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Le Parfum, histoire d'un meurtrier, est l'adaptation cinématographique de l'un des plus grands romans
germaniques du vingtième siècle, le Parfum de Patrick Suskind. De nombreux réalisateurs
ont voulu le porter à l'écran, dont Stanley Kubrick, Martin Scorcese et Milos Forman,
mais la difficulté leur a tous semblé insurmontable. Comment, en effet, retranscrire à
l'écran, toutes les émotions d'un sens par définition indisponible au cinéma, l'odorat? Il
aura fallu attendre 2005 pour qu'un réalisateur ose enfin affronter l'oeuvre, Tom Tykwer, le
réalisateur de l'excellent Cours, Lola, cours. Les critiques ne lui donnaient pas une chance de
réussir, là où de plus illustres prédécesseurs s'étaient cassés les
dents. Ils avaient tort. Le résultat est à la hauteur de l'oeuvre, Tom Tykwer ayant réussi
le pari de rendre tangible les différentes effluves, si chères à Jean-Baptiste Grenouille.
Le choix de l'acteur principal était primordial, tant il devait sembler étranger au monde qui l'entourait. Ben Whishaw est excellent, son visage exprimant et le coté banal du personnage, à la recherche du parfum absoulu, et le coté inquiétant du meurtrier qui sommeille en lui. Sa silhouette, maigre squelette sans contenance, spectre errant dans les rues d'un Paris nauséabond, est parfait, angoissant et attractif en même temps. ![]() La reconstitution du Paris du XVIIeme siècle, avec ses ponts chargés d'habitations croulantes et de gens sales et malades, et rendu à la perfection, respectant en cela l'oeuvre de façon très convaincante. Le contraste avec la campagne est d'autant plus flagrante que celle ci est montrée dans toute sa beauté et sa virginité, loin de l'homme et de sa puanteur. La première moitié du film se déroule dans les miasmes de Paris commence par la naissance de Grenouille, condensé de toute l'horreur de l'époque, et se termine par le chaos, dans la mort de l'être aimé et du maître de notre héros, son destin l'emmenant irrémédiablement vers la tragédie la plus poignante. ![]() La seconde partie, se déroulant dans les douces odeurs de Grasse, au milieu des fragrances de fleurs et de jeunes vierges innocentes. L'horreur des agissements du héros n'en sont que plus flagrantes, le contraste entre le lieu et les meurtres explosant au visage du spectateur. Cette partie commence par l'isolement du héros dans une grotte dans les Alpes, pour se terminer par une autre scène d'isolement, sur l'échafaud, lors de la fameuse scène d'orgie, où Grenouille est le seul à ne pas participer aux mélanges des corps, étant pourtant l'instigateur de cette phénoménale partouze. Cette scène est d'ailleurs la seule du film à être loupée, les figurants jouant excessivement mal dans les gros plans, le séquence ayant tendance à tourner au ridicule. Dommage, ce passage étant le climax du film. Heureusement que les acteurs principaux rattrapent le coup, en particulier Alan Rickman, qui fait preuve dans ce passage de ses grands talents d'acteurs. L'épilogue du film nous replonge une dernière fois dans les horreurs parisiennes pour se terminer là où tout avait commencé, au marché aux poissons. ![]() En tout cas, il est une chose qui est sur, c'est que Grenouille a bon goût pour choisir ses victimes, les jeunes vierges étant toujours très belles, rousses et souvent sexy. Le point commun avec la bête du Gévaudan de Christophe Gans dans son film le pacte des loups est flagrant, tant l'esthétisme des victimes est proche, les une semblant avoir réchappées au premier tueur. Les tueurs auraient-t-ils tous les mêmes goûts? Si c'est le cas, ce n'est pas pour déplaire aux spectateur masculins. ![]() Si vous avez aimé Le parfum, histoire d'un meurtrier, vous aimerez aussi:
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