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Le Vent d'ailleurs



 
Le Vent d'ailleurs, version Livre de Poche

Auteur

Ursula Le Guin

 

Genre

Heroic Fantasy
 

Année de sortie

2001
 

Résumé


 
Aulne le sorcier fait chaque nuit le même rêve terrifiant qui le conduit le long du muret de pierres sèches qui borde le pays des morts. et, alors qu'il espère y retrouver sa femme défunte, les morts viennent à lui.
A l'ouest de Terremer, les dragons incendient maisons et récoltes, mettant fin à la trêve qu'ils observaient depuis le retour du roi Lebannen.
C'est un temps de changements.
Mais Ged, l'archimage, ayant abandonné ses pouvoirs, Tenar son épouse, le roi Lebannen et tous les sorciers de Roke seront-ils assez puissants pour affronter ce temps des changements ?
Et quel sera le rôle de Tehanu, la fille dragon ?
Le vent d'ailleurs est le quatrième tome du cycle de Terremer, après Terremer, Tehanu et les Contes de Terremer. la notoriété de ce cycle ne le cède en rien à celle des oeuvres de J.R.R. Tolkien.


 

Avis

Note :
 
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Le Vent d'ailleurs, chez Robert Laffont Le Cycle de Terremer se découpe en deux époques. La première s'étale de 1968 à 1972 et correspond aux premiers volumes de la saga (Le Sorcier de Terremer, Les Tombeaux d'Atuan et L'Ultime rivage, de nos jours considérés comme un seul roman nommé Terremer). La seconde, plus récente, commence en 1990 (avec Tehanu), pour se terminer en 2001 (avec le recueil de nouvelles Les Contes de Terremer et avec Le Vent d'ailleurs). Si le premier cycle est clairement marqué par le thème du voyage initiatique, le second cycle ce concentre quand à lui bien plus que l'impact de l'homme sur la nature et sur la rédemption.
Les dragons, symboles de la Nature, incapable dans notre monde ni de montrer sa souffrance vis à vis des ravages causés par l'homme, ni que de se rebeller, sont dans le Cycle de Terremer, ceux par qui la Nature cherche à empêcher aux hommes de faire plus de mal qu'ils n'en font déjà, et ce avant qu'il ne soit trop tard. Le fait que certains soient des hybrides (Tehanu et Orm Irien) montre que dans les faits, certains ont conscience du mal que la race humaine fait autours d'elle, et qu'ils agissent pour diminuer cet effet dévastateur. D'ailleurs, même parmi les humains 'purs', certains luttent pour que l'homme et la nature vivent enfin en paix: Lebannen, le roi, symbolisant le pouvoir (qu'il soit politique ou bien financier), les mages de Roke (les philosophes), et même certaines petites gens, comme Aulne (qui symbolise le peuple). Dans le cas de ce dernier, son personnage possède la même symbolique que Frodo et ses compagnons dans Le Seigneur des Anneaux, à savoir que même la plus insignifiante des personnes a un rôle à jouer, et peut changer le monde. Tehanu aussi joue ce rôle, quoique de façon encore plus spécifique: Elle représente la personne handicapée, trop souvent stigmatisée dans notre société, quand bien même elle peut apporter de nombreuses choses (et dans le cas de Tehanu ce n'est rien d'autre que l'avenir du monde).
Ursula Le Guin brasse aussi s'autres thèmes majeurs dans sa saga, et plus particulièrement dans le Vent d'ailleurs. Ainsi, l'incompréhension entre les peuples (les kargues, les dragons, et les havnoriens), qui, au lieu de chercher à se comprendre, se font la guerre (souvent bien plus facile que de travailler autour d'une table et de chercher à résoudre des problèmes de voisinage ou autre), est au centre de ce roman. Et bien sur, comme toujours chez Ursula Le Guin, la solution passera par la paix et l'empathie (et finira par un mariage). L'autre thématique centrale de ce roman n'est autre que la mort. Que devient-on après la mort? Si la littérature mondiale en discute depuis des millénaires, sans jamais tomber d'accord (les guerres de religion sont là pour prouver ce désaccord), l'auteur du Cycle de Terremer arrive très intelligemment à résumer les croyances majeures de notre siècle (la réincarnation, le départ de l'âme vers un autre monde, l'enfer du néant, ou au contraire le désir de l'atteindre). Le monde de l'après-vie, déjà abordée dans L'Ultime rivage, est ici analysé en profondeur par les différents protagonistes du récit, et n'est pas sans rappeler celui décrit par Philip Pullman dans Le Miroir d'Ambre. Il est d'ailleurs frappant de voir à quel point les versions des deux auteurs se confondent, et dans la description de la mort, et dans la solution trouvée pour échapper à cette situation.
Encore plus que dans les précédents volumes du cycle, Ursula Le Guin s'éloigne des poncifs de l'Heroic Fantasy, où les conflits se règlent toujours par la violence, l'arme (ou le sort) à la main. Dans le Vent d'ailleurs, le lecteur pourra toujours chercher le sang et le combat, il n'en trouvera point. Ainsi, la saga du Cycle de Terremer, comme le voulait son auteur, se différencie de la concurrence sur la forme, sur le fond, et par dessus tout, sur la qualité.
 
Et quel plaisir de retrouver les personnages de la saga, que ce soit Ged, Tenar, Lebannen, ou bien encore Tehanu et même Orm Irien (alias Libellule - Dragonfly en anglais, le nom du personnage étant beaucoup plus révélateur en anglais qu'en français)!
 
Avec Cycle de Terremer, Ursula Le Guin a écrit ni plus ni moins que l'une des meilleurs sagas contemporaines de fantasy, pleine de poésie et d'humanité. Un grand moment de littérature!

 

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