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La Chambre des morts


 


 
La chambre des morts, chez Pocket

Auteur

Franck Tilliez

 

Genre

Policier
 

Année de sortie

2006
 

Résumé

Imaginez...
Vous roulez en pleine nuit avec votre meilleur ami, tous feux éteints.
Devant vous, un champ d'éoliennes désert.
Soudain le choc, d'une violence inouïe. Un corps gît près de votre véhicule. À ses côtés, un sac de sport. Dedans, deux millions d'euros, à portée de la main.
Que feriez-vous ?
Vigo et Sylvain, eux, ont choisi.
L'amitié a parfois le goût du sang : désormais le pire de leur cauchemar a un nom... La Bête.


 

 


 

Avis

Note :
 
La chambre des morts, Edition Le Passage Ne pouvant plus utiliser son personnage de Sharko (Train d'enfer pour ange rouge et sa suite Deuil de miel), en raison du destin bien particulier qui lui est reservé, l'auteur de policier français Franck Thilliez se devait donc de créer un nouveau personnage d'enquêteur. Ce sera une enquêtrice, Lucie Henebelle, policière dans le Nord de la France, région chère à l'auteur, jeune mère de deux petite jumelles, qui lui poseront bien des problèmes, d'ordre aussi bien professionnelle que privé. Le personnage est intéressant, car crédible, avec ses problèmes, ses doutes, et ses difficultés propres à sons statut de mère célibataire, devant à la fois gérer ses deux enfants et sa carrière (surtout celui de policier de terrain). Les deux héros de l'auteur sont donc l'antithèse l'un de l'autre, leurs seuls points communs sont le sens de la responsabilité, le travail qui empiète sur le privé, ainsi qu'un certain déséquilibre psychologique (cependant totalement diffèrent entre les deux personnages).
Une fois le héros campé, il faut trouver une histoire à raconter. S'éloignant de la région parisienne, Franck Thilliez va donc plonger son enquêtrice dans une sombre histoire d'enlèvement, dans la région lilloise. Comme si cela ne suffisait pas, viennent s'ajouter à cette trame un tueur en série, ainsi que la disparition d'un magot de 2 millions d'euros. Le lecteur, dans le roman, en sait beaucoup plus que la police, et ce dès les premières pages du roman, car les détenteurs du magot sont connus dès le premier chapitre, tandis que l'on découvre très vite que le tueur en série et le kidnappeur sont une seule et même personne. A priori... Car l'auteur arrive finalement à brouiller les pistes, et ce qui semblait évident au début du roman peut s'avérer faux, ou bien seulement partiellement vrai.
L'auteur aime toujours autant les scènes chocs, plongeant encore une fois le lecteur, après Train d'enfer pour ange rouge, dans le milieu glauque du sadomasochisme, ainsi que dans les tortures et la mise à mort d'animaux. Même si le rapport entre le sadomasochisme et les tueurs en série est purement romanesque, et sert uniquement à déstabiliser le lecteur, il est vrai que les tueurs en série ont très souvent commencé leur "carrière" avec des animaux. Franck Thilliez le sait, et cela joue sur la crédibilité de son histoire. De même que tous les passages mettant en scène la police scientifique. Moins bien documenté que son homologue Maxime Chattam (et pour cause), l'auteur ch'timi n'en est pas moins très bien documenté. De plus, il maitrise bien mieux le suspens et tient bien mieux son lecteur que Maxime Chattam.
Toujours aussi inspiré de la culture américaine (et en particulier le cinéma), on retrouve encore dans la chambre des morts une influence certaine du film de Jonathan Demme, le silence des agneaux, en particulier dans le climax du roman. Même si l'inspiration n'est pas réellement avouée par l'auteur (ce qu'on pourrait lui reprocher, même si dans ce roman l'un de victimes se nomme Clarice, comme l'héroïne du chef d'oeuvre de Jonathan Demme, ce qui pousse à penser que l'auteur en a), le talent de narration de l'auteur permet d'en faire abstraction. En effet, le dernier tiers du roman n'est qu'un constant retournement de situations, riche en rebondissements et en surprises.
Seuls légers défauts de ce roman, un whodunit final dont l'auteur aurait pu se passer (quelle est donc cette manie, aussi bien au cinéma que dans les romans de toujours vouloir faire intervenir un whodunit dans ce genre d'histoires!), et une histoire qui part dans un petit peu trop de directions.
Légèrement moins bons que le diptyque de l'inspecteur Sharko (Train d'enfer pour ange rouge et Deuil de miel), La chambre des morts reste un roman de qualité qui donne envie de continuer les aventures de la jeune policière Lucie Henebelle, qui reviendra dans La mémoire fantôme.
 
Le roman de Franck Thilliez a été adapaté en 2007 au cinéma par Alfred Lot.
 

 
La chambre des morts version cinéma