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Soyez sympas, rembobinez
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Titre originalBe kind, rewindSynopsis
Un homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub dans lequel l’un de ses amis travaille. Afin de satisfaire la demande de
la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser les remakes des films effacés parmi lesquels
“SOS Fantômes”, “Le Roi Lion” et “Robocop”.
GenreComédieAnnée de production
Date de sortie en France5 mars 2008RéalisateurMichel Gondry
MusiqueJean-Michel Bernard
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Casting
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C'est maintenant bien connu: lorsque l'on est un réalisateur français, il est pratiquement impossible de faire des films qui sortent du moule dans l'Hexagone. Le seul moyen est
de s'exiler à Hollywood. Ce fut le cas de Christophe Gans, parti tourné
Silent Hill, Alexandre Aja parti faire La colline a des yeux,
Jean-François Richet avec Assaut sur le central 13, Florent Emilio Siri pour
Otage, etc, etc.
Michel Gondry, qui pourtant n'opère pas dans le cinéma de genre, a eu le même problème que ses confrères, à savoir une impossibilité de
tourner les films qui lui étaient chers en France. Résultat, en 2004, un Eternal Sunshine of the Spotless Mind qui lui vaut l'Oscar et le B.A.F.TA. du meilleur
scénario. Michel Gondry a réussi son pari.
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Ces films tournés sans moyen aucun (mais avec beaucoup d'imagination et surtout d'amour pour le Septième Art) viendront de deux amis, dont l'un tient (en l'absence de son
patron), un loueur de vidéo cassettes, à l'ère du DVD. Ce choix n'est pas anodin, car en dehors de donner l'occasion au héros de les démagnétiser, ces vieux
supports totalement désuets cristallise la notion de lutte entre les moyens mis en oeuvre (vieille technologie dépassée contre ultra-modernisme et omniprésence) et
l'amour du cinéma (les chaînes de vidéoclubs louant des DVD sont froids là où le petit magasin de K7 est chaleureux et proche de ses clients). D'ailleurs,
à un moment dans le film, le patron du vidéoclub (Danny Glover) cherche à savoir ce qui
différencie son magasin des grandes chaînes, et il met le doigt dessus: incompétence. La démonstration est claire (même si le cinéaste s'en
défend): le cinéma (et tout l'univers qui l'entoure) est devenu avec le temps un simple business. Ce qui n'empêche pas les artistes d'aimer leur travail, et de toujours
chercher à produire des oeuvres intéressantes.
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Mais la nouvelle génération, au lieu de se laisser faire, tente (forcé par les événements, il est vrai) de lutter contre cet état de fait. Et de
réécrire l'histoire, ou en tout cas les films, avec les moyens du bord. Cette génération de jeunes talents est représenté par
Jack Black (qui soit-dit en passant n'est plus tout à fait la "jeune génération"), Mos Def, et
Melonie Diaz (la star latino montante du moment). Pendant un temps, ce devait être Kirsten Dunst qui devait
tenir le premier rôle féminin du film, mais l'actrice s'est finalement désistée.
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"Suédé"? Mais que cela signifie-t-il? Pour Michel Gondry un film suédé est un film fait à partir de rien remakant un classique, ou en tout cas
rendant l'idée que l'on se fait du classique. Le mot vient bien entendu du pays, la Suède, les héros faisant croire (mais personne n'y croira vraiment) que les films
ont été tourné là bas. Mais si le cinéaste choisit ce pays plus qu'un autre, c'est pour une raison simple: la Suède est le seul pays à ce jour
à ne pas pénaliser le piratage informatique des films, considérant le fait de se distribuer des oeuvres comme une liberté d'expression.
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Et le film dans tout cela? Et bien, il est totalement dépassé par le concept, car oscillant continuellement entre drame (toute l'intrigue autour de
Danny Glover), la comédie (Jack Black, qui en fait
des tonnes et gâche en grande partie la fête), l'ironie (le personnage de Sigourney Weaver), et l'hommage (tous les films cités, bien sur, mais aussi toute la trame
atour du jazzman Fats Waller). Le seul message qui arrive finalement relativement bien à passer est celui concernant le besoin dans notre société de se sentir
appartenir à une communauté (les habitants de Passaic dans le film, représentés par Mia Farrow,
essentiellement).
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Les critiques ont plutôt salués le travail du cinéaste, saluant son originalité, mais le public eu un comportement plus mitigé. Le film a réussi
à rentrer dans ses frais, mais à peine: Pour un budget de 20 millions de $, les recettes au niveau mondial furent de seulement 28 millions. Peu, surtout pour un homme dont son
précédent travail hollywoodien avait été récompensé d'un Oscar. |