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L'Exorciste

Affiche du film



 

Titre original

The Exorcist

Synopsis

En Irak, sur un chantier proche de l'antique cité de Ninive, le Père Merrin, jésuite et archéologue de renom, découvre, côte à côte, un médaillon chrétien et une figure du démon Pazuzu. Profondément troublé par cette découverte et les visions macabres qui s'ensuivent, le vieil homme se rend dans le désert pour se confronter à la statue de Pazuzu. Une tempête de sable se lève aussitôt, voilant la silhouette phallique du démon qui, quelques semaines plus tard, appellera Merrin à lui pour un ultime et tragique face-à-face...

Genre

Horreur

Année de production

2005

U.S.A.

Date de sortie en France

11 septembre 1974

Réalisateur

William Friedkin

Musique

Steve Boeddeker

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Ellen Burstyn Chris MacNeil
Max von Sydow Père Merrin
Lee J. Cobb
Lee J. Cobb Lieutenant Kinderman
Kitty Winn
Kitty Winn Sharon
Jack MacGowran
Jack MacGowran Burke Dennings
Jason Miller
Jason Miller Père Karras
Linda Blair
Linda Blair Regan
Robert Symonds Dr. Taney
Mercedes McCambridge
Mercedes McCambridge La Voix du démon
John Mahon Le directeur du laboratoire de linguistique
Mary Boylan une malade mentale

 

 


 

Récompenses

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur film d'horreur1975 
Meilleur maquillages1975Dick Smith
Meilleurs effets visuels1975Marcel Vercoutere
Meilleur scénario1975William Peter Blatty

 
Golden Globe Golden Globes
catégorie
Année
Gagnant
Meilleur réalisateur1974William Friedkin
Meilleur film dramatique1974 
Meilleur scénario1974William Peter Blatty
Meilleure actrice dans un second rôle1974Linda Blair

 
Oscar Oscar
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur son1974Robert Knudson et Christopher Newman
Meilleur scénario adapté1974William Peter Blatty

 

 


 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
Meilleur DVD (classique)2011

 
B.A.F.T.A. B.A.F.T.A.
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleure bande son1975 Christopher Newman, Jean-Louis Ducarme, Robert Knudson, Fred J. Brown, Bob Fine, Ross Taylor, Ron Nagel, Doc Siegel, Gonzalo Gavira, Hal Landaker

 
Directors Guild of America Directors Guild of America
catégorie
Année
Gagnant
Meilleur réalisateur1974William Friedkin

 
Golden Globe Golden Globes
catégorie
Année
Gagnant
Meilleure actrice dans un drame1974Ellen Burstyn
Meilleur acteur dans un second rôle1974Max von Sydow
Meilleure espoir féminin1974Linda Blair

 
Oscar Oscar
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur acteur dans un second rôle1974Jason Miller
Meilleure actrice1974Ellen Burstyn
Meilleure actrice dans un second rôle1974Linda Blair
Meilleure distribution artistique1974Bill Malley et Jerry Wunderlich
Meilleure photographie1974Owen Roizman
Meilleur réalisateur1974William Friedkin
Meilleur montage1974John C. Broderick et Bud S. Smith, Evan A. Lottman, Norman Gay
Meilleur film1974William Peter Blatty

 
Les nominations obtenues par L'Exorciste sont:
 Meilleur scénario adapté pour William Peter Blatty en 1974 de la part de la Writers Guild of America.

Critique du Film

Note :
 
 

 
Ellen Burstyn et Max von Sydow dans L'Exorciste

 
Satan m'habite

 
L'exorciste est l'adaptation du roman éponyme de William Peter Blatty, datant de 1971, une histoire se basant sur un fait divers datant de 1949, à savoir l'exorcisme d'un jeune garçon de 14 ans dans le Maryland, Robbie Mannheim. William Peter Blatty sera pour le film de William Friedkin à la fois scénariste et producteur.
Si ce dernier se retrouve rapidement impliqué dans l'adaptation cinématographique de son œuvre, en association avec la Warner, nombre de cinéastes de renoms ont étés associés à la production. A commencer par Alfred Hitchcock, qui faillit en son temps se porter acquéreur des droits d'adaptation. Ce fut ensuite au tour de Stanley Kubrick, qui pose comme condition de produire lui-même le film, ce qui lui fut refusé. Viendront ensuite les noms d'Arthur Penn, de Peter Bogdanovich, de Mike Nichols, ainsi que celui de John Boorman (qui finalement réalisera L'Exorciste 2 : l'hérétique). William Peter Blatty proposera finalement au studio de nom de William Friedkin, tout juste auréolé de son énorme succès (Oscar à la clé), French Connection.
 
Max von Sydow en plein exorcisme dans le film de William Friedkin

 
Côté casting, le rôle principal, celui de Chris McNeil, est proposé à Shirley MacLaine, une amie de William Peter Blatty. Mais la vedette, ayant joué dans un film relativement similaire, Possession meurtrière, préfère refuser le rôle. Puis, ce sera au tour de Jane Fonda de refuser. La production se tournera ensuite vers Audrey Hepburn, pourtant officiellement à la retraite depuis 1968. L'actrice se montrera intéressée, mais à la seule condition que le film soit tourné à Rome, ce qui bien entendu n'est pas envisageable. Une nouvelle tentative est ensuite faite, cette fois-ci auprès d'Anne Bancroft. Mais l'actrice, enceinte, se voit obligée de refuser. Geraldine Page et Barbra Streisand, toutes deux contactées, ne se montreront pas intéressées non plus. Enfin, la proposition est faite à une Ellen Burstyn tout juste oscarisée. Cette dernière accepte. Si d'un point de vue artistique, l'actrice n'aura pas à le regretter, elle se blessera durant le tournage à la colonne vertébrale, lui laissant des séquelles à vie (le passage est d'ailleurs visible dans le film, lorsque son personnage est projeté à terre par l'esprit du démon dans la chambre de sa fille).
Pour jouer la fille de Chris, nombre de jeunes actrices seront là encore castées (dont une toute jeune et encore totalement inconnue Carrie Fisher). On retrouvera ainsi Pamelyn Ferdin, enfant star extrêmement connue en ce début des années 70, trop pour William Friedkin. Denise Nickerson, sortant tout juste de Charlie et la chocolaterie (version 1971, avec Gene Wilder dans le rôle de Willy Wonka) sera en très bonne position pour obtenir le rôle. Mais les parents de l'actrice jugeront le film trop choquant et refuseront de voir leur fille jouer dedans. April Winchell est ensuite engagée, mais celle-ci tombe gravement malade (une infection rénale) et doit abandonner le projet. De très nombreuses autres jeunes filles sont castées avant que William Friedkin ne jette son dévolu sur la jeune Linda Blair.
Un problème éthique se posera ensuite: une jeune fille ne peut prononcer les mots extrêmement crus prévus dans le script. Il sera donc décidé de doubler Linda Blair par une actrice d'âge mur lorsque Megan sera possédée par le démon Pazuzu (et avant cela, les propos seront rapportés, par le médecin par exemple, et jamais entendu de la bouche de la jeune fille). C'est l'actrice Mercedes McCambridge, ex alcoolique et grande fumeuse, dont la voix a été marquée par ses excès, qui sera chargé de doubler la jeune Linda Blair. Mercedes McCambridge se mettra en danger pour ce film, tout d'abord en recommençant à boire pour travailler sa voix, et ensuite en s'attachant à une chaise pour ressentir physiquement ce que ressent son personnage. Non créditée au générique, elle intentera un procès (qu'elle gagnera) pour voir ses droits respectés.
Pour le rôle du père Merrin, La Warner veut Marlon Brando. Mais William Friedkin refuse, arguant que le film deviendrait alors un film de Marlon Brando, l'acteur étant bien trop connu et son aura trop importante. Le réalisateur lui préfèra l'acteur fétiche du cinéaste suédois Ingmar Bergman, Max von Sydow, qui trouvera ici l'un de ses rôles les plus marquants. L'acteur, âgé de 44 ans, y incarne un vieillard très convainquant, d'autant plus que son temps de présence à l'écran est inversement proportionnel à l'importance de son personnage dans l'histoire.
Pour incarner le père Karras, la production désire là encore voir des stars. Les noms de Paul Newman et Jack Nicholson sont ainsi proposés à William Friedkin, tandis que de son côté William Peter Blatty cherchera à imposer Stacy Keach. Le cinéaste leur préférera un acteur de théâtre totalement inconnu, Jason Miller, qui signera ici sa première expérience cinématographique. Le pauvre, pour son premier film, subira les affres d'un cinéaste qui se ferra avec l'exorciste la réputation de tyran qui le suivra toute sa vie (la "faute" venant d'un moment où le cinéaste aurait sorti et braqué un pistolet sur son acteur pour le faire réagir).
 
L'Exorciste de William Friedkin: Linda Blair, Max von Sydow et Jason Miller

 
L'exorciste se créera très rapidement la réputation de film le plus terrifiant de tous les temps. Il faut dire que le cinéaste arrive à créer une ambiance réaliste (un réalisme des plus banals pourrait-on même dire), où le surnaturel n'est pas accepté sur un claquement de doigt (comme n'est le cas dans 90% des productions horrifiques). Au contraire, il faudra à ce dernier en quelque sorte faire ses preuves, le rendant ainsi tangible, et d'autant plus horrible. Alors qu'au final, et encore une fois au contraire de la majorité des films d'horreur, tout se déroule à huis-clos, entre une poignée de personnages, et plus important encore sans que les enjeux ne soient "importants" (il ne s'agit "que" de sauver le corps et l'âme d'une enfant). D'ailleurs, la scène la plus horrible, psychologiquement parlant, du film, n'est pas une scène à proprement parler horrifique, puisqu'il s'agit de la scène du scanner. Une scène où la pauvre Megan se voit infliger ce qui apparaît être une forme de torture, pratiquement un viol, et ce quasiment au même titre que le viol mental du démon Pazuzu qui prendra possession de l'esprit de la petite Megan. Les docteurs qui font passer le scanner à la jeune fille seront d'ailleurs les premiers à faire couler le sang (les seconds étant les prêtres, lors de l'exorcisme). Le montage sonore et visuel de cette scène sont de ce point de vue là exemplaires.
Les scènes à consonances fantastiques sont elles aussi parfaitement gérées, se glissant petit à petit dans le récit, de façon presque discrètes (dans un premier temps), pour culminer non pas dans un déferlement d'effets spéciaux (il y en a tout de même, dont certains inoubliables), mais dans un face à face entre deus forces, forces opposées et inversées par rapport à l'habitude cinématographique. En effet, on retrouve du côté du mal une enfant, face à deux adultes; une enfant qui plus est attachée, là où les adultes sont libres de leurs mouvements. Il est d'ailleurs intéressant de voir que les gentils sont habillés en noir, tandis que le démon est lui habillé en blanc. La confrontation entre les deux forces en présence sera extrêmement brutale, aussi bien d'un point de vue psychologique que physique, dans l'un des climax les plus réussis du cinéma d'horreur.
Le film sera interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en France en 1973. Lorsqu'il ressortira en 2001 dans une version "director's cut", pourtant plus violente, le film ne sera qu'interdit aux moins de 12 ans, ce qui montre de façon claire le changement de mœurs. Les doutes existent par contre quand au fait que cette version soit une version voulue par le cinéaste, tant les ajouts correspondant à la fois aux attentes de William Peter Blatty et du studio (on pense en particulier à la scène de spider-walk, une scène que le scénariste aimait beaucoup, et qui répond aux envies du studio de voir plus de sang -fut-il numérique- afin de donner un coup de neuf au film). Dans cette nouvelle version le surnaturel arrive plus rapidement dans le film, ce qui joue aussi contre le désir annoncé du cinéaste d'attendre le plus longtemps possible avant de basculer vers le surnaturel.
 
Linda Blair dans L'Exorciste de William Friedkin

 
Quoi qu'il en soit, l'exorciste est aujourd'hui encore le film estampillé Warner le plus rentable jamais tourné, avec des revenus de quelques 402 millions de $ (le plus gros succès au box office mondial de l'année 1973, et ce malgré le poids de la censure). Il est aussi le film Rated-R (c'est à dire interdit aux moins de 17 ans) le plus rentable de l'histoire du cinéma, en tout cas une fois ajusté au prix du dollar.
Il est aussi le premier film d'horreur à avoir concouru pour l'Oscar du meilleur film. Il remporta deux statuettes (sur les dix dans lequel il était nommé), dont celui du meilleur scénario adapté, ainsi que quatre Golden Globes (dont meilleur film dramatique et meilleur réalisateur). Linda Blair remportera le Golden Globe du meilleur second rôle féminin, mais bien qu'en lice pour le même Oscar, ne l'obtint pas, car l'Academy avait eu vent du doublage non crédité de Mercedes McCambridge, ce qui pourtant n'enlève rien à la performance de la jeune fille qui ne retrouvera jamais un meilleur rôle (et qui aura d'ailleurs bien du mal à sortir de ce rôle).
 
Si vous avez aimé L'Exorciste, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
L'Exorciste 2 : l'hérétique L'Exorciste 2 : l'hérétique La suite du film de William Friedkin, réalisé par John Boorman en 1977.
Possessed Possessed Téléfilm datant de 2000, réalisé par Steven E. de Souza, censé suivre la vraie histoire qui a inspiré le film de William Friedkin.
Abby Abby La version blacksploitation du film de Friedkin.
Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ? Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ? La parodie du film de William Friedkin, avec Leslie Nielsen et Linda Blair, réalisé par Bob Logan en 1990.
 
 


 

Conclusion

 
Linda Blair possédée dans L'Exorciste de William Friedkin

 
Les films d'horreur faisant l'unanimité sont bien rares, et l'exorciste fait justement partie de cette catégorie. Adulé par les fans (toutes générations confondues) et par les critiques, le film de William Friedkin est aujourd'hui considéré comme l'un des chefs d'œuvre du Septième Art.
Il est vrai qu'aujourd'hui, l'exorciste ne fait plus vraiment peur, et apparaît plus comme un drame que comme un pellicule horrifique, mais il n'en reste pas moins profondément marquant. En quelque sorte, il dépasse son statut de film fantastique pour poser ouvertement la question du rapport de l'être humain à sa foi, un rapport trouble où pendant des siècles l'une des preuves les plus tangibles de l'existence de dieu (en tout cas dans le monde chrétien) était justement lié à ses manifestations (ou prétendue manifestations) du démon.
L'exorciste fait partie de cette mouvance typique des années 60/70, à savoir celle traitant du démon, comme la Malédiction (1976) ou bien encore Rosemary's Baby (1968).

 
Linda Blair dans L'Exorciste, de William Friedkin

 


 
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