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Aeon Flux

Affiche du film

 


 

Titre original

Aeon flux

Synopsis

Dans un XXVème siècle apocalyptique, une maladie a rayé la quasi-totalité de la population mondiale, à l'exception d'une ville fortifiée, Bregna, dirigée par une assemblée de scientifiques. Un groupe de rebelles vivant sous terre, les Monican, emmené par The Handler envoie leur meilleur élément, Aeon Flux pour assassiner l'un des plus hauts dirigeants du pouvoir en place.

Genre

Science-Fiction

Année de production

2005

U.S.A.

Date de sortie en France

08 Février 2006

Réalisateur


Musique

Graeme Revell

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Charlize Theron Aeon Flux
Marton Csokas Trevor Goodchild
Jonny Lee Miller
Jonny Lee Miller Oren Goodchild
Sophie Okonedo
Sophie Okonedo Sithandra
Frances McDormand Handler
Pete Postlethwaite Keeper
Amelia Warner
Amelia Warner Una Flux
Caroline Chikezie
Caroline Chikezie Freya
Nikolai Kinski
Nikolai Kinski Claudius
Paterson Joseph Giroux
Yangzom Brauen
Yangzom Brauen Inari
Anatole Taubman Le père de Sasha Prillo
Stuart Townsend
Stuart Townsend Un Monican

 

Critique du Film

Note : 2/5 2/5 2/5 2/5 2/5
 
 

 
Charlize Theron dans Aeon Flux   Caroline Chikezie dans Aeon Flux

 
Le meilleur des mondes

 
Aeon Flux est l'adaptation (libre) du l'anime de Peter Chung (une première saison en 1991, et une seconde en 1996). Le film a ainsi en particulier édulcoré certaines parties jugées trop problématiques, comme la sexualité et le sadomasochisme (dans la série Aeon est habillé -si l'on peut dire- en tenue ouvertement S-M, et, à la fin de presque chaque épisode, meurt, sous les coups directs ou indirects de son amant, Trevor), pour ne garder qu'un trame générale.
Le scénario du film sera confié à Phil Hay et Matt Manfredi, deux script writers peu habitués aux univers science-fictionnels, et plutôt spécialisé dans les comédies romantiques. Et cela se voit! Car, là où des scénaristes habitués aux films à effets spéciaux se seraient concentrés sur les scènes épiques, les deux scénaristes sont plutôt partis dans la direction romantique. Ce qui finira par faire dire à Peter Chung, pourtant au départ à priori satisfait de la tournure du tournage, que le film n'est qu'un travestissement de son oeuvre. Bref, un désaveu complet.
Comme dans la série, le clonage tiendra une part importante dans le film. Si dans la série, c'est essentiellement les clones d'Aeon qui jouent un rôle prépondérants, le film cherche à nous cacher l'existence des clones pratiquement jusqu'à la fin du film, au point d'en faire le twist du film. Mais un twist qui tombe à l'eau tant le public aura du mal à croire à cette histoire.
 
Charlize Theron dans Aeon Flux   Charlize Theron dans Aeon Flux

 
Car, contrairement aux dires des créateurs (les deux scénaristes, Phil Hay et Matt Manfredi d'un côté, et la réalisatrice du film, Karyn Kusama, de l'autre), la version live d'Aeon Flux est loin d'innover, aussi bien d'un point de vue scénaristique que visuel:
 Le clonage humain tout d'abord: S'il est bien un sujet que le cinéma contemporain traite à toutes les sauces, c'est bien celui-ci. Sur le mode de la comédie dans Woody et les robots (film de Woody Allen en 1973), sur le mode du blockbuster d'action dans The Island (Michael Bay, en 2005) et dans à l'aube du sixième jour (Roger Spottiswoode, en 2000), ou bien encore du pur film de science-fiction comme dans Star Wars Episode II: la guerre des clones (George Lucas, en 2002). Plus de très nombreux autres.
 La ville Globe: Censée à la fois protéger ses habitants et les garder sous contrôle, la ville prison est un thème classique de la science-fiction, et ce depuis toujours. En 1976 le film de Michael Anderson, L'Age de cristal, traite déjà de ce sujet. Tout comme, encore plus tôt, en 1971, le THX 1138 de l'incontournable George Lucas. Pratiquement toujours décrites comme parfaite, un lieu où règne la paix, ces villes globes cachent toujours de noirs secrets, et sont pratiquement toujours associés à un pouvoir militaire fort.
 La dystopie policée: Les univers futuristes où le pouvoir militaire a pris le pouvoir sont légions, au cinéma bien sur mais tout particulièrement dans la littérature science-fictionnelle. Parmi les films les films les plus représentatifs du genre on retrouve Fahrenheit 451 (François Truffaut, en 1966), son quasi remake Equilibrium (Kurt Wimmer, en 2002), ou bien encore Starship Troopers (Paul Verhoeven, 1997). Le message est bien sur toujours alarmant, et dans ce genre de films bien souvent le focus est fait sur la lutte d'un homme ou d'un groupe contre le dictat militaire.
 L'utopisme vestimentaire: Tous les films de science-fiction sans exception parlent au spectateur au travers de la mode vestimentaire de ses protagonistes. Soit elle est similaire à l'époque où elle a été tournée (comme par exemple dans l'excellent Les fils de l'homme, d'Alfonso Cuaron, ou bien encore dans le Minority Report de Steven Spielberg), soit une extrapolation de la mode (comme, de façon volontairement parodique, dans le cinquième élément, de Luc Besson; ou encore de façon "sérieuse" dans Soleil Vert, de Richard Fleischer, ou bien encore THX-1138 de George Lucas). Enfin, tout un pan de la science-fiction cinématographique cherche à être le plus intemporel possible. C'est le cas des deux grandes sagas du genre: Star Wars et Star Trek. Si la première a indéniablement réussi son pari, nombreux sont ceux à ouvertement critiquer les pyjamas du capitaine Kirk et de ses amis. Karyn Kusama, et sa costumière Beatrix Aruna Pasztor sont de ceux-là. Si leur désir est de faire le contraire absolu visuellement d'un Star Trek c'est qu'elles oublient (ou qu'elles ignorent?) la richesse des costumes de cette saga, où seuls les membres de Starfleet sont habillés en "pyjamas", les autres (terriens, extra-terrestres, colons,...) font tous appel à un langage vestimentaire particulier. Résultat, les costumes d'Aeon Flux (très réussis au demeurant) pourraient sans problème se retrouver dans n'importe quel film de la franchise Star Trek.
 
Charlize Theron dans Aeon Flux

 
Si l'on ne peut reprocher à Karyn Kusama d'avoir voulu aborder la science-fiction de façon ambitieuse, force est de constater qu'elle n'a pas su sortir son épingle du jeu. Sans doute était-elle trop jeune dans le métier, ou alors trop ambitieuse pour ses moyens (financiers et autres).
Pourtant, son film ne manque pas de certaines qualités, et en particulier du côté de la production design. Visuellement, le film est très beau, les effets spéciaux (et ils sont très nombreux) sont non seulement réussis, mais aussi bien intégrés dans les images live.
Mais si un point est à souligner, c'est bien la qualité et l'originalité des décors. Initialement, Karyn Kusama avait envisagé d'aller tourner à Brasilia, la capitale du Brésil, ville moderne au possible, construite from scratch dans les années 50. La ville, conçue par les architectes dans son ensemble, et non pas bâtiment par bâtiment, comme c'est pratiquement toujours le cas, possède une architecture unique, et, qui plus est, rarement (voir jamais) montrée à l'écran. Mais malheureusement, la ville ne possède pas l'infrastructure nécessaire pour le tournage de films à gros budgets comme Aeon Flux (62 millions de $), qui se voit alors obligé de trouver une autre ville. Vient alors l'idée de tourner à Berlin, qui possède pour le coup toute l'infrastructure souhaitée, ainsi que de nombreux sites intéressants. De plus, tout comme dans l'anime d'origine, la ville a été coupée en deux dans son histoire proche...
C'est donc en Allemagne qu'Aeon Flux sera tournée. La production trouvera des sites inédits, jamais vus à l'écran, puisqu'obtenant des autorisations de tournage là où jusqu'à présent seuls des refus avaient été donnés. Aeon Flux trouvera grâce à la ville de Berlin un look original, aidé en cela, bien entendu, par les effets spéciaux et les trucages visuels.
 
Caroline Chikezie et Sophie Okonedo dans Aeon Flux

 
Une partie des acteurs du film seront d'ailleurs recrutés sur place, en particulier pour tout ce qui touche à la figuration et aux petits rôles. Bien entendu, les premiers rôles seront confiés à des stars hollywoodiennes, ou en tout cas à des vedettes anglo-saxonnes. Si c'est finalement l'Oscarisée Charlize Theron qui rentrera dans le costume moulant d'Aeon Flux, d'autres actrices furent pressenties pour le rôle. En particulier Michelle Rodriguez, le premier nom à être cité pour incarner la belle tueuse. La fait que l'actrice et la réalisatrice ait brillamment collaborés ensemble sur Girlfight en 2000 a eu une influence sur ce rapprochement. Mais finalement, Michelle Rodriguez ne sera pas retenue (est-ce que le fait que l'actrice avait alors des problèmes d'alcool, alors que le film nécessitait une grande implication physique, a joué dans ce refus? Peut-être, mais sans doute pas uniquement). Une autre actrice est alors envisagée: Famke Janssen. L'actrice est alors en pleine gloire, grâce à la saga X-Men. Mais elle refuse le rôle (sans doute pour se concentrer sur X-Men 3).
Charlize Theron, quand à elle, acceptera. Cela tombe finalement bien pour le film, car l'aura de la belle est alors à son plus haut, suite à son Oscar (pour Monster), gagné début 2004. D'ailleurs, la préparation physique de son rôle permettra à l'actrice sud-africaine de perdre les derniers kilos pris pour son rôle dans le film de Patty Jenkins. Charlize Theron se donnera à fond dans son rôle, effectuant elle-même la grande majorité des cascades, ce qui lui valu d'ailleurs une blessure au cou, ayant interrompu le tournage du film pendant un mois (en septembre 2004). Depuis, l'actrice refuse de tourner dans un film où elle doit effectuer elle-même ses cascades.
Le reste du casting est composé d'acteurs relativement peu connus (ou relativement connus, c'est tout comme), tel que Marton Csokas, Amelia Warner, ou bien encore Jonny Lee Miller. Il faut bien avouer que l'écart de talent et de charisme entre le premier rôle et les seconds est flagrant et joue quelque peu contre l'homogénéité du métrage.
 
Charlize Theron dans Aeon Flux

 
Le film ne connaîtra pas le succès escompté, ne rapportant au cinéma que 52 millions de $ sur les 62 millions qu'il aura coûté. Les spectateurs sortiront majoritairement déçus du film, jugé trop peu respectueux de l'oeuvre de Peter Chung, manquant cruellement de rythme, et peinant à impliquer le spectateur dans l'histoire.
La sortie en DVD a permis de quelque peu rattraper l'échec commercial au cinéma, avec des recettes de quelques 31 millions de $ sur ce média. D'ailleurs, pour de très nombreux films désormais, le DVD est le devenu le meilleur (le seul?) moyen de rentabiliser des films devenus trop chers à monter et à distribuer, et ce malgré le piratage, véritable fléau pour l'industrie cinématographique.
En 2005, un jeu vidéo, basé sur le film, est sorti. A noter que cela faisait plus d'une décennie que l'industrie du jeu vidéo cherchait à adapter le travail de Peter Chung, sans succès jusque là. Il aura fallu le film de Karyn Kusama pour que cela soit rendu possible.
 
Si vous avez aimé Aeon Flux, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
The Island The Island Parce que Michael Bay aussi mêle clonage et science-fiction à grand spectacle
A l'aube du sixième jour A l'aube du sixième jour Une autre histoire de clones, où s'affrontent des clones d'Arnold Schwarzenegger, dans un film de S-F plutôt low-budget
L'Age de cristal L'Age de cristal Parce que dès 1976 des gens cherchaient à échapper à leurs villes dômes où la vie était à priori parfaite.
Equilibrium Equilibrium Pour voir Christian Bale passer de surhomme au service de la junte à héros de la résistance.
 
 


 

Conclusion


 
Charlize Theron dans Aeon Flux

 
Un temps associé au réalisateur new-yorkais Darren Aronofsky, Aeon Flux, produit par MTV Films (à qui l'on doit des films comme Beavis et Butt-Head se font l'Amérique, Crossroads, Réussir ou mourir, pas vraiment ce que l'on peut appeler des chefs d'oeuvres), est aujourd'hui considéré comme un échec. Echec en termes d'adaptation, puisque ne respectant pas véritablement le travail de Peter Chung. Echec d'un point de vue critique, puisque pratiquement tous (professionnels et spectateurs) ont montrés leur mécontentement vis à vis du film. Echec financier aussi, puisque le film a eu bien du mal à seulement rentrer dans ses frais.
Il faut avouer que le film manque d'originalité (impossible de ne pas se dire en regardant Aeon Flux que l'on a déjà vu de tels histoires maintes et maintes fois), de rythme, et même d'équilibre (trop d'écart entre le premier rôle et les seconds). Même la réussite au niveau visuel (et en particulier des décors) n'arrive pas à sauver les meubles.
 
Un film très faible, qui joue contre le genre en proposant un spectacle de piètre qualité.

 
Charlize Theron dans Aeon Flux

 

 


 
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