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Cycle de Terremer.
Troisième tome du
Cycle de Terremer,
l'Ultime Rivage clôt les aventures de Ged, maintenant devenue
Archimage. Le premier tome,
Le sorcier de Terremer, le décrivait jeune et impétueux, et décrivait
son apprentissage de la voie de la sagesse. Le second tome,
Les tombeaux d'Atuan, montre ce même Ged, devenu homme,
apporter la flamme à une jeune femme, Tenar, qui elle aussi sortira grandie de son expérience. Ce nouveau volume est encore une fois construit sur le mode du récit
d'apprentissage, où un Ged vieillissant, et maintenant sage, guidera un jeune homme, Arren, vers le destin qui est le sien. Visiblement,
Ursula Le Guin vise à nous prouver avec ce fabuleux
Cycle les différentes voies de la sagesse, et, chose primordiale, que cet apprentissage peut durer toute une
vie. En effet, après l'erreur de Ged dans
Le sorcier de Terremer, où guidé par l'orgueil il
joue avec les puissances interdites, les aventures de
l'ultime rivage font écho à ses jeunes années, avec le personnage du sorcier maléfique (mais l'est-il tant
que cela?) qui a ouvert les portes de la mort (tout comme Ged) et ne peut (ni ne veut, c'est sans doute la différence majeure entre les deux personnages) les refermer.
Le roman prend comme personnage de point de vue le jeune Arren, l'auteur se concentrant dans chacun des tomes de son
Cycle sur les "apprentis de la vie", et ce même si les exploits sont avant tout à mettre sur le compte de
Ged. Mais chez
Ursula Le Guin exploit ne signifie pas combat sanglant contre d'ignobles créatures, ce que l'Heroic Fantasy
a tendance à bien trop souvent nous proposer. Ici, le combat est avant tout intérieur, ou, lorsqu'il implique une personne extérieure, se règle en
général en paroles.
Une autre facette du roman qui se différencie du tout venant de la fantasy concerne les dragons. Ces créatures mythiques, bien souvent au centre des aventures les plus
héroïques des protagonistes de ce genre de récits, ont bien trop souvent tendance à être décrites comme des monstres assoiffés de sang et de
pouvoir (d'un autre côté, c'est le cas dans les romans de gestes). Ici, même si ces créatures restent extrêmement dangereuses, elles possèdent une aura qui
les différencie de leurs congénères littéraires. A un point qu'elles en deviennent attachantes, et que le lecteur peut même compatir pour elles. Tout
comme dans les sagas soeurs de
Robin Hobb,
les aventuriers de la mer et
l'Assassin Royal. A croire que les femmes
comprennent mieux les dragons que les hommes!
Ce cycle est définitivement conçu pour les amateurs de fantasy lassés des récits guerriers, et désirant lire quelque chose de neuf et de frais.
Cycle de Terremer répond parfaitement à tous ces critères, et
Ursula Le Guin nous plonge dans un univers riche, dépaysant et surtout, qui fait réfléchir le lecteur sur
son humanité et son rapport à la nature. Une oeuvre tout simplement incontournable.
Le volume suivant,
Tehanu, retrouvera l'héroïne des
tombeaux d'Atuan, Tenar, bien des années après les aventures narrées des
l'ultime rivage.
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