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Jennifer's body

Affiche du film

 


 

Titre original

Jennifer's Body

Synopsis

Sous l'emprise d'une force démoniaque intérieure, une pom-pom girl à la beauté fatale se met à séduire les étudiants de son lycée avant de les assassiner sauvagement. C'est une insatiable mangeuse d'hommes dans tous les sens du terme... Needy, sa discrète amie d'enfance, va devoir tout tenter pour protéger les jeunes hommes de * la ville avant qu'il ne soit trop tard !

Genre

Horreur

Année de production

2009

U.S.A.

Date de sortie en France

21 octobre 2009

Réalisateur


Musique

Theodore Shapiro
Stephen Barton

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Megan Fox Jennifer Check
Amanda Seyfried Needy Lesnicky
Johnny Simmons
Johnny Simmons Chip Dove
Adam Brody Nikolai Wolf
Kyle Gallner
Kyle Gallner Colin Gray
Josh Emerson
Josh Emerson Jonas Kozelle
J.K. Simmons Mr. Wroblewski
Amy Sedaris
Amy Sedaris La Mère de Needy
Candus Churchill La nutriotionniste
Carrie Genzel La mère de Jennifer
Valerie Tian
Valerie Tian Chastity
Emily Tennant Une commère
Eve Harlow La fille gothique
Adrian Hough Le père de Colin
Michael Bean
Michael Bean Le prêtre
Marilyn Norry
Marilyn Norry La mère de Jona
Ed Anders Le garçon de salle
Lance Henriksen L'homme en voiture
Kìer Mellour
Kìer Mellour Candie

 

Récompenses

MTV Movie Awards MTV Movie Awards
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur passage éffrayant2010Amanda Seyfried

 

Nominations

MTV Movie Awards MTV Movie Awards
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur passage étonnant2010Megan Fox

 
Razzie Award Razzie Awards
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Pire actrice2010Megan Fox

 

 

Critique du Film

Note :
 
 

 
Megan Fox prend son bain dans Jennifer's Body   Megan Fox, chade comme la braise dans Jennifer's Body

 
Le corps de mon ennemie

Que personne ne s'y trompe, Jennifer's Body est un film conçu comme un outil promotionnel pour Megan Fox, la star montante de cette deuxième moitié de la décennie. Le scénario est dû à la scénariste Diablo Cody, qui s'atèle à cette l'écriture de son histoire horrifique au même moment qu'à celui qui allait lui rapporter son Oscar (Juno), c'est à dire en 2006. Elle s'inspire du cinéma fantastique eighties, en particulier des films comme génération perdue. Son désir était, au travers d'un film mi horrifique mi comique, d'étudier les rapports complexes qui peuvent exister entre deux meilleures amies, en particulier au moment de la puberté.
Le film est produit par Jason Reitman (réalisateur de Juno). On retrouve d'ailleurs dans des petits rôles de nombreux acteurs et actrices de ses précédents films, Juno et Thank you for smoking.
A la réalisation, on retrouve Karyn Kusama, une spécialiste des films donnant le premier rôle aux filles, et connue pour son féminisme, ses femmes fortes mais néanmoins sexys.
Le tournage du film débutera en mars 2008, entre Burnaby en Colombie britannique et Vancouver.
 
Megan Fox dans Jennifer's Body   Megan Fox dans Jennifer's Body

 
Le film s'est bien évidemment vendu sur le nom de Megan Fox, l'actrice ayant été impliquée dans le film dès le film annoncé par Atomic Fox, c'est à dire en octobre 2007. Elle fut engagée le mois même. Pour rappel, à cette époque venait de sortir Transformers, et la suite était déjà annoncée. Pour comprendre l'importance de l'actrice par rapport à ce film, il suffit de comparer sa date d'engagement avec celle des deux autres pièces maitresses de l'œuvre, à savoir la réalisatrice, Karyn Kusama, qui fut engagée en janvier 2008, et celle qui tient le premier rôle, Amanda Seyfried, quand à elle engagée en février 2008.
Pour se préparer pour le rôle, Megan Fox fut forcée de non seulement s'éloigner de tout contact avec le soleil pour toute la période du tournage mais aussi de perdre du poids (!!!). C'est ainsi presque 7 kilos que la jeune actrice a perdu pour le rôle, se stabilisant à 44 kilos. Il est clair que le film compte avant toute chose sur la plastique irréprochable de l'actrice pour se vendre (toutes les affiches promotionnelles du film ou presque mettront en avant le corps de Megan Fox). Jennifer, son personnage, représente la fille idéale, toute droite sortie des magazines, presque irréelle. Une fille à laquelle toutes les autres filles de son âge rêvent de ressembler, et tous les garçons de coucher avec.
Logiquement, si Jennifer est brune, sexy, aimée (et enviée) de toutes et de tous, sexuellement active, et surtout diabolique et d'une dangerosité absolue (surtout pour les mâles), sa meilleure amie se devra d'être son opposée en tous points: blonde, mal fagotée, d'une transparence totale vis à vis de ses camarades de classe, encore vierge, et bien sur d'une angélique innocence.
Pour incarner l'anti Jennifer, la production fait appel à Amanda Seyfried (Mamma Mia!). Si l'actrice se dit plutôt contente de pour une fois ne pas jouer la fille sur laquelle tout le monde fantasme, n'ayant de toute façon aucune chance de concurrencer le sex-appeal de Megan Fox, force est de constater que malgré l'enlaidissement de la jeune fille pour les besoins du film, c'est bel et bien elle qui crève l'écran. Il faut dire que personne n'est dupe: derrière ces grosses lunettes, cette coiffure d'une banalité affligeante et ses vêtements passe-partout se cache la véritable révélation du film.
Pourtant, tout est fait pour nous faire penser le contraire, en particulier dans les scènes mettant face à face les deux actrices. L'une se tient avachie, l'autre joue sur la cambrure de ses reins et l'infinie longueur de ses jambes, l'une est maquillée avec soin, l'autre non, l'une a un sourire ravageur et aguicheur, l'autre sourit béatement.
 
Megan Fox dans Jennifer's Body   Amanda Seyfried dans Jennifer's Body

 
Le film joue bien évidemment sur les différences entre les deux filles, mais aussi (surtout?) sur la tension sexuelles sous-jacente. Une tension qui aboutira à une scène ayant fait couler beaucoup d'encre: le torride baiser entre les deux actrices. Accusé de n'être présent que pour des raisons mercantiles (ce dont se défend la réalisatrice), ce baiser, rappelant celui échangé entre Sarah Michelle Gellar et Selma Blair dans Sexe Intentions, est pourtant plus riche de sens qu'il n'y parait à premier bord.
Tout d'abord, il n'est pas sans rappeler que Karyn Kusama a toujours joué sur la tension sexuelle entre ses personnages féminins (cf. son implication dans la série The L. Word, et bien sur le lien entre les personnages joués par Charlize Theron et Sophie Okonedo dans Aeon Flux), au point de faire de la réalisatrice une des icônes lesbienne du moment. Ensuite, d'un point de vue scénaristique, cette scène montre que le mal attire toujours, une attirance auquel il est parfois difficile d'échapper. Ensuite, lorsque les corps (les langues plutôt) se mélangent, il devient vite très difficile de faire la distinction entre le bien et le mal; une façon de dire que finalement, bien et mal ne sont que les deux faces d'une même pièce, et qu'il leur est pratiquement impossible de vivre l'un sans l'autre. Ajoutons à cela que le film se terminera sur une version sanglante de cette étreinte, passant de la chambre de Needy à celle de Jennifer, la gentille venant au final affronter la bête dans son antre.
Dans un certain sens, en résistant à la tentation, Needy passe de sa phase de fille effacée et passive à celui de personnage actif, tout d'abord en disant non au mal, puis en cherchant à sauver son amie de l'emprise diabolique, pour enfin venir mettre fin aux jours de celle qui n'est même plus l'ombre de celle qu'elle avait été (le symbole du passage de l'enfance à l'âge adulte est évident, sang menstruel compris, symbolisé par tous les vêtements tâchées de Jennifer).
A noter que, comme dans les slasher des années 80 (comme par exemple dans la franchise Vendredi 13), seuls ceux qui disent non au sexe s'en sortent. Si Needy s'essaye bel et bien aux plaisirs du sexe (qui plus est avec les deux sexes), dans un cas elle s'y refuse finalement (son expérience avec Jennifer), et dans l'autre elle n'en retire aucun plaisir (son dépucelage avec Chip). Une façon typique de faire de la vision puritaine américaine!
Si Karyn Kusama et Diablo Cody ont toujours prétendu que cette fameuse scène lesbienne (qui arrive à émoustiller aussi bien les spectateurs masculins que féminins) n'avait pas été faite dans un but commercial, deux points cependant jouent contre leur théorie. Premièrement, dans les premières versions du script, cette fameuse histoire entre filles n'existait pas. Et deuxièmement, les deux principales intéressées, Amanda Seyfried et Megan Fox ont chacune déclarées avoir le sentiment contraire. Enfin, ajoutons que si Amanda Seyfried s'est dite quelque peu gênée pour tourner cette scène, il n'en est rien de Megan Fox. Pourtant, c'est bel et ben la blonde que l'on retrouvera de nouveau confrontée à l'attirance d'une femme (Julianne Moore) dans un autre film, Chloé).
 
Amanda Seyfried dans Jennifer's Body   Megan Fox dans Jennifer's Body

 
Mais de quoi parle le film, à part d'une tendre relation entre deux filles finissant par un déchirement violent (mais n'est-ce pas comme cela que finissent de nombreuses relation?)? Et bien, essentiellement d'un pacte avec le diable qui tourne court, comme toujours les pactes avec le diable. Il n'est pas question de vie éternelle, comme dans le portrait de Dorian Gray, ni de vœux de puissance, comme dans endiablé, mais tout bonnement d'un pacte pour la gloire. Et ce pacte d'être signé par les membres d'un groupe de rock, d'une façon on ne peut plus logique. En effet, le rock a toujours été accusé de satanisme. Il en joue d'ailleurs beaucoup, le courant Black Metal étant ainsi gavé de symboles sataniques. Mais avant cela, le bluesman Robert Johnson disait avoir passé un pacte avec le diable pour devenir célèbre.
Karyn Kusama et le producteur Jason Reitman pensent, pour jouer le leader du groupe de rock sataniste, à engager une véritable star de la musique rock, le film étant par ailleurs très musical et mettant en avant des chansons du fameux groupe. Deux noms sont sérieusement envisagés: Pete Wentz de Fall Out Boy (un homme connu pour ses troubles comportementaux, totalement en phase avec l'image que l'on se fait d'un diaboliste) et Joel Madden de Good Charlotte. C'est ensuite l'acteur Chad Michael Murray qui se retrouve pressenti pour le rôle, avant que Johnny Simmons ne soit officialisé par la production. Pourtant, l'acteur ne jouera pas le diabolique chanteur mais au contraire l'angélique petit ami de Needy. C'est finalement l'acteur Adam Brody qui incarnera Nikolai. Mais s'il tiendra bel et bien le rôle, ce n'est pas lui qui chantera dans le film (sa seule expérience musicale fut d'avoir joué de la baterie dans un petit groupe).
Jennifer's Body est un film qui laisse une place de choix à la musique, comme le très gothique The Crow (qui voit aussi d'ailleurs un être humain revenir d'entre les morts). Mais c'est plutôt du côté de la série Buffy contre les vampires que le film de Karyn Kusama penche le plus. Même type de musique (le rock U.S.), mêmes personnages (de jeunes lycéens, essentiellement des filles), même utilisation du fantastique comme symbole de la jeunesse et de ses problèmes.
Enfin, pour finir sur l'importance du Rock dans Jennifer's Body, précisons que le titre même du film est tiré de l'univers rock, puisqu'il s'agit du nom d'une chanson du groupe Hole, tiré de l'album Live Through This. Un groupe bien connu pour son féminisme exacerbé, soit-dit en passant.
 
Amanda Seyfried et Megan Fox dans Jennifer's Body   Megan Fox en sale état dans Jennifer's Body

 
En phase avec le sujet, Karyn Kusama décide de faire appel au maximum aux effets spéciaux en live, à la façon des films des années 80, dont Jennifer's Body se veut rendre hommage. On retrouve donc de nombreux maquillages, animatroniques, ombres chinoises ou bien encore autres ruses typiques des effets spéciaux à l'ancienne. Ce qui n'empêche pas à la réalisatrice de faire appel lorsqu'il n'y a pas d'autre solution aux CGI, comme par exemple le siphon au pied de la cascade, un lieu important pour le film puisqu'il n'est autre que le lieu du sacrifice de la pauvre Jennifer.
Les effets spéciaux sont confiés essentiellement à deux sociétés: KNB et Moving Picture Company. Le mot d'ordre de Karyn Kusama était de faire le plus d'effets en dur, car selon elle (et on ne peut pas lui donner tort) ils font plus vrais que des effets en CGI. Il est vrai que les images de synthèses, à de rares exceptions près, se prêtent mal aux films d'horreur, et bien plus aux films de science-fiction (comme par exemple Transformers pour rester dans la filmographie de la jeune Megan Fox).
Même si le film compte quelques scènes horrifiques, voir gore, nombreuses sont les séquences à être tournées hors champs, en particulier les séances de cannibalisme. Si l'on sentbien entendu le manque de moyens, ce n'est pas un mal en soi, puisqu'il est bien connu que ce que l'on devine est toujours plus horrible que ce que l'on voit.
 
Megan Fox et Amanda Seyfried, meilleures amies dans Jennifer's Body

 
Jennifer's Body est un film au budget somme toute raisonnable, avec ses 16 millions de $. Le film ne rapportera que 32 millions de $ sur l'ensemble du global (la moitié pour le sol américain), faisant dire que ce film est un semi-échec (les films d'horreur remportent en général légèrement plus, en particulier un film comme celui-ci, qui aura fait coulé beaucoup d'encre avant sa sortie et qui aura connu une campagne publicitaire importante). Le film se rattrapera quelque peu lors de sa sortie en DVD, en particulier grâce à une galette permettant de voir à la fois la version cinéma et la version non censurée, plus longue de cinq minutes.
On reprochera au film son manque d'intensité dramatique (un comble pour un film d'horreur), et à Megan Fox la faiblesse de son jeu (ce qui lui vaudra d'être nominée aux Razzie Awards). En revanche, tous s'accorderont à saluer la performance d'Amanda Seyfried, qui crève l'écran et vole la vedette à Megan Fox.
 
Si vous avez aimé Jennifer's body, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
Piranha 3D Piranha 3D Parce que les deux films sont vendus sur leur mélange de gore et de filles sexys
Angel Heart Angel Heart Parce qu'il s'agit sans doute du film le plus réussi traitant de la vente de son âme au diable par un musicien, et que de plus le film est très lourdement chargé sexuellement parlant (si l'un aborde le sexe entre filles, l'autre fait dans l'inceste)
Carrie Carrie Parce que le chef d'œuvre de Brian de Palma aborde lui aussi le problème de la puberté chez les filles, et en particulier le trauma que cela peut impliquer, surtout chez celle qui ont le moins de succès auprès des garçons.
Sexe Intentions Sexe Intentions L'autre film de teenagers mettant en scène un baiser lesbien chaud comme la braise (entre Sarah Michelle Gellar et Selma Blair)
   
 
 


 

Conclusion

 
Film sulfureux jouant sur le sex-appeal (énorme) de Megan Fox sortant tout droit d'un Transformers 2, le revanche déjà généreux en étalage de la plastique de la belle (rappelons cependant que le film fut lancé suite au succès du premier Transformers), Jennifer's Body se veut plus sexué que les films de Michael Bay, mais force est de constater qu'au final, tout cela reste bien propret.
Megan Fox, en mante religieuse diabolique, ne compte que sur son physique pour briller à l'écran. Résultat, elle se fait voler la vedette par Amanda Seyfried.
Derrière un sujet fantastique, la réalisatrice Karyn Kusama aborde le problème de la puberté chez les jeunes filles, et ce de façon à peine déguisée (le sang menstruel/des victimes sur les vêtements de Jennifer, les pulsions sexuelles/cannibales chez certaines jeunes filles, les sautes d'humeur, etc.). Un sujet que l'on n'avait pas vu traiter dans le Carrie de Brian de Palma.
Karyn Kusama, comme à son habitude, donne le premier rôle aux filles, qui pour une fois n'apparaissent pas comme de simples accessoires pour les garçons. Jennifer's Body affirme son statut de film féministe, tout en s'aliénant pas le public masculin (la grande majorité des spectateurs de films d'horreur). En effet, quel garçon ne voudrait pas se voir maltraité par Megan Fox puis consolé par Amanda Seyfried?
Et c'est avec plaisir que les cinéphiles retrouveront Lance Henriksen dans un cameo.
 
Megan Fox, croqueuse d'hommes dans Jennifer's Body



 


 
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