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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur acteur dans un second rôle | 2003 | Robin Williams |
Meilleur scénario | 2003 | Hillary Seitz |
![]() En 1997 un réalisateur norvégien, Erik Skoldbjaerg sort un thriller, nommé Insomnia, qui connait un véritable succès dans son pays d'origine, ainsi que les festivals internationaux. Sans surprise aucune, les studios hollywoodiens s'intéressent très vite à ce film, et en rachètent les droits. Le film est décortiqué, et la scénariste Hillary Seitz se voit confiée la tâche de remanier l'histoire pour la rendre plus accessible au public américain. Le potentiel du film est énorme, permettant d'explorer les plus sombres recoins de la psyché humaine, que ce soit sur les sujets de la corruption, de la violence, ou bien du sexe. Mais il n'est pas question d'en faire un film gore, le film devant rester un thriller tout public, ou en tout cas pouvant atteindre un public le plus large possible. ![]() La référence ultime du genre restant bien entendu le silence des agneaux, les producteurs (dont George Clooney et Steven Soderbergh) pensent à engager Jonathan Demme, mais celui-ci refusera les rênes du film. Ils font alors appel à un jeune réalisateur, Christopher Nolan, dont son précédent film, Memento a fait forte impression. Il a en effet prouvé qu'il était capable de créer la surprise, dans un genre où bien souvent la facilité prime, et qu'en plus il ne se laissait pas aller à la facilité (Memento est, rappelons-le, entièrement monté à l'envers, et pourtant Christopher Nolan arrive à créer un suspens haletant tout le long du métrage). La suite de sa carrière (Batman Begins en tête), prouvera qu'en effet, les producteurs d'Insomnia ne s'étaient pas trompés. ![]() De l'autre côté de la caméra, il est à l'origine question d'engager Harrison Ford, pour jouer le détective Will Dormer. Mais finalement, ce sera un autre grand nom du Septième Art qui sera engagé: Al Pacino. Le choix s'avérera judicieux, l'acteur en profitant pour faire une démonstration de son talent, sans cabotinage aucun (en gros l'inverse de ce qu'il faisait dans l'associé du diable). Face à lui, à contre emploi, on retrouve Robin Williams. L'acteur, capable du meilleur comme du pire, livrera lui aussi dans ce film ue prestation remarquable. Et au milieu de ce face à face de géant, Hilary Swank, encore peu connue, loin de l'aura qu'elle a maintenant (et ce grâce à M. Clint Eastwood, faut-il le rappeler). Même si son personnage ne permet pas de faire une démonstration renversante de ses capacités d'actrice, son charisme et son talent son tels qu'elle fait totalement face aux deux monstres que sont Al Pacino et Robin Williams. D'ailleurs, de façon générale, force est de remarquer que tous les seconds rôles sont excellents, à commencer par Martin Donovan, acteur à la carrière en dents de scie. ![]() Aidé par une photographie splendide (chapeau à Wally Pfister, que l'on retrouvera sur l'ensemble de la filmographie de Christopher Nolan, que ce soit Memento, Batman Begins, le Prestige, ou bien dernièrement the Dark Knight), Insomnia made in America nous plonge dans une histoire tortueuse, où personne n'est ni blanc ni noir, mais plutôt d'un gris sale. Un seul personnage échappe à cet état de fait, et peut être considéré comme blanc, il s'agit du personnage campé par Hilary Swank. La raison: elle sort de l'école de police, et n'a donc pas encore pu mal tourner. Une vision plutôt déprimante, pour un film noir se déroulant pourtant entièrement de jour. La mise en contradiction entre la beauté des images et la noirceur des événements joue pour beaucoup dans l'efficacité du film. [DEBUT SPOILER]On pourrait juste regretter que les personnages au passé (ou présent) le plus trouble trouvent tous la mort dans le film, comme si quelque part, la nature reprenait ses droits sur les pourris (typique du cinéma américain).[FIN SPOILER] ![]() Par rapport à la version norvégienne, le remake américain est moins jusqu'au boutiste, en particulier concernant son personnage principal Will Dormer (dont le nom n'est définitivement pas un hasard). Dans la version américaine il est plus qu'à la limite du basculement du côté sombre, allant par exemple jusqu'à tuer un chien pour se déculpabiliser (là où dans le film de Christopher Nolan il utilise un chien déjà mort). Mais cela n'empêche pas cet Insomnia de sortir des sentiers battus du thriller formaté (à l'instar d'un bone collector par exemple). |
![]() Fort d'un casting prestigieux (Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank), dirigé par un jeune réalisateur sur le point de faire parler de lui en reprenant en main la franchise Batman, cet Insomnia made in America est une vraie surprise qui offre enfin au spectateur américain (et donc international) la possibilité de voir un thriller original, loin des whodunit classiques et bien souvent lassant (comme Blink par exemple). Mais surtout, cela donne envie de voir le film original, cependant difficilement trouvable. Et quelle performance d'Al Pacino! ![]() |