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The Faculty


 
Affiche du film

 


 

Titre original

The Faculty

Synopsis

Herrington High est une école comme les autres. Ses murs sont devenus peu à peu crasseux, ses manuels scolaires périmés, ses professeurs paraissent usés bien avant la retraite, ses élèves, cerveaux et crétins, sérieux ou cancres notoires, affontent des parents qui ne les comprennent plus et des professeurs qui ne les ont jamais compris.

Genre

Fantastique

Année de production

1999

U.S.A.

Date de sortie en France

2 juin 1999

Réalisateur


Musique

Marco Beltrami

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Jordana Brewster
Jordana Brewster Delilah Profitt
Clea DuVall Stokely 'Stokes' Mitchell
Laura Harris
Laura Harris Marybeth Louise Hutchinson
Josh Hartnett Zeke Tyler
Shawn Hatosy
Shawn Hatosy Stan Rosado
Salma Hayek
Salma Hayek Rosa Harper
Famke Janssen
Famke Janssen Elizabeth Burke
Piper Laurie
Piper Laurie Karen Olson
Christopher McDonald Frank Connor
Bebe Neuwirth
Bebe Neuwirth Valerie Drake
Robert Patrick
Robert Patrick Joe Willis
Elijah Wood Casey Connor
Daniel von Bargen
Daniel von Bargen John Tate
Eric Vespe Un geek

 


 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Film
meilleur espoir masculin1999Josh Hartnett
meilleur film d'horreur1999 

 

 

Critique du Film

Note :
 
 
Elijah Wood, Clea DuVall, Shawn Hatosy et Josh Hartnett dans The Faculty
 
L'Invasion des profanateurs de stades de foot

 
Il existe plusieurs façons d'aborder les thèmes de la science-fiction et du fantastique, mais il est possible de les résumer en deux famille: les traitements abordant le sujet avec sérieux et ceux le faisant sur le ton de l'humour. Dans le second cas, deux sous-ensembles apparaissent: les films qui traitent le sujet de haut et ceux qui le respectent. Si un Scary Movie fait indéniablement partie de la première catégorie un film comme Shaun of the dead rentre par contre dans la seconde. Le cas de The Faculty est un petit peu plus complexe.
D'un côté nous avons le scénariste, Kevin Williamson, devenu du jour au lendemain maître du genre suite au succès phénoménal de Scream. L'homme a été accusé (à juste raison) de prendre le genre de haut, ses personnages ayant bien souvent trop de recul vis à vis de l'histoire.
De l'autre côté nous avons le réalisateur Robert Rodriguez, considéré quand à lui comme un petit génie de la caméra depuis son Desperado (en tout cas aux yeux du grand public, les professionnels ayant quand à eux salués El Mariachi). Le cinéaste est lui connu pour être parfois je-m'en-foutiste.
 
Elijah Wood et Jordana Brewster dans The Faculty

 
Le risque est donc grand que l'association des deux hommes fasse long feu. Et pourtant, étrangement, il n'en sera rien. Le scénario est typiquement williamsonien, avec défauts et qualités typiques du bonhomme (trop de recul face au genre, références trop appuyées pour le côté négatif, contre sens du rythme, personnages attachants et auxquels les spectateurs peuvent s'identifier de l'autre côté). savant mélange de science-fiction, d'horreur, l'histoire est avant tout un hommage aux précédents chef d'oeuvre du genre, et en particulier l'invasion des profanateurs de sépulture, film de Don Siegel datant de 1956, et sa suite/remake d'Abel Ferrara, Body Snatchers, l'invasion continue (1993). Une autre référence évidente (et avouée) est le chef d'oeuvre de John Carpenter, The Thing (1982).
Quand au travail du réalisateur, sans égaler ses géniales idées de ses deux précédents films, Desperado et une nuit en enfer, est d'une facture plus qu'honnête. Entre clins d'oeil aux maîtres (John Carpenter en tête) et maîtrise du rythme (le réalisateur s'occupe lui-même du montage de ses films), nul ne peut nier l'efficacité du film en termes d'Entertainment. Le film ne fait jamais peur? Et alors, ce n'est pas un film d'horreur. D'ailleurs, un film comme Frankenstein ne fait plus peur à personne depuis des décennies, et pourtant nul ne peut nier que ce film est l'un des plus grands chefs d'oeuvre du Septième Art. Ce n'est pas le cas de The Faculty, qui n'en a pas la prétention. Il n'est "qu'un simple" film de série B, comme l'a voulu son réalisateur.
 
Piper Laurie, Robert Partick et Salma Hayek, les profs de The Faculty

 
Film hommage, The Faculty n'a aucune honte à citer ses références (c'est d'ailleurs ce qui fait une partie de l'efficacité de ce film), que ce soit au travers des dialogues (et en particulier ceux de Clea DuVall) ou au travers des images filmés par Robert Rodriguez. Ainsi, par exemple, The Thing est régulièrement cité dans le film, dont certaines fois de façon très marquée. Deux passages en particulier frappent par leur ressemblance (encore une fois, totalement assumée) avec le film de John Carpenter. La première de ces scènes concerne le passage où, pour détecter qui est contaminé, les héros absorbent de la drogue tour à tour. Cette scène n'est ni plis ni moins que la transposition de la scène de la prise de sang dans le chef d'oeuvre de Carpenter. Avec un côté légèrement subversif (ou tout au moins comique) en plus: la drogue comme seul moyen d'échapper à l'invasion extra-terrestre.
Le second passage, c'est lorsque le personnage incarné par Famke Janssen perd la tête (au sens propre), et que celle-ci se déplace toute seule, grâce à des tentacules qui lui poussent à la base du cou. L'un des passages les plus flippants de The Thing met justement en scène une tête se déplaçant seule. Mais, là encore, Robert Rodriguez ne peut s'empêcher d'y mettre une pointe d'humour, avec le coprs de la pauvre actrice ayant du mal à se déplacer sans repère visuel. Nous ne sommes pas très loin du cadavre sans tête de Reanimator (la tête étant quant à elle occupée à faire des choses contre nature -et on l'a comprend- avec une Barbara Crampton sans défense).
John Carpenter est aussi cité, quoique de façon moins prononcée, lorsque le coach prend la pluie sur le terrain de foot. Le visage de l'acteur (Robert Patrick ressemble alors à une tête de mort, comme les extra-terrestres d'Invasion Los-Angeles. Enfin, lors du final, le monstre, très Lovecraftien, passe par ces transformations relativement proches de celle du monstre de The Thing (mais sans le côté gore).
On pourrait aussi citer le classique de George Pal, la guerre des mondes, où les envahisseurs ne sont pas (et ne peuvent pas) être vaincus par la force brute, mais bien, comme le découvriront par hasard les héros, par une indisposition, due à leur nature même, à un élément d'une banalité affligeante (les bactéries dans le classique de George Pal et un diurétique dans le présent film).
 
Elijah Wood attaqué par une créature E.T. dans The Faculty

 
Mais là où le film tire véritablement son épingle du jeu, c'est dans son casting. Composé d'une part de jeunes acteurs inconnus (les héros) et de l'autre de vieux briscards du cinéma (les professeurs). Dans le clan des méchants on retrouve ainsi Robert Patrick (le T1000 de Terminator 2), Piper Laurie (l'une des actrices phares de la série Twin Peaks), Salma Hayek (la bombe anatomique de Desperado et d'une nuit en enfer, très bonne amie du réalisateur), et Famke Janssen (Goldeneye). Dans le cas de ces deux dernières, le réalisateur s'est amusé à les enlaidir, Salma Hayek en la montrant enrhumée et donc peu à son avantage, et Famke Janssen en la montrant mal à l'aise avec son corps, timide et peu encline à jouer de ses charmes.
Côté jeunes, quelques futures stars à l'horizon. Elijah Wood tout d'abord, qui joue ici le héros du film. The Faculty ferra de lui non pas une star, mais au moins un acteur demandé. En particulier par un certain Peter Jackson, qui l'invitera à passer quelques mois (plus d'une année) en Nouvelle-Zélande et fera du jeune homme une star. Tout cela pour un obscur petit film tiré d'un auteur mort depuis bien longtemps....
Face au futur Frodon Saquet, un autre jeune homme, Josh Hartnett, dont le charisme crève l'écran. Pour lui aussi, ce film marque le début d'une carrière particulièrement riche.
Clea DuVall trouvera aussi avec ce film l'amorce d'une carrière très riche, et ce même si on lui proposera souvent de jouer la même type de personnage que dans The faculty. En tout cas au début...
Laura Harris, quoique moins connue du grand public, a aussi vu sa carrière prendre son essor avec The Faculty, en particulier pour la télévision.
Jordana Brewster, quoique considérée depuis ce film comme l'une des plus belles filles au monde (en tout cas par certains magasines, Stuff et Maxim en tête), n'a pas connu une carrière aussi marquante que ses covedettes. La belle a d'ailleurs failli ne pas jouer dans ce film, le rôle ayant initialement été proposé à Charisma Carpenter; mais celle-ci a préféré décliner la proposition, estimant que ce rôle était trop proche de celui qu'elle tenait dans la série Buffy contre les vampires.
 
Shawn Hatosy, Josh Hartnett, Laura Harris, Clea DuVall et Elijah Wood dans The Faculty

 
Malgré d'indéniables qualités, le film déçoit lors de sa sortie. Les critiques et les spectateurs sont unanimes sur la qualité du film, en deçà de ce qu'ils pouvaient attendre du cinéaste. Malgré cela le film sera un succès financier, puisque d'un budget de 15 millions de $, le film en rapportera 40 millions, rien que sur le territoire américain.
Mais pourquoi une telle déception alors que le film est d'une qualité bien supérieure à la moyenne de ce genre de productions. La raison en est simple: Robert Rodriguez nous avait habitués à mieux, ses précédents films ayant tous été salués pour leur qualité et leur originalité.
Certains voient dans The Faculty le dernier bon film de Robert Rodriguez, d'autres le premier mauvais film du cinéaste.
 
   
 
 


 

Conclusion

 
Rares sont les films à avoir autant d'acteurs et actrices à l'affiche ayant fait carrière suite au succès de ce film. The Faculty peut véritablement être vu comme le déclencheur du succès de Josh Hartnett, Elijah Wood, ou bien encore Clea DuVall; tandis qu'il confirmait le talent du encore jeune réalisateur Robert Rodriguez. Les guest stars sont nombreuses, et les fans de fantastique y trouveront leur bonheur.
Qui plus est, le film est très agréable à voir, et même s'il ne révolutionne jamais le genre, est un véritable hommage aux films qui ont nourris la jeunesse aussi bien de Kevin Williamson que de Robert Rodriguez.
 
Plutôt que de voir des films prétentieux (et bien souvent ratés), à l'instar d'un je suis une légende, un film comme The Faculty se voit non seulement plus facilement mais fait aussi passer un meilleur moment.
Malheureusement, Robert Rodriguez aura bien du mal par la suite à fournir des films de la même trempe. Presque une fin de période.

 
Elijah Wood et Jordana Brewster dans The Faculty

 

 


 
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