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Le Portrait de Dorian Gray
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Titre originalThe Picture of Dorian GraySynopsis
Londres, 1886. Lord Henry Wotton rend visite à son ami le peintre Basil Hallward lorsqu'il découvre le portrait d'un très beau
jeune homme, également présent : Dorian Gray. Devant une statuette de chat égyptien, Dorian souhaite que le tableau vieillisse
à sa place et qu'il conserve lui-même une éternelle jeunesse.
GenreFantastiqueAnnée de production
Date de sortie en France17 septembre 1947RéalisateurAlbert Lewin
MusiqueHerbert Stothart
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Casting
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Gagnant
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meilleure actrice dans un second rôle | 1946 | Angela Lansbury |
Oscar |
catégorie |
Année | Gagnant
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meilleure photographie en noir et blanc | 1946 | Harry Stradling Sr. |
Oscar |
catégorie |
Année | Gagnant
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meilleure actrice dans un second rôle | 1946 | Angela Lansbury |
meilleure direction artistique | 1946 | Cedric Gibbons, Hans Peters, Edwin B. Willis, John Bonar, Hugh Hunt |
Cette adaptation du roman homonyme
d'Oscar Wilde n'est ni la première du Septième Art (il en est en fait la
septième, la première étant à mettre au crédit de George Méliès, en 1899), ni la dernière. Elle
est cependant sans aucun doute la plus connue, et certainement la plus réussie. Le fait que le scénario suive de près la trame du
roman joue pour beaucoup dans la réussite du film, les quelques écarts s'expliquant soit par le besoin de rendre plus
cinématographique une histoire prévue pour un autre média, soit (et c'est peut-être là le seul véritable
reproche que l'on peut faire au film d'Albert Lewin) une adaptation pour les moeurs des spectateurs américains de cette période
d'après guerre. Exit donc toute ambigüité sexuelle des personnages principaux (Dorian Gray, Lord Henry Wotton et Basil Hallward). Et
surtout ajout de la rédemption par l'amour. L'âge des personnages aussi a été visiblement modifié, en particulier celui
de Dorian et de Sybil Vane (qui, âgé de 17 ans à peine dans le roman -âge romanesque s'il en est- sont devenus visiblement
adultes dans le film). La raison en est évidente : montrer des amours de mineurs à l'écran n'est pas envisageable au milieu des
années 40.
Le film est tourné en noir et blanc, comme la majorité des films de l'époque. Mais la raison n'est pas lié à des
questions de coûts, mais bel et bien à un véritable choix artistique. Le noir et blanc symbolise bien mieux à la fois le
mystère (en particulier celui des bas-fonds londoniens), et d'un autre côté la confrontation morale entre le bien et le mal,
thème central du film. Preuve en est que ce choix est volontaire, le fameux portrait est quand à lui filmé en couleur. L'utilisation
de la couleur est d'autant plus frappante lors des scènes finales, où le tableau montre la déchéance de Dorian Gray.
Le paradoxe est plaisant: pour montrer la noirceur de l'âme de Dorian Gray, quoi de mieux que la couleur!
En ce qui concerne le casting, nombre de vedettes montrèrent leur intérêt pour le film. Pour incarner Dorian Gray se furent
Robert Taylor, Gregory Peck et Montgomery Clift qui postulèrent.
Même Greta Garbo voulut endosser la redingote du jeune dandy. Mais cela était totalement impossible, la censure n'aurait jamais
permis un tel travestissement! Au final, ce fut un acteur de théâtre, alors totalement inconnu, qui obtint le premier rôle:
Hurd Hatfield.
Mais ce qui différencie le plus le film du le roman, c'est sans aucun
doute la fin du film, autrement dit la partie rédemption du personnage. Tandis que dans le roman, Dorian prend conscience de sa
déchéance suite à la tentative d'assassinat loupée du frère de Sybil, James Vane, dans le film s'est l'amour qui le
fait revenir dans le droit chemin. L'amour qu'il porte pour la belle et innocente Gladys (Donna Reed), le nouveau personnage. Ainsi, la morale
est sauve, il y a une chance de rédemption, même pour les monstres comme Dorian. Evidemment, il ne survit pas à sa prise de
conscience (on se serait alors par trop éloigné du roman), mais le principe est là: il aurait pu être sauvé. Dans le
roman, par contre, sa peur de la mort n'est rien de plus qu'une preuve supplémentaire de l'égoïsme animant le personnage, le paradoxe
étant que c'est justement sa peur de mourir qui va entrainer sa fin.
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Un très grand film, dont la réputation n'est pas usurpée.