![]() |
Retour à la section dédiée au cinéma. |
|
![]() ![]() En 2005 le jeune réalisateur Eli Roth avait créé l'événement en sortant un film, produit par Quentin Tarantino, qui surfait sur la vague alors naissance du torture porn. Ce film: Hostel! Mêlant gore et sexe, tout en jouant sur la corde du fait divers, Hostel traumatise une partie du public (les jeunes en particulier, plus impressionnés par les images choquantes que par le talent de narrateur d'Eli Roth), et génère des rentrées d'argent très importantes. A tel point qu'une suite est lancée. Eli Roth reste à la barre de ce nouvel opus, à la fois en tant que réalisateur, mais aussi en tant que scénariste, tandis que Quentin Tarantino joue encore une fois au producteur. De même, aux effets spéciaux, on retrouve le même Gregory Nicotero que sur Hostel. Derrière la caméra, aucun changement donc. Devant, on retrouve, pour faire le lien entre les deux épisodes, le héros du premier film, Paxton, toujours joué par Jay Hernandez. En tout cas pour le début du film... Très vite, Eli Roth nous fait comprendre qu'il n'a pas l'intention de tomber dans le piège de la suite où le héros, invincible car étant justement le héros, va de nouveau se plonger dans l'enfer et encore une fois survivre à l'inimaginable. De plus, cherchant à satisfaire son public féminin, qui avait trouvé Hostel trop porté sur le sexe (féminin), fait de pratiquement tous ses protagonistes des filles. Pour la même raison, Eli Roth fait commencer son film par une scène de nudité frontale masculine. Il finira d'ailleurs son film pratiquement de la même façon, mais avec cette fois-ci en plus du gore. ![]() ![]() Gore et sexe, voilà la recette de la franchise Hostel. Tout résumé en une seule séquence: la douche de Mrs Bathory. Mais cette séquence n'est pas la seule à jouer avec les connaissances horrifiques du public. En effet, parmi les clients de l'Organisation, se trouve un cannibale, qui se repait de l'un des héros du film. Il ne s'agit de nul autre que Ruggero Deodato, le réalisateur du sulfureux Cannibal Holocaust, réalisé en 1980 et considéré encore aujourd'hui comme l'un des films les plus horribles jamais réalisées (et faisant d'ailleurs appel à la technique du faux documentaire, des années avant des films comme The Blair Witch Project ou [REC]). Si l'hommage d'Eli Roth est limpide (tout comme pouvait l'être dans le premier le cameo de Takashi Miike), Hostel chapitre 2 contient d'autres clins d'oeil au cinéma bis italien. Tout d'abord, avec la présence du pourtant français Luc Merenda, ancienne star du cinéma d'exploitation italien, fidèle du cinéaste Sergio Martino, et plus particulièrement de Torso (1973). L'acteur avait pris sa retraite mais a accepté de venir tourner une scène pour Eli Roth. Citons aussi Edwige Fenech (elle aussi à moitié à la retraite, et elle aussi en partie française), égérie des comédies érotiques italiennes des années 60/70, et elle aussi vue dans le cinéma de Sergio Martino (mais aussi chez Mario Bava). ![]() ![]() Eli Roth a trouvé un filon juteux, avec une franchise ayant couté pour les deux films seulement 15 millions de $, et ayant rapporté quelques 115 millions de $. Il faut dire que sexe et horreur ont toujours attiré le public. Et Le torture porn étant depuis quelques années un genre à la mode (et ce en partie grâce à Eli Roth, il faut bien l'avouer), il est facile de faire prendre la sauce. Mais à trop caresser le spectateur dans le sens du poil, la franchise perd de son efficacité, et ce deuxième épisode tombe dans la banalité, et ce malgré une intelligente gestion des indices disséminé tout au long du film quand au twist final (l'impossibilité d'échapper à l'organisation, symbolisée par la mort du personnage joué par Jay Hernandez, la richesse de l'héroïne jouée par Lauren German, les doutes du personnage du tueur, alias Roger Bart, l'honneur tordu du chef de l'organisation, jouée par l'ancien ministre slovaque Milan Knazko, ...). Si vous avez aimé Hostel, chapitre 2, vous aimerez aussi:
|
![]()
Plus sulfureuse que réellement effrayante, la saga Hostel montre ses limites dans ce deuxième opus. En dehors des
scènes de mise à mort, originale et forcément gore (le principe même du torture porn), avec un arrière goût de snuff le film n'a malheureusement pas
grand chose à offrir, et le spectateur risque fort de s'ennuyer.
Comme la majorité des films de ce sous genre à la mode, Hostel chapitre 2 ne peut faire qu'une chose: proposer des scènes toutes plus choquantes les unes que les autres (et de préférence avec de fortes connotations sexuelles). Et lorsque le choc n'est pas au rendez-vous, l'effet est raté. Il faut dire que le spectateur, en demandant toujours plus, devient très vite exigeant. Et cela aboutit logiquement à film comme A Serbian film (Srdjan Spasojevic, réalisé en 2009, et malgré tout financé par le gouvernement serbe). ![]() |