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![]() Esther est un film produit par d'un côté le mogul Joel Silver (la saga l'arme fatale, Matrix, ...) et Susan Downey, au travers de leur société Dark Castle Entertainment, et de l'autre l'acteur Leonardo DiCaprio et Jennifer Davisson Killoran via Appian Way Productions. Il est réalisé par le cinéaste espagnol Jaume Collet-Serra, qui avait signé en 2005 le Masque de Cire, déjà pour Dark Castle Entertainment. Il est scénarisé par David Leslie Johnson, d'après une histoire d'Alex Mace. Le film fut tourné au Canada, dans les villes de Toronto, Montréal et Port Hope. ![]() L'histoire devait à l'origine se dérouler en automne (et devait avoir une scène se déroulant durant Halloween). Mais en raison de fortes tombées de neige sur le lieu de tournage (qui eut lieu entre décembre 2007 et mars 2008), se fut finalement l'hiver qui fut choisi comme saison. Si, en dehors d'une suppression de scène, cela n'a pas d'impact majeur sur le script du film, cela en a par contre d'un point de vue visuel. Car, les fans de films de genre le savent, sang et neige ont toujours fait bon ménage au cinéma. Et Jaume Collet-Serra saura en tirer le meilleur parti, en particulier durant les scènes de nuit. L'image est d'une précision rare, avec des couleurs (et des noirs) extrêmement définis. De même, les profondeurs de champs sont remarquablement rendus, rendant les scènes en extérieures à la fois d'une beauté remarquable et, dans les scènes anxiogènes, d'une dangerosité presque palpable (voir par exemple la scène où la cabane de Daniel prend feu, et où Kate, se rendant compte du danger, se retrouve à une distance pratiquement infranchissable, alors même que son fils ne se trouve qu'à quelques dizaines de mètres à peine). Jaume Collet-Serra et son directeur de la photographie Jeff Cutter ont effectué un travail de qualité sur le jeu des couleurs, pour beaucoup dans l'ambiance réussie du film. Quand aux acteurs, ils arrivent à proposer un jeu bien plus subtil que ce genre de productions a l'habitude de fournir, avec en particulier une remarquable jeune actrice, Isabelle Fuhrman, dont la prestation fut saluée par tous, y compris ceux qui n'aimèrent pas le film. ![]() Côté scénario, c'est plutôt, là aussi, une bonne surprise. Car si l'affiche et le nom même du film ne laissent aucune ambiguïté sur qui est le méchant de l'histoire, l'histoire est suffisamment complexe et tordue pour non seulement toujours titiller le spectateur, mais en plus éviter la redite ou la plagiat lors du climax/twist, pour le moins original. Car, sur le thème archi connu de l'enfant-tueur (un genre qui compte des classiques comme la malédiction, le village des damnés, L'Exorciste, ainsi que, plus récemment, The Children), Esther nous propose une variante originale et surprenante (rares seront les spectateurs à deviner le twist du film). Si d'un point de vue mise en scène, les deux premières parties (introduction et mise en place du drame) sont particulièrement réussies, la troisième et dernière partie (la conclusion) s'avère être en deçà des attentes, car bien trop convenu (et ce malgré la mort de l'un des personnages principaux du film, pour le moins inattendu dans ce genre de productions), le risque étant que le spectateur un tant soit peu habitué aux thrillers n'anticipe trop facilement le climax, et ce jusqu'au punchline final, digne des productions 80's dont Joel Silver était justement le plus grand fournisseur.... ![]() Esther a connu une réception critique plutôt tiède de la part des spectateurs, avec pourtant des revenus mondiaux frisant les 80 millions de $ de recettes (pour un budget estimé d'environ 20 millions de $). La critique quand à elle fut plus clémente avec le film, lui reconnaissant une esthétique réussie, des personnages évitant la caricature, et surtout une Isabelle Fuhrman particulièrement douée. Si vous avez aimé Esther, vous aimerez aussi:
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Si Esther ne deviendra sans doute jamais un classique du genre enfants tueurs au cinéma, aux côtés de films comme La Mauvaise Graine (Mervyn LeRoy),
La malédiction (Richard Donner), ou bien encore, bien entendu L'Exorciste (William Friedkin), le film de
Jaume Collet-Serra n'en reste pas moins très réussi, aussi bien d'un point de vue visuel que scénaristique, avec en prime, pour les amateurs, quelques séquences
extrêmement violentes (le marteau, la presse, voir même dans un autre genre la scène de séduction du père). Dommage pourtant que Jaume Collet-Serra n'ait pas
osé aller au bout du concept, le film n'osant pas aller jusqu'à tuer d'enfant (ce qui pourtant était prévu dans le script original).
Ce film marque la reconnaissance du réalisateur Jaume Collet-Serra et la naissance d'une grande artiste, Isabelle Fuhrman. ![]() |