratiquement absolue. Et il est vrai que Roland Emmerich n'y va pas par quatre chemins, pratiquement tout est faux dans son film d'un point de vue historique. Parmi les plus frappants: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Si vous avez aimé 10000, vous aimerez aussi:
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Film popcorn, qui s'oublie à peine le générique terminé, 10000 est un film certes spectaculaire mais aussi et surtout ennuyeux, prévisible au possible, et
qui n'évite pas de sombrer dans le ridicule à plusieurs reprises.
Le film est d'une fausseté rare d'un point de vue historique, ce qui aurait encore pu être pardonné si le film avait été réussi (comme par exemple avec Gladiator de Ridley Scott), mais étant donné que ce n'est pas le cas ici (en dehors de la photographie, qui, elle, est magnifique). En fait, 10000 condense pratiquement tous les défauts du cinéma de son réalisateur, Roland Emmerich: des SFX à foison, au détriment de l'histoire, une storyline prévisible, des personnages (y compris principaux) sans aucune profondeur, et un goût pour les scènes grandioses qui n'arrivent paradoxalement qu'à plomber le film. Enfin, le film se base sur les écrits d'un auteur pour le moins contesté, Graham Hancock, qui arrive, sans base scientifique ni historique, à réinventer l'histoire égyptienne: position des pyramides par rapport à la position de la Constellation d'Orion, induisant une datation de celles-ci à 12000 avant JC, un sphinx à peine plus jeune (10 000 avant JC), des origines atlantes de la civilisation égyptienne,.... Un pseudo auteur, avec de pseudo théories, qui inspire un vrai navet! Quoi de plus normal! ![]() |