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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
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Année | Bénéficiaire
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Meilleure révélation | 2009 | Jaden Smith |
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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur film de science-fiction | 2009 |
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Razzie Award |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Pire remake, suite, ou préquelle | 2009 |
![]() Tourner des remakes est, on le sait, l'une des grandes spécialités d'Hollywood, surtout en cette première décennie du nouveau millénaire. Mais si cette version est sortie en 2008, l'idée première de tourner un remake du classique de Robert Wise remonte à longtemps. Ainsi, en 1994, la 20th Century Fox via Erwin Stoff envisage, en pleine production de Speed, de filmer une nouvelle version du jour où la terre s'arrêta avec Keanu Reeves dans le rôle de Klaatu. Si l'acteur ne se montre pas particulièrement intéressé de jouer dans un remake, le processus est tout de même lancé, et le scénariste David Scarpa est engagé pour écrire le scénario. Il décide de remplacer le danger nucléaire, cœur du film de Robert Wise, pour se concentrer sur des idées plus modernes, tels que les agissements autodestructeurs de l'humanité. Et, avec l'ouragan Katrina de prendre un virage clairement écologiste. Le script est prêt en 2005. Le réalisateur Scott Derrickson (l'exorcisme d'Emily Rose) est engagé, lui qui avait rencontré Robert Wise lorsqu'il était encore étudiant. Le film sera tourné entre fin 2007 et début 2008. ![]() Le jour où la terre s'arrêta se paie un casting de luxe, au contraire de la version Robert Wise (un choix totalement intentionnel de la part du réalisateur de West Side story). On retrouve ici: ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Bien sur, comme dans le film original, le cœur même de l'histoire n'est autre que le couple Klaatu/Gort. Ce dernier a d'ailleurs failli ne pas faire partie du film de Scott Derrickson, estimant dans un premier temps que le personnage ne servait à rien. Avant, fort heureusement, de changer d'avis. Car, sans Gort, les fans du film de Robert Wise, ainsi bien sur que de la nouvelle d'Harry Bates, auraient été extrêmement déçus (pour rappel, dans la nouvelle, le véritable chef de l'expédition n'est pas Klaatu, mais bel et bien Gort). Gort, une fois son personnage réintégré à l'histoire, est passé par bien des aspects, souvent sans aucun rapport avec le Gort de 1951. Et encore une fois Scott Derrickson de finalement changer d'avis et revenir au look original, mais en version survitaminé. Il faut bien avouer que le Gort tel qu'il est montré dans le film de Robert Wise aurait bien du mal à représenter un danger mortel capable de détruire la terre de nos jours. Si dans les grande lignes, le Gort version 2008 et celui de 1951 se ressemblent, deux différences les distinguent: la taille tout d'abord, et ensuite le pouvoir de transformation de la nouvelle version, semblables aux nanorobots du Transfomers 2 de Michael Bay. Malheureusement, ce changement de pouvoirs a comme résultat de déshumaniser le personnage, et donc de le rendre aussi attachant d'un missile ou une bombe à retardement! Le personnage de Klaatu aussi a connu plusieurs changements. Tout d'abord, de bienveillant dans le film de Robert Wise, il devient ici exécuteur des hautes œuvres, venu sur Terre pour la détruire. Mais si dans la version Robert Wise la présence de Klaatu s'expliquait (il vient pour prévenir les humains qu'ils représentent un danger pour sa civilisation et qu'ils doivent faire la paix s'ils veulent survivre), ici, la décision étant prise, sa présence est totalement inutile (il lui suffit en effet d'envoyer ses orbes récupérer plantes et animaux puis d'enclencher la solution finale/Gort). Discuter n'est donc pas à l'ordre du jour de ce Klaatu. D'un autre côté, pas de Klaatu, pas de film! Autre différence de taille, le choix d'engager une star, Keanu Reeves en l'occurrence, pour jouer l'extra-terrestre, là où Robert Wise avait sciemment choisi d'engager le pratiquement inconnu Michael Rennie. Pourquoi ce choix? Pour que le public se retrouve face à un visage nouveau, symbolisant justement l'inconnu (pour rappel Spencer Tracy fut un temps envisagé pour jouer Klaatu). D'ailleurs, le jour où la terre s'arrêta, version Scott Derrickson se vendra avant tout sur le nom de Keanu Reeves.... Presque un personnage en soi, le vaisseau spatial aussi a diamétralement changé. En 1951, il est on ne peut plus classique, ovni version Soucoupe Volante, typique de l'imagerie populaire des années 50. Un choix volontaire de la part de Robert Wise, qui jouait ainsi avec les attentes du public et la mythologie ovni (nous sommes alors en pleine folie OVNI, en particulier aux Etats-Unis). Le choix de représenter le vaisseau de Klaatu ainsi ne répond pas à choix esthétique mais bien à une attente du public (de plus Robert Wise lui-même croyait aux ovnis). Dans la nouvelle version le(s) vaisseau(x) ressemble(nt) à un orbe, sorte de Terre en minuscule, nuages et couleurs compris. Ce nouveau vaisseau est une indication de l'orientation écologiste du film et du personnage. Mais il y perd en force emblématique. ![]() Thématiquement, les deux films sont très proches sur certains points, même s'ils divergent sur d'autres: ![]() ![]() ![]() ![]() Rares sont les remakes à pouvoir se hisser au niveau, voir à dépasser, les originaux. Ce n'est clairement pas le cas du film de Scott Derrickson, contrairement à des films comme l'invasion des profanateurs de Philip Kaufman (1978), remake du film éponyme de Jack Finney (1955), ou bien encore The Thing de John Carpenter (1982), remake de la chose d'un autre monde d'Howard Hawks et Christian Nyby de 1951. Le Jour où la terre s'arrêta rapportera au box office mondial quelques 230 millions de $, et ce pour un budget de 80 millions de $. Un succès commercial à défaut d'être critique. Si vous avez aimé Le Jour où la terre s'arrêta, vous aimerez aussi:
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![]() Etait-il nécessaire de tourner un remake du classique de Robert Wise? La réponse est clairement non. Cependant, il est vrai qu'à époque nouvelle, il est normal que de nouvelles questions quand à l'avenir de l'humanité se posent. Et le film de Scott Derrickson propose d'en aborder quelques unes, comme l'autodestruction écologique de la race humaine, ou bien encore la réponse à l'inconnu par la violence. Malheureusement, Scott Derrickson, contrairement à Robert Wise, se tourne vite vers les effets spectaculaires et l'Entertainment au détriment des questions de fond. Résultat, un film certes réussi visuellement, mais creux et sans portée aucune, et qui n'arrive en aucun cas à supporter la comparaison avec l'original. Le film se veut critique envers l'homme, ainsi qu'envers les Etats-Unis, mais, dans un désir de plaire aux plus nombreux (audience oblige), aboutit à un résultat on ne peut plus consensuel, où seuls les militaires sont montrés du doigt (et encore, bien souvent pour leur bêtise plus que pour autre chose). Un résultat très éloigné de la critique du film de Robert Wise, les deux films ne se ressemblant que dans leur vision de l'Amérique dominante parce que seule capable d'intéresser une intelligence extra-terrestre. |