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Fractures


 


 
Fractures, chez Pocket

Auteur

Franck Thilliez

 

Genre

Policier
 

Année de sortie

2009
 

Résumé

Alice Dehaene se recueille sur la tombe de sa soeur jumelle, Dorothée, décédée dix ans auparavant. Une question la taraude : à quoi rime cette photo de Dorothée, prise il y a à peine six mois, qu'elle a récupérée des mains d'un immigré clandestin ?
Alice sait que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête. Son psychiatre à l'hôpital de Lille, Luc Graham, doit lui révéler le résultat d'un an de psychothérapie, lui apporter cette lumière qu'elle recherche depuis si longtemps. Mais les événements étranges qui se multiplient autour de la jeune femme vont l'en empêcher : son père, agressé chez lui à l'arme blanche, et qui prétend avoir tenté de se suicider ; ce chemisier ensanglanté qu'elle découvre dans sa douche, à propos duquel elle n'a pas le moindre souvenir ; et cet homme retrouvé nu à un abri de bus et qui semble avoir vu le diable en personne.
Grâce à l'intervention de Julie Roqueval, assistante sociale en psychiatrie, Luc Graham, d'abord dubitatif, se décide enfin à mener l'enquête. Un aller simple vers la folie...


 

 


 

Avis

Note :
 
Franck Thilliez passe auteur "professionnel" en 2008, abandonnant totalement son ancien métier pour se consacrer uniquement à l'écriture. Son premier roman en tant qu'auteur a plein temps sera L'Anneau de Moebius, un roman à l'écriture et à la trame scénaristique complexes. Si l'exercice est une réussite pour Franck Thilliez, qui arrive à ne pas se perdre dans son histoire de boucle temporelle, l'histoire n'en reste pas moins, paradoxalement, en deçà de ses oeuvres précédentes. Fractures, fort de l'expérience de L'Anneau de Moebius, revient à ce qui avait fait le succès des précédents romans de l'auteur, à savoir le polar. Mais tout en gardant une complexité narrative proche de celle de L'Anneau de Moebius.
Et c'est sans doute là que se trouve le principal défaut de ce roman. Car, dans les 100 premières pages, il est bien difficile pour le lecteur de trouver ses marques, et on sent que l'auteur cherche volontairement à l'embrouiller, et ce de façon parfois trop visible. Résultat, un roman dans un premier temps nébuleux et étrangement dans un second temps trop évident: en effet, une fois compris la manipulation que l'auteur cherche à exercer sur son lecteur, celui-ci peut très facilement dénouer les noeuds et devine très (trop) facilement les ficelles du roman. Résultat, après avoir été à traine dans la première partie, le lecteur se retrouve en avance sur le récit dans la seconde.
De plus, si les lecteurs ne connaissant pas encore l'oeuvre de Franck Thilliez trouveront le personnage d'Alice fascinant, ceux qui ont lu La Mémoire fantôme trouveront un lien de parenté gênant avec l'héroïne de ce dernier, aussi bien au niveau de l'amnésie partielle du personnage, que de son innocence, que de sa beauté remarquable, que du côté de son lien avec la clé de l'énigme. Cele afit beaucoup!
Dommage enfin que les personnages de point de vue du roman soient aussi peu sympathique, ou en tout cas aussi peu séduisant aux yeux du public, qui peinera à s'identifier à eux.
 
Par contre, il est toujours amusant dans un roman de Franck Thilliez de chercher les sources d'inspirations cinématographiques et télévisuelles de l'auteur. Et Fractures n'en manque pas, bien au contraire (on pourrait-même trouver cela à la limite de l'indigeste tant l'influence du média cinéma est central dans ce roman). Parmi les influences on trouve:
 Le Scaphandre et le papillon, pour le Locked-in-syndrom (ou LIS). Syndrome rarissime dans le monde réel mais touchant pas moins de deux personnages centraux du roman.
 Le Collectionneur, pour l'enfermement des victimes dans un sous-sol, où un travail de torture mentale va leur être infligé. La ressemblance avec le film de Gary Fleder ira même jusqu'au twist final, où l'identité du coupable est enfin révéllée (SPOILER ou plus exactement l'existence de deux assassins FIN SPOILER).
 Hostel, ainsi que sa suite, Hostel chapitre 2, au travers du torture flick, mais surtout pour sa trame centrale (SPOILER où une organisation met à la disposition de personnes choisies des futures victimes FIN SPOILER).
 Urban Legend, pour l'opération mystérieuse de la petite Alice. Dans ce cas précis, même une fois dévoilée la raison, la logique en reste très floue, et ce même en ce plaçant du côté de l'instigateur de la dite opération.
 Mais avant tout, Fractures doit beaucoup aux séries hospitalières, d'Urgences à Gray's Anatomy (histoires d'amour y compris), les héros gravitant pour ainsi dire tous autours de l'univers médical. Il faut rappeler que Franck Thilliez est un grand amateur de séries T.V., et qu'il s'en nourrit pour ses romans.
 
C'est malheureux à dire, mais ce roman de Franck Thilliez est une déception, surtout comparée à ses précédentes oeuvres. Que ceux qui ne connaissent pas encore l'oeuvre de l'homme s'intéressent plutôt à des titres comme La Mémoire fantôme (à lire cependant après La chambre des morts) ou bien encore Train d'enfer pour ange rouge.  

 


 
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