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Festival de Gérardmer |
catégorie |
Année | Gagnant
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Prix spécial du jury | 2003 | Eric Valette |
![]() Le cinéma de genre français a beaucoup de mal à trouver sa place, et ce depuis des décennies maintenant. Ce n'est pas pour rien que tous les réalisateurs de l'hexagone cherchant à faire un film soit fantastique, soit horrifique, se tournent tous vers le pays de l'oncle Sam, d'Alexandre Aja (la colline a des yeux) à Christophe Gans (Silent Hill). Et pourtant, lorsque l'on regarde les gros succès au box office, ce sont en majorité des films de genre (mis à part le succès surprise de Bienvenue chez les ch'tis en 2007). Est-ce du à une frilosité des producteurs français? A un problème de financement? Le fait est là: il est très difficile de réaliser un film fantastique en France. Une société de productions, cependant, Bee Movies, s'est spécialisé dans le genre (Bloody Mallory). La société offre donc la possibilité à Eric Valette, transfuge des Guignols de l'Info (tout comme ses scénaristes Alexandre Charlot et Franck Magnier) de faire un vrai film fantastique, sans autre prétention que celle de faire peur et de divertir le public. Et Maléfique, contrairement à Bloody Mallory, s'avérera être une véritable bonne surprise. Ne prenant jamais le genre de haut, le film d'Eric Valette arrive à nous plonger dans une ambiance que pratiquement seul le cinéma américain nous avait habitué jusque là. Jusqu'au bouttiste, le film ne lésine pas sur les effets spéciaux (qu'ils soient gore ou seulement visuellement impressionnants), tout en s'obligeant à un véritable travail de réalisation, le film se déroulant uniquement dans une cellule de prison. A l'instar d'un Joel Schumacher avec son Phone Game, le cinéaste arrive à faire oublier au spectateur l'ennui visuel lié à l'unicité de lieu, en nous concentrant uniquement sur l'histoire. Tout tourne donc autour d'un livre diabolique, tombant entre les mains des prisonniers comme par enchantement. Livre qui n'est pas sans rappeler le Nécronomicon d'H.P. Lovecraft. D'ailleurs, le film n'hésite pas à faire référence au livre maudit du reclus de Providence, en particulier lors des incantations, incantations citant ouvertement le livre créé par le père du Mythe de Cthulhu. ![]() Film entièrement tourné en studio (mis à part deux ou trois courtes séquences, tournées dans une clinique), et surtout se déroulant dans une pièce unique, Maléfique compte beaucoup sur le talent de ses acteurs pour garantir son succès. Mais à par Clovis Cornillac (quelques années avant qu'il ne devienne l'Astérix d'Astérix aux Jeux Olympiques), qui joue ici un transsexuel exubérant, le reste du casting reste relativement peu connu du grand public. Mais le talent par contre répond présent pour chacun d'eux. L'alchimie entre les quatre acteurs principaux est visible, et joue pour beaucoup dans la réussite du film, très justement récompensé à Gérardmer du Prix Spécial du Public. Si vous avez aimé Maléfique, vous aimerez aussi:
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Que l'on ne s'y trompe pas, Maléfique a beau être un petit film de genre français (en particulier en thermes de budget), il
n'en est pas moins aussi l'une des meilleures surprises du cinéma fantastique hexagonal.
Film sans concession, le premier film d'Eric Valette marquera les esprits des fantasticophiles amateurs de films autres, à l'instar d'un Cube, premier film de Vincenzo Natali, lui aussi salué en son temps. Mais surtout il permet de faire oublier la purge Bloody Mallory... Maléfique, un film rassurant quand à l'avenir du cinéma fantastique en France! |