Revoilà donc le détective privé Joe Kurtz, après
Vengeance et
Revanche, dans des aventures de plus en plus mouvementées, toujours menées
tambour battant, et ce grâce au talent de l'auteur américain
Dan Simmons. Toujours
mêlé aux affaires de la mafia locale, l'ex-taulard, dont la vie est encore une fois en danger (chaque page du roman lui valant son lot de
désagréments), se voit cette fois-ci en plus confronté à une guerre des gangs et à un serial killer
défiguré. C'est dire si ce roman policier réserve au lecteur des aventures trépidantes, toujours dans le genre hard-boiled des
deux premiers volumes, et somme toute relativement éloigné de la S-F chère à l'auteur (son chef d'oeuvre
Hypérion).
On retrouve bien entendu tout l'influence du polar noir américain dans cette trilogie (à ce jour), mais le lecteur attentif verra aussi la
forte influence du cinéma sur l'auteur. Entre 007 (l'attaque de repaire des méchants qui n'est qu'un remake de la prise de l'antre de Blofeld
dans
Au service secret de sa majesté et les références
directes à l'agent secret, et en particulier au film
James Bond contre le docteur No), et les films d'actions américains
(la fin du serial killer est à la limite du plagiat d'une scène de
l'arme fatale 2), l'auteur ne peut nier sa forte imprégnation de
la culture cinématographique américaine. Ce n'est pas en soit un défaut, l'auteur français
Franck Thilliez est lui aussi dans le même cas.
Même si les incursions de
Dan Simmons dans le policier ne sont pas aussi géniales
que ce qu'il a pu faire dans la science-fiction (
Hypérion,
Ilium) ou le fantastique
(
l'échiquier du mal, les romans de la saga Joe Kurtz restent un divertissement de
très bonne qualité, bien supérieure à nombre de romans à la réputation plus flatteuse.