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Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur film de fantasy | 1975 | |
Meilleure animation en Stop Motion | 1975 | Ray Harryhausen |
![]() Le Voyage fantastique de Sinbad est un film réalisé par Gordon Hessler en 1973, sous la férule de Ray Harryhausen et du producteur Charles H. Schneer. Comme dans toutes les productions Harryhausen, le spécialiste des effets spéciaux en animation image par image est le véritable moteur artistique, pour ne pas dire le maître à bord. On retrouve en effet l'homme aux postes de producteur, scénariste, responsable des effets spéciaux, ainsi que des décors, des lumières,... D'ailleurs, il ne faut pas s'y tromper, le film est vendu sur le seul nom de Ray Harryhausen, faisant de lui l'un des seuls -si ce n'est le seul- spécialiste des effets spéciaux capable de vendre un film auprès du public sur son nom seul! Preuve en est, de nos jours, si nombreux sont les personnages à pouvoir associer Le Voyage fantastique de Sinbad à Ray Harryhausen, combien sont capables de citer ne serait-ce qu'un acteur jouant dans le film? On retrouve pourtant trois noms qui devraient dire quelque chose aux cinéphiles: John Phillip Law, qui de Danger Diabolik à Barbarella, a laissé sa marque dans le cinéma d'exploitation des sixties; Caroline Munro, scream queen de la Hammer (Dracula '73) et venimeuse James Bond Girl dans l'espion qui m'aimait; et enfin Tom Baker, que les britanniques connaissent bien pour avoir été le Docteur Who dans la série éponyme durant pas moins de 172 épisodes. ![]() La méthode Harryhausen est éprouvée. Aventures dépaysantes et spectaculaires, créatures et monstres toujours plus originaux, action non stop, le tout destiné à un public le plus large possible, mais sans jamais prendre ses spectateurs pour des idiots. Si le cinéma de Ray Harryhausen n'est pas un cinéma à messages, il n'en est pas pour autant un sous-cinéma d'exploitation. Riches de références culturelles, et en particulier mythologiques (même si c'est pour mieux les transformer), le cinéma de Harryhausen fait avant toute chose rêver, et entraîne le spectateur dans des mondes de pure fiction, où se croisent dinosaures (Un million d'années avant J.C.), des ovnis (Les Soucoupes volantes attaquent), de extra-terrestres belliqueux (à des millions de kilomètres de la Terre), des dragons (Le septième Voyage de Sinbad), des squelettes guerriers (Jason et les Argonautes), des sorciers démoniaques (le voyage fantastique de Sinbad), des animaux géants (L'île mystérieuse), des golems animées (Sinbad et l'œil du tigre), et bien d'autres encore. Ici, le bestiaire comprend essentiellement un centaure, un griffon, une statue animée (et dansante!) de la déesse Kali, des homoncules volants, ainsi qu'une figure de proue pour le moins agressive. ![]() ![]() Alors oui, comme dans la majorité des films de Ray Harryhausen, lorsque les monstres sont absents de l'écran, le film, sans véritablement devenir ennuyeux, montre ses faiblesses. Encore une preuve que les réalisateurs officiels de ces films n'avaient qu'une marge de manœuvre très faible, toute la production du film se concentrant sur les véritables stars des films: les monstres. Si le Voyage fantastique de Sinbad pâtit exactement des mêmes problèmes que les autres films du maître, le charisme de ses héros, John Phillip Law en tête, ainsi que les courbes hypnotisantes de Caroline Munro, viennent masquer le manque d'intérêt flagrant porté aux scènes d'exposition. Ceci dit, les acteurs choisis pour jouer dans le voyage fantastique de Sinbad sont loin d'être des acteurs de seconde zone. En dehors de John Phillip Law et Caroline Munro, on retrouve, dans le rôle du sorcier diabolique, Tom Baker, alors peu connu, mais déjà bourré de talent. S'il cherche visiblement à mimer la façon de jouer de Christopher Lee, ce n'est pas vraiment pas hasard, le Dracula de la Hammer (qui avait d'ailleurs goûté au sang de la charmante Caroline Munro dans Dracula '73) devait initialement incarner Koura. Grâce à ce rôle, Tom Baker se fit remarquer des producteurs de la série Docteur Who, et l'engagèrent pour remplacer Jon Pertwee, et ce à de 1974 à 1981. Quand au rôle de Sinbad, s'il revint finalement à John Phillip Law, il fut par contre convoité par un Robert Shaw en pleine gloire. Celui-ci n'obtint d'un cameo non crédité, celui de l'Oracle. Un rôle où il est bien difficile de reconnaître l'acteur, à la fois grimé, et en même temps à la voix modifiée électroniquement. ![]() Les films de Ray Harryhausen ont pour ainsi dire toujours été des films relativement peu onéreux, et le voyage fantastique de Sinbad n'échappe pas à cette règle, puisque n'ayant coûté qu'un peu moins d'un million de $, une somme ridiculement basse, même pour l'époque. Et pour réduire les coûts, en dehors d'acteurs abordables, des tournages dans des pays peu cher (l'Espagne en l'occurrence, tout comme pour Le septième Voyage de Sinbad, Les Voyages de Gulliver, ou bien encore L'île mystérieuse), le secret de Ray Harryhausen fut de toujours s'occuper de ses SFX seuls. Un seul film échappera à cette règle, un film qui sera d'ailleurs son dernier: le choc des titans. Si vous avez aimé Le Voyage fantastique de Sinbad, vous aimerez aussi:
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Si ce film n'est pas aussi connu (ni aussi réussi) que le septième voyage de Sinbad, il n'en reste pas moins très
agréable, jamais prétentieux, toujours divertissant, sans aucun temps mort, et avec ses effets spéciaux en Stop Motion old school toujours aussi plaisants à regarder. Tout
comme l'est la plastique généreusement mise en avant de la très belle Caroline Munro.
Comme toujours dans le cinéma de Ray Harryhausen, le divertissement est le maître mot, et l'originalité des créatures qui parsèment le film ne peut que créer l'adhésion auprès des spectateurs amateurs de films d'aventures. Le Voyage fantastique de Sinbad reste un fleuron du genre, mené de main de maître par le génie de la Stop Motion, Ray Harryhausen, avec en tête d'affiche des acteurs malheureusement quelque peu oubliés du commun des mortels (John Phillip Law et la scream queen Caroline Munro), mais néanmoins parfaits dans leurs rôles. ![]() |