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![]() Le phénomène de voix électroniques (EVP en anglais) est un sujet très peu traité au cinéma, contrairement aux autres formes de supposées communication avec les morts. En cela, le film de Geoffrey Sax fait preuve d'une véritable originalité et peu facilement attirer un public amateur de sensations fortes, à la recherche de sujets nouveaux. La difficulté étant pour le cinéaste, ainsi que pour son scénariste Niall Johnson, de trouver une histoire suffisamment passionnante pour en faire un film. Car si le sujet est en soi original et même plutôt passionnant, cela ne suffit pas. Le phénomène de voix électroniques est apparu dans les années 30, par le photographe et médium Attila von Szalay qui prétendait capter les voix des esprits, grâce à des instruments modernes. A partir de là, de nombreux spirites se lancèrent dans l'étude et l'enregistrement de la voix d'esprits via de magnétophones, puis des cassettes vidéos. Si la science n'a jamais reconnu ce phénomène, cela n'a pas empêché, bien au contraire, une communauté de se créer. Une communauté essentiellement concentrée aux Etats-Unis, en particulier autours de l'American Association of Electronic Voice Phenomena. ![]() Si le film commence plutôt bien (même si le scénario est par trop cousu de fil blanc, le spectateur ayant trop souvent une longueur d'avance sur ce qui se passe à l'écran), avec l'arrivée progressive du surnaturel dans la vie du héros (Michael Keaton), cela se corse rapidement, dès la seconde partie du film, qui commence pourrait-on dire avec la mort du mentor de Jonathan Rivers, Raymond Price (Ian McNeice, de loin le plus crédible de tout le film). A partir de là en effet, le film perd à la fois son rythme, le héros passant le plus clair de son temps à essayer d'enregistrer sur sa télévision des images de sa défunte femme, et son sujet, en transformant cette rencontre entre vivant et mort en banale histoire de fantômes. Une histoire auquel vient se greffer une histoire de tueur en série, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, et qui n'apporte absolument rien à l'histoire sinon une banalisation du film, qui se met alors à balancer entre un surnaturel qui aurait pû être angoissant entre de bonnes mains, et un whodunit de bas étage, dont tout le monde se moque. ![]() Michael Keaton a bien du mal à trouver des films lui permettant de revenir sur le devant de la scène, place qu'il tenait à la fin des années 80 / début des années 90. Et ce n'est pas avec la voix des morts qu'il va redorer son blason. Il tient dans ce film en quelque sorte le rôle inverse de celui qu'il tenait dans Beetlejuice, de Tim Burton, à savoir celui d'un vivant tourmenté par les morts, quelques dix-sept ans plus tard. Mais si dans les deux cas, il y tient le rôle du héros, force est de reconnaître que l'un des deux personnages est bien fade par rapport à l'autre. Et finalement, le spectateur se moque bien de ce qui peut arriver à son personnage. Deborah Kara Unger aussi parait bien fade dans le film de Geoffrey Sax, elle qui possède un talent monstrueux lorsqu'elle est bien dirigée. ![]() La Voix des morts est définitivement un film décevant, même s'il se laisse regarder sans ennui (ou en tout cas sans trop s'ennuyer). N'espérez pas vous faire peur avec ce film, il n'y arrivera pas. Tout au plus, certaines séquences pourront vous faire sursauter, mais tous les cinéphiles le savent bien; Faire sursauter le spectateur est ce qu'il y a de plus simple au cinéma. Lui faire peur, c'est tout autre chose... Si vous avez aimé la Voix des morts, vous aimerez aussi:
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Si le sujet a de quoi titiller l'imagination et l'envie du spectateur, force est de constater que le résultat à l'écran est en deçà des attentes du public. La
faute à un scénario à la faiblesse narrative évidente, n'arrivant pas à tirer profit du sujet, et faisant appel, parfois de façon totalement
artificielle, à des "classiques" du cinéma de suspense (en particulier le coup du tueur en série).
Le spectateur a l'impression de se faire avoir, surtout que les acteurs, sans véritablement être mauvais, ne font pas preuve d'une réelle motivation. Et puis, voir Michael Keaton regarder de la neige sur un écran de télévision pendant 1H30 n'a rien de particulièrement renversant. On comprend pourquoi le film n'a pas connu un succès retentissant lors de sa sortie, ce qui pourtant n'empêcha pas la mise en chantier d'une suite, La voix des morts, la lumière, avec en remplacement des acteurs principaux deux vedettes du petit écran, à savoir Nathan Fillion (Firefly) et Katee Sackhoff (Battlestar Galactica). ![]() |