Après une première incursion dans le monde du Policier (l'épée de Darwin), le touche à tout Dan Simmons décide de se lancer dans une série, ayant pour héros un détective qui sort pour le moins des sentiers battus: sortant de 11 ans de prison pour meurtre, n'ayant aucun droit d'exercer son métier, mais travaillant tout de même (et pas pour n'importe qui, puisque son client n'est ni plus ni moins qu'un des principaux parrains de la mafia), à moitié SDF, et poursuivi par des tueurs cherchant à se venger d'actes passés. Tout cela dans le style très efficace d'un auteur maitrisant totalement son récit.
Riche en rebondissement (un pratiquement toutes les dix pages), violent (on ne compte plus les meurtres dans ce pourtant court roman), saupoudré de sexe (comme souvent chez Dan Simmons), ce roman en donne vraiment pour son argent. Preuve en est, encore une fois, que l'auteur est véritablement à l'aise dans tous les genres littéraires, et ce même si les aventures du détective Joe Kurtz n'ont pas comme prétention de révolutionner le genre, à l'instar de ce qu'avait fait l'auteur avec ses grandes sagas de Science-Fiction, le cycle d'Hypérion et Ilium, et de fantastique, comme l'échiquier du mal.
Bien loin des enquêtes policières d'un Sherlock Holmes ou d'un Hercule Poirot, les aventures de Joe Kurtz s'orientent vers le genre hard-boiled, sous-genre de la littérature policière plus dur, à tendance ultra réaliste et ultra violent, héritage du roman noir. En France, l'auteur Franck Tilliez peut être considéré comme faisant partie de la famille des auteurs Hard-Boiled, genre plutôt américain à l'origine.
 
Quoique loin d'être le meilleur roman du gigantesque auteur américain Dan Simmons, ce Vengeance a le mérite d'être addictif, très plaisant à lire, et nous présente un personnage, pur survivant s'il en est, bad boy au grand coeur, finalement fort sympathique, et qui a la facheuse tendance à se mettre dans des situations pour le moins dangereuses. Une saga qui commence bien!
 
On retrouvera avec bonheur les aventures de Joe Kurtz dans la suite de ce roman, Revanche.