
Premier roman du français
Franck Thilliez, et coup de maître. L'auteur nous
plonge dans une histoire passionnante, originale, et rondement menée. Le roman nous conte l'enquête du commissaire Sharko, plongé dans
les méandres glauques du milieu S-M parisien, tout en faisant preuve d'un réalisme à la limite du sordide, rendant son roman encore
plus poignant.
Très inspiré par les thrillers cinématographiques américains, l'auteur nous livre un
Se7en à la française,
se déroulant essentiellement en région parisienne, d'une noirceur rare. L'enquête de l'inspecteur Sharko bifurquant vers le milieu
du snuff movie, ces films censés montrer des scènes de violences extrêmes (viols, torture, meurtres), et se vendant sous le manteau,
rappelle l'excellent
Tesis (1996) d'
Alejandro Amenábar. Ces vidéos, aujourd'hui considérées comme des
légendes urbaines, ici associées à Internet, entraînent la mort dans l'entourage du commissaire. Mais pourquoi lui? Quel rapport
avec la disparition de sa femme? Le seul véritable défaut de ce roman se trouve dans sa conclusion, comme la grosse majorité des
whodunit. En effet, en dehors d'
Agatha Christie, très rares sont les auteurs à réussir à rendre crédible les
motivations de leur tueur. C'est ici le cas, même si cela reste bien ficelé, et ce malgré une fin légèrement trop
convenue.
Le roman frôle régulièrement avec le fantastique, tout comme
l'
âme du mal, de
Maxime Chattam. Les deux livres ont d'ailleurs nombre d'autres points communs, en dehors
d'avoir été écrit par des auteurs français, comme une fin en deçà des attentes, une connaissance du milieu
policier, l'approche limite fantastique des sujets, l'importance de l'internet, et la qualité des écrits. A l'avantage de ce
Train d'enfer pour ange rouge.
Véritable descente aux enfers, qui se terminera dans
Deuil de miel, ce premier
roman est une oeuvre exceptionnelle, surtout en France, et son
auteur, un homme à
suivre.