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Gangs of New-York


 
Gangs of New-York, Affiche du film

 


 

Titre original

Gangs of New-York


 

Synopsis

En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre de New York, est le théâtre d'une guerre des gangs entre émigrants irlandais d'un côté, les Dead Rabbits menés par le Père Vallon, et les Native Americans de l'autre, dirigés par le sanguinaire Bill le Boucher. Ce dernier met rapidement en déroute les Dead Rabbits en assassinant leur chef, et prend par la même occasion le contrôle exclusif des rues de la "grosse pomme". Afin de renforcer ses pouvoirs, Bill s'allie avec Boss Tweed, un politicien influent...

Genre

Drame

Année de production

2002

U.S.A.

Date de sortie en France

8 janvier 2003

Réalisateur


Musique

Howard Shore

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Leonardo DiCaprio Amsterdam Vallon
Daniel Day-Lewis
Daniel Day-Lewis Bill "le Boucher" Cutting
Cameron Diaz
Cameron Diaz Jenny Everdeane
Jim Broadbent William 'Boss' Tweed
John C. Reilly Happy Jack Mulraney
Henry Thomas
Henry Thomas Johnny Sirocco
Liam Neeson Père Vallon
Brendan Gleeson Walter 'Monk' McGinn
Gary Lewis
Gary Lewis McGloin
Stephen Graham
Stephen Graham Shang
Eddie Marsan Killoran
Alec McCowen Révérend Raleigh
David Hemmings
David Hemmings Mr. Schermerhorn
Larry Gilliard Jr. Jimmy Spoils
Cara Seymour Maggie la tigresse
Roger Ashton-Griffiths P.T. Barnum
Rab Affleck Leader des Plug Uglies
Robert Goodman Leader des 40 Voleurs
Tim Pigott-Smith Le ministre calviniste
Sai-Kit Yung Le chinois à la pagode Sparrow
Sean Gilder Le maître du jeu de l'arène des rats
Michael Byrne Horace Greeley
John Sessions Harry Watkins - Lincoln
Flaminia Fegarotti Miss Eliza
Nazzareno Natale
Nazzareno Natale Don Whiskerandos
Joseph P. Reidy Le chef de la police
Blaise Corrigan un voyou pendant l'émeute
Ellizzette Duvall
Ellizzette Duvall une serveuse au bar
Martin Scorsese Un riche propriétaire

 

Récompenses

BAFTA BAFTA
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur acteur2003Daniel Day-Lewis

 
Golden Globes Golden Globes
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur réalisateur2003Martin Scorsese
Meilleure chanson originale2003U2 (pour The Hands That Built America)

 
Screen Actor Guild Screen Actor Guild
catégorie
Année
Film
meilleur acteur2003Daniel Day-Lewis

 

 

Nominations

BAFTA BAFTA
Catégorie
Année
Bénéficiaire
meilleure musique2003Howard Shore
meilleurs effets visuels2003R. Bruce Steinheimer, Michael Owens, Edward Hirsh, Jon Alexander
Meilleure photographie2003Michael Ballhaus
Meilleurs costumes2003Sandy Powell
Meilleur montage2003Thelma Schoonmaker
Meilleur film2003Alberto Grimaldi, Harvey Weinstein
Meilleurs maquillages2003Manlio Rocchetti, Aldo Signoretti
Meilleure direction artistique2003Dante Ferretti
Meilleur scénario original2003Jay Cocks, Steven Zaillian, Kenneth Lonergan
Meilleur son2003Tom Fleischman, Ivan Sharrock, Eugene Gearty, Philip Stockton
Meilleur réalisateur2003Martin Scorsese

 
César César
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur film étranger2004Martin Scorsese

 
Directors Guild of America Directors Guild of America
Catégorie
Année
Bénéficiaire
meilleure direction2003Martin Scorsese

 
Golden Globes Golden Globes
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur film dramatique2003 
Meilleur acteur dans un drame2003Daniel Day-Lewis
Meilleure actrice dans un second rôle2003Cameron Diaz

 
Grammy Awards Grammy Awards
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleure compilation de musique pour un film2004 
Meilleure chanson érite pour un film2004U2 (pour The Hands That Built America)

 
Oscar Oscar
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur acteur2003Daniel Day-Lewis
Meilleure direction artistique2003Dante Ferretti et Francesca Lo Schiavo
Meilleure photographie2003Michael Ballhaus
Meilleurs costumes2003Sandy Powell
Meilleur réalisateur2003Martin Scorsese
Meilleur montage2003Thelma Schoonmaker
Meilleure chanson originale2003Bono, The Edge, Adam Clayton, Larry Mullen Jr. (pour The Hands That Built America)
Meilleur film2003Alberto Grimaldi, Harvey Weinstein
Meilleur son2003Tom Fleischman, Eugene Gearty, Ivan Sharrock
Meilleur scénario original2003Jay Cocks, Steven Zaillian, Kenneth Lonergan

 
Les autres nominations du film IGangs of New-York furent :
 Meilleur baiser (entre Leonardo DiCaprio et Cameron Diaz) en 2003 aux MTV Movie Awards.
 Meilleur méchant pour Daniel Day-Lewis en 2003 aux MTV Movie Awards.
 Meilleur scénario original en 2003 de la part de la Writers Guild of America pour Jay Cocks, Steven Zaillian et Kenneth Lonergan.

Critique du Film

Note :
 
 

 
Daniel Day-Lewis dans Gangs of New-York de Martin Scorsese

 
King of New-York

 
Gangs of New-York est encore un exemple de film ayant connu une très longue et très douloureuse gestation. En effet, le cinéaste Martin Scorsese commence à s'intéresser au récit historique d'Herbert Asbury dès les années 70. Il rachète les droits et cherche à monter le film.
Le réalisateur, grand amateur de musique (sa carrière est ponctuée de collaborations avec des musiciens célèbres), pense à engager les membres du groupe The Clash, et ce dès 1978. Le film devait alors être tourné entre 1980 et 1981, mais l'échec commercial de la porte du paradis de Michael Cimino met le studio (United Artists) en faillite, et par conséquence met un terme à la production de Gangs of New-York.
Le script reste dans les placards des années (plus d'une décennie) et ne ressort qu'en 1999. A cette époque, Martin Scorsese réalise un documentaire, Mon voyage en Italie, qui le mène à Rome, où il trouve l'emplacement idéal pour réaliser son film.
 
Daniel Day-Lewis et les Native Americans dans Gangs of New-York, de Martin Scorsese

 
C'est en effet dans les studios romains de Cinecittà que le film sera tourné. Les studios ont vu passer les plus grands noms du cinéma transalpin, en particulier Luchino Visconti dont Martin Scorsese est un grand fan. Voir le plus italien des réalisateurs américains recréer New-York à Rome a quelque chose de pratiquement mythique, comme si la boucle était bouclée. Tourner en Italie, et plus particulièrement à Cinecittà, présente de nombreux avantages. Tout d'abord, les coûts de productions sont moindres qu'aux Etats-Unis (et pourtant le film coutera au final quelques 100 millions de $). Ensuite, les studios sont suffisamment grands pour accueillir le décor gigantesque imaginé par le grand Dante Ferretti (un habitué du cinéma scorsesien). Enfin, le climat, très clément; autorise des tournages en extérieur plus facilement gérable qu'à New-York.
Gangs of New-York sera sans doute l'un des derniers films de l'histoire du Septième Art à faire appel à des décors de cette taille. En effet, George Lucas, de visite sur le tournage du film de Martin Scorsese, dira au cinéaste new-yorkais que maintenant, il est possible de créer un tel environnement en numérique, et ce à moindre coût. Preuve à l'appui, puisqu'au même moment le père de Dark Vador peaufine son Star Wars épisode II: l'attaque des clones, pratiquement à 100% numérique. Les deux films couteront d'ailleurs à quelque chose prêt le même coût (120 millions de $ pour Star Wars épisode II: l'attaque des clones contre 100 pour Gangs of New-York).

 
Cameron Diaz et Leonardo DiCaprio dans Gangs of New-York, de Martin Scorsese

 
Comme pratiquement tous les films de Martin Scorsese, Gangs of New-York a pour lui un casting très haut de gamme. Il faut dire que les acteurs se bâtent pour jouer pour le réalisateur de Taxi Driver, nul n'ignorant que l'homme est synonyme de tremplin aux Oscars (cinq vainqueurs pour une vingtaine de citations).
 Leonardo diCaprio: Ce film marque la rencontre entre les deux artistes, qui deviendront par la suite de très proches collaborateurs. Si Martin Scorsese imaginait dans les années 70 l'acteur Malcolm McDowell (Orange mécanique), puis son acteur fétiche Robert de Niro (toujours à la même époque), il trouve en Leonardo diCaprio son Amsterdam Vallon. L'acteur est quand à lui au summum de sa gloire, tout le monde ayant encore en tête le succès phénoménal de Titanic.
 Daniel Day-Lewis: L'acteur (qui a déjà travaillé pour le cinéaste sur le temps de l'innocence) n'était pas le premier choix pour le rôle central de Bill le boucher. Martin Scorsese avait imaginé son incontournable compère, Robert De Niro, puis Willem Dafoe, avant de se rabattre vers Daniel Day-Lewis, qui résidait alors tout prêt des studios de Cinecittà. Pour incarner le personnage du Boucher, inspiré d'un véritable gangster de l'époque décrite, Bill Poole, l'acteur s'est encore une fois totalement plongé dans son rôle, au point de ne plus sortir de son personnage durant tout le tournage, gardant l'accent new-yorkais même en dehors du tournage, et continuant à appeler les autres acteurs du film par leur nom dans le film. Un vrai dingue! Il faut dire que son personnage est le coeur du film, avec au minimum une scène avec chaque personnage majeur du film, le but étant de bien montrer l'importance tentaculaire d'un brigand comme Bill le Boucher sur la ville de New-York. La dernière réplique de son personnage ("I die a true American", en français "je meurs en vrai américain" a véritablement été prononcée par le vrai Bill Poole, et est restée célèbre dans les annales de la ville de New-York.
 Cameron Diaz: Nombre d'actrices en vue à Hollywood ont défilées pour obtenir le rôle de la petite amie d'Amsterdam, de Heather Graham (From Hell), à Monica Potter (Le Masque de l'araignée, en passant par Mena Suvari (American Beauty, Melanie Lynskey, Vinessa Shaw (Eyes Wide Shut), Christina Ricci (Sleepy Hollow - La Légende du cavalier sans tête), ou bien encore Claire Forlani (Rencontre avec Joe Black). Mais c'est bien la Drôle de dame qui obtiendra le premier rôle féminin du film.
 
Brendan Gleeson de dos surveillant les Five Points dans Gangs of New-York, de Martin Scorsese

 
Parmi les seconds rôles notables de Gangs of New-York se retrouvent:
 Jim Broadbent: L'incontournable acteur (Brazil, Coups de feu sur Broadway, Le journal de Bridget Jones, Moulin Rouge, et bien d'autres encore) campe ici William Tweed, véritable personnage que l'histoire a retenu comme homme politique le plus corrompu des Etats-Unis. La ressemblance entre le vrai personnage est l'acteur est d'ailleurs frappante.
 Henry Thomas: celui qui fut l'ami d'E.T. tient ici le rôle du meilleur ami d'Amsterdam, coiffant ainsi au poteau Tobey Maguire (Spider-Man), lui aussi désireux de jouer pour Martin Scorsese.
 Liam Neeson: L'acteur, qui va devenir un habitué des rôles de mentor se faisant trucider (après Star Wars épisode I: la menace fantôme et avant Kingdom of heaven et bien sur Batman Begins). Logique, dans le sens où la mort du père (ou du mentor) est le meilleur moyen de permettre au héros de se prendre en main. Et quoi de mieux pour jouer ce genre de personnages qu'un acteur de la trempe de Liam Neeson? Preuve en est, sur les presque trois heures de film, l'acteur n'apparaît que dans les dix premières minutes, et pourtant, son ombre plane sur tout le film.
 Brendan Gleeson: Acteur éminemment charismatique, le futur Fol Oeil de la saga Harry Potter campe ici un irlandais à priori sans aucune valeur, mais qui s'avérera au final être le plus intègre des hommes. Et Martin Scorsese de faire une utilisation très intelligente du charisme de l'acteur, qui donne toute l'étendue de son talent lors de son bref face à face avec Bill le Boucher.
 
Jonathan Rhys Meyers se vit lui aussi offrir un rôle dans Gangs of New-York, mais l'acteur, alors en pleine gloire montante, croulait sous les propositions, et fut obligé de refuser une offre pourtant alléchante.
Le film fait la part belle aux acteurs et aux personnages (dont la grande majorité est inspirée de personnages ayant réellement existés), fussent-ils de second rôles, comme toujours chez Martin Scorsese. Les acteurs et New-York, les deux amours d'un réalisateur au talent qui n'est plus à prouver depuis longtemps déjà.
 
Gangs of New-York, de Martin Scorsese

 
Gangs of New-York se veut comme un film historique. Inévitablement, historiens et experts se penchèrent sur la véracité historique du film. Si les spécialistes de l'époque tombèrent d'accord sur l'incroyable exactitude quand à la reconstitution de la ville de New-York, il n'en va pas de même sur d'autres points du film. En particulier en ce qui concerne les soldats, que l'on peut voir à la fin du film: Costumes inexactes, techniques de déploiement et de combat anachroniques, tous les historiens militaires trouvèrent à redire sur cette partie. Tout comme l'insurrection de la ville de New-York, qui aboutit sur un véritable carnage. S'il est vrai que la révolte anti-Conscription a fait de nombreux morts dans la ville, en particulier lors de lynchages racistes, le film montre une véritable guerre civile où l'armée tire au canon sur les foules, avec des dizaines de victimes à la clé. Le combat final, mettant face à face les deux gangs rivaux des Native Americans et des Dead Rabbits, tiré d'une véritable rixe entre gangs, n'a jamais eu lieu durant la révolte de la ville, et même si d'un point de vue cinématographique cela se comprend, il est toujours limite de tricher avec la réalité historique pour les besoins d'un film (dans le genre, le Gladiator de Ridley Scott est un exemple à ne pas suivre de déni historique).
De même, si la présence d'une communauté chinoise est avérée à New-York en ce milieu de XIXème siècle, Chinatown n'existait pas encore, et seule une poignée de chinois habitait la ville, là où le film de Martin Scorsese laisse croire à une présence forte de cette minorité.
 
Leonardo Di Caprio et Henry Thomas dans Gangs of New-York, de Martin Scorsese

 
Mais que ces erreurs (volontaire ou pas) historiques ne viennent pas détourner le spectateur de l'histoire présentée par Martin Scorsese. Car sous des dehors de récit historique, le réalisateur nous montre en fait l'histoire d'un homme, qui deviendra un caïd New-Yorkais, et ferra des irlandais une communauté qui compte dans la Grosse Pomme.
 
La sortie du film fut repoussée, passant de fin d'année 2001 à fin d'année 2002. La raison officielle fut l'attentat du 11 septembre, qui avait un écho trop fort vis à vis du film (la dernière image du film montre d'ailleurs les tours jumelles surplombant Manhattan, Scorsese tenant absolument à laisser les tours, le film étant à ses yeux un film sur ceux qui ont construit New-York, non sur ceux qui cherchent à al détruire). La raison officieuse de ce report de sortie serait liée à un désaccord entre le cinéaste et son producteur, Harvey Weinstein, qui ne partageaient pas le même point de vue sur le film.
 
A sa sortie, le film reçut un accueil dithyrambique de la part des professionnels, saluant le travail de Martin Scorsese, ses décors somptueux, ses acteurs dirigés de main de maître, et son histoire passionnante (et passionnée). Si les spectateurs eurent une réaction plus mitigée, le film rapporta tout de même quelques 193 millions de $ au niveau mondial, pour un budget de 100 millions de $ (le budget initial était de "seulement" 83 millions). Sans doute la longue durée du film (presque 3 heures) y est pour quelque chose. Et encore, le premier montage du film faisait pratiquement une heure de plus....
Le film fut nommés aux plus prestigieuses cérémonies de remises de prix, des Oscars aux B.A.F.T.A. en passant par les Golden Globes ou encore les César. Le film rapportera à Daniel Day-Lewis un B.A.F.TA. et à Martin Scorsese un Golden Globe.
 
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Le Temps de l'innocence Le Temps de l'innocence Parce que Martin Scorsese avait déjà entrainé Daniel Day-Lewis dans cette même période de l'histoire de New-York
Gangs of New-York Gangs of New-York Le roman dont d'est inspiré Martin Scorsese pour faire son film
 
 


 

Conclusion

 

 
Leonardo Di Caprio dans Gangs of New-York, de Martin Scorsese

 
Si Scorsese joue avec la réalité historique dans Gangs of New-York, l'esprit de l'époque est bien là, une période de l'histoire américaine peu connue et pratiquement jamais portée à l'écran. Pour que le film puisse se faire, et Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio acceptèrent de revoir leur salaire à la baisse, ce qui est tout à leur honneur.
Film d'acteurs, Gangs of New-York est dominé par un Daniel Day-Lewis en pleine forme, qui phagocyte l'écran à chacune de ses apparitions. Le King of New-York c'est lui, aucun doute n'est permis!
 
Un film à mettre en parallèle avec le temps de l'innocence, toujours de Martin Scorsese, et déjà avec Daniel Day-Lewis (et Michelle Pfeiffer: Les deux films parlent en effet de la même ville, New-York, à la même époque, le milieu du XIXème siècle, mais cette fois-ci dans les beaux quartiers. Martin Scorsese est, avec Woody Allen, le meilleur représentant de la capitale économique des Etats-Unis.
 
Gangs of New-York, de Martin Scorsese

 

 


 
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