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Salem



 
Salem, de Stephen King, en Livre de Poche

Auteur

Stephen King

Genre

Horreur
 

Année de sortie

1975

Résumé

Jerusalem's Lot, petite bourgade de l'Etat du Maine, devient du jour au lendemain une ville fantôme. Jerusalem's Lot (Salem), est une petite bourgade du Maine. Rien de particulier si ce n'est, sur la colline, une grande demeure inhabitée depuis la disparition tragique de ses occupants : Marsten House. Ben Mears revient sur les lieux de son enfance pour finalement découvrir que des choses étranges se déroulent à Salem : un chien immolé, un enfant disparaît... l'horreur prend possession du village...

 

Avis

Note :
 
Salem, de Stephen King, chez Pocket Salem est le second roman de Stephen King à paraître, après Carrie. Si son premier roman est une histoire originale de l'auteur, Salem est quand à lui fortement inspiré du Dracula de Bram Stoker, un roman qui avait marqué l'écrivain lorsqu'il l'avait lu. Stephen King déplace l'histoire de Bram Stoker dans le temps (le XXème sièle pour le premier, contre le XIXème siècle pour le second, dans les deux cas l'histoire étant contemporaine à l'auteur et à la sortie du roman), dans l'espace (les Etats-Unis au lieu de l'Angleterre), mais aussi l'environnement (une grande ville chez Stoker -Londres-, contre un petit village rural chez Stephen King). En fait, dans les deux cas, les auteurs n'ont fait qu'écrire une histoire se déroulant dans l'environnement qu'ils connaissent le mieux.
On retrouve aussi dans ce Salem beaucoup du film de Don Siegel, L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956), où tous les habitants d'une ville se mettent à se comporter de façon étrange, des entités extra-terrestres les remplaçant petit à petit.
Stephen King, sur un fond d'histoire horrifique d'un classicisme absolu, pose en fait les bases de son univers. En créant une petite ville pour ainsi dire vivante par elle-même, tout d'abord, un thème qui se retrouvera dans pratiquement tous ses romans futurs, de Ça à Insomnie, et d'une façon ou d'une autre, tous ses romans ou presque. Plus que vivante, la ville façon Stephen King est à la fois un refuge, où les gens ses sentent bien, chez eux, à, l'abri de tout (et surtout de l'Histoire), mais aussi, en même temps, une entité maléfique et dangereuse (en cela, Ça est l'exemple le plus typique de la pensée de l'auteur).
Autre thème transverse à l'œuvre de King: l'étranger. Jamais totalement accepté, l'étranger symbolise le changement, et donc le mal, les villes chez King étant toujours une sorte de cristallisation d'un certain bonheur (certes de façade) à l'américaine. Comme dans Bazaar, c'est l'arrivée d'un commerçant étranger (symbole dans les deux cas du pacte avec le diable) qui va venir semer le chaos dans la petite ville américaine. Et même si le héros est considéré lui aussi comme un étranger, son passé est ancré dans la ville (ici Jerusalem's Lot), et le personnage ne pourra avancer dans sa quête de lui-même qu'en venant exorciser ses démons dans le village (il en va de même dans Ça).
Ben est aussi le premier héros de l'auteur à être écrivain. Un archétype qui reviendra constamment chez King, de Ça (encore et toujours), à Misery, en passant par Sac d'os, La Part des ténèbres, ou bien encore Les Tommyknockers. Comme si Stephen King avait besoin de se mettre lui-même en scène, encore et toujours, l'exorcisme et la quête de soi touchant non pas le personnage de papier mais l'auteur.
L'écriture de King, quand à elle, est déjà figée dans son style: Entre les flashbacks réguliers, les personnages secondaires d'un naturalisme imagé (presque tous les personnages de l'œuvre de l'auteur pètent, rotent, pissent, chient, le but étant de les rendre "crédibles"), les références permanentes à la culture populaire, de Coca-Cola au Rock'n-Roll, en passant par les marques de voitures (américaines de préférence, même si ici le héros conduit une Citroën, une façon de montrer qu'il est bel et bien un étranger), la bière et la télévision (on est bien loin de la culture classique et la plume plus travaillée d'un Dan Simmons, un auteur très régulièrement comparé au King).
 
Salem reste l'un des romans les plus prenant du maître, en raison sans doute de son classicisme (car la mythologie vampirique évite à l'auteur de s'embarquer dans des visions pseudo-lovecraftienne rarement maîtrisé, comme par exemple dans Insomnie, Ça, ou bien encore Les Langoliers), ainsi que de la mémoire collective lié au mythe du vampire (de Nosferatu à Christopher Lee, en passant bien entendu par Klaus Kinsky et Béla Lugosi, le cinéma a popularisé l'image du mort-vivant). Enfin, l'auteur n'ayant pas peur de se débarrasser de ses personnages, mêmes ceux à priori principaux (tout comme avait su le faire Bram Stoker en son temps), le roman s'avère très efficace, sans doute bien plus que la majorité des autres romans de l'auteur, des romans d'ailleurs souvent surévalués.
 
Salem est donc ni plus ni moins que l'un des tous meilleurs romans de son auteur.

 


 

Adaptations


 
Titre Année Résumé
Les Vampires de Salem 1979 Téléfilm de Tobe Hooper, avec David Soul dans le rôle de l'écrivain cherchant à détruire le mal qui sévit à Salem. Un mal incarné par James Mason (Straker) et Reggie Nalder (Barlow).
Salem 2004 Nouvelle adaptation télévisuelle du roman de Stephen King, cette fois-ci avec Rob Lowe dans le rôle principal, face cette fois-ci à Donald Sutherland (Straker) et Rutger Hauer (Barlow).

 


 
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