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A Vif

Affiche du film


Titre original

The brave one

Synopsis

Erica Bain (Jodie Foster), animatrice de radio à New York, tente de se remettre d'une violente agression où son fiancé a trouvé la mort. Dans son esprit germe peu à peu l'idée de vengeance et se développe une forme de dédoublement de personnalité...

Genre

Drame

Année de production

2007

U.S.A. Australie

Date de sortie en France

26 septembre 2007

Réalisateur

Neil Jordan

Musique

Dario Marianelli

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Jodie Foster
Jodie Foster Erica Bain
Terrence Howard
Terrence Howard Mercer
Nicky Katt
Nicky Katt Vitale
Naveen Andrews
Naveen Andrews David Kirmani
Mary Steenburgen
Mary Steenburgen Carol
Ene Oloja
Ene Oloja Josai
Rafael Sardina
Rafael Sardina Reed
Zoë Kravitz
Zoë Kravitz Chloe

 

Nominations

Golden Globes Golden Globes
catégorie
Année
Gagnant
meilleure actrice dans un drame2008Jodie Foster

 

 

Critique du Film

Note : 2/5 2/5 2/5 2/5 2/5

Une justicière dans la ville

Joel Silver et sans aucun doute l'un des plus gros producteurs hollywoodiens, avec des films comme Matrix, l'arme fatale ou bien encore Predator a son actif. L'homme possède un sens poussé du business, et sait surfer sur les attentes du public. Jodie Foster, de son côté, est une star bankable, sortant tout droit de l'un de ses plus gros succès au box office, Flight plan (les critiques, par contre, n'ont pas été très emballées). Il était inévitable qu'un jour ou l'autre le destin des deux personnalités se croisent.
Jodie Foster est donc très vite engagée (avant même le réalisateur), et tiendra même sur a vif le rôle de producteur exécutif.

Terrence Howard et Nicky Katt dans A Vif

Basé sur une histoire de Bruce A. Taylor et Roderick Taylor, puis retravaillée par Cynthia Mort, le script d'a vif se voit ensuite étudié par les producteurs (un fonctionnement non seulement classique mais aussi tout à fait normal, puisqu'en dehors de donner leur accord sur le tournage, les producteurs sont aussi là pour garantir le coût et la faisabilité d'un film). Jodie Foster, par exemple, pense à modifier le métier de son personnage, initialement prévue pour être journaliste, et en fait une animatrice radio. Ce changement à priori anodin est en fait une très ingénieuse idée, puisqu'il légitimise l'emploi d'une voix intérieure, témoin de l'évolution psychologie d'Erica, et donc du déroulement du film.
C'est aussi elle qui propose Neil Jordan (entretien avec un vampire) comme réalisateur. Les producteurs, Joel Silver en particulier, trouvent l'idée intéressante, et proposent le poste au cinéaste irlandais, qui accepte volontiers.

Jodie Foster dans A Vif

Neil Jordan n'set pas un simple yes-man comme on en trouve partout à Hollywood. Il possède un véritable univers, très graphique, occilant (on pourrait presque dire étrangement) entre un onirisme que l'on pourrait traiter de viscéral (entretien avec un vampire, la compagnie des loups) et un réalisme presque figuratif (les mêmes films). Autant dire qu'il est idéal pour, comme le désirent les producteurs, montrer New-York sous un jour inédit.
En effet, la ville (l'une des plus filmée au monde) joue un rôle majeur dans l'histoire, faisant vivre (et survivre) l'héroine (son métier est de capter au travers de son micro la vie de la mégapole), tout en la conduisant à sa perte (son agression). Neil Jordan apporte donc un regard neuf sur une ville qu'il ne connaît pas; le tournage se déroule sur les lieus mêmes, en majeure partie à des endroits inédits (ou tout du moins très peu utilisés) au cinéma.
de ce point de vue là, le film tiendra ses promesses, la Grosse Pomme présentant au spectateur un nouveau visage (et pas forcèment son meilleur, d'ailleurs).

Jodie foster, animatrice radio dans A Vif

Si visuellement Neil Jordan appose son sceau, Jodie Foster quand à elle apporte son savoir faire et son talent devant la caméra. Comme à son habitude son jeu est impeccable (ce qui lui faudra d'être nommée au Golden Globes, en tant que meilleure actrice, en 2008). Sa transformation physique est phénoménale, et pourtant effectuée de façon graduelle tout au long du film. Sa garde de robe se simplifie ainsi à l'extrême, pour ne finir qu'à un strict nécessaire purement fonctionnel, lui donnant un côté de plus en plus androgyne au fur et à mesure de sa descente aux enfers des vigilantes.
Le Vigilante... Un archétype purement masculin jusqu'alors, dont le roi n'est autre que Charles Bronson (Le justicier de New-York, film de Michael Winner datant de 1974). Le genre a été usé jusqu'à saturation entre les années 70 et 80 (la bagatelle de quatre suites officielles pour la franchise avec Charles Bronson, et un nombre incalculable de copycat). Mais à vif prend le genre à total contre-courant, avec un héros féminin (bien plus proche du genre rape and revenge), et surtout totalement démolie par son expérience traumatisante (là où le vigilante se pose comme seul rempart contre la violence urbaine). Résultat, un film hommage certes, mais aussi et surtout un film apportant une vision plus réaliste du genre.
Surtout que depuis quelques années, les vigilantes sont de retours au cinéma, sous leur forme la plus héroïque: les super-héros. En effet, les super-héros ont toujours été (et ce bien avant l'apparition du vigilante cinématographique) la matérialisation du fantasme d'auto-défense contre le mal. Mais la crise touche aujourd'hui même les super-héros (le Batman de Dark Knight en est l'exemple le plus frappant; déjà qu'il n'allait pas très bien dans Batman Begins....).

une rencontre qui va changer une vuiedans A Vif, de Neil Jordan

Si le film de Neil Jordan arrive bien à faire passer un message, c'est bien celui de l'isolement d'une personne face à sa souffrance (fait d'autant plus marquant qu'elle évolue dans l'une des plus grandes villes du monde). Impossibilité pour les proches de comprendre, de voir même, transcendé par la performance de Jodie Foster, jamais aussi bonne que lorsqu'elle interpète des caractères torturées.
Malheureusement, le cinéaste a par contre beaucoup de mal à donner du rythme à son film, qui même qu'il décrit la lente et inexorable descente aux enfers d'un personnage, et ce jusqu'à la sortie du tunnel (normal pour un personnage s'étant fait agresser sous un pont!!), le film traine en longueur, au risque de perdre le spectateur en route. Le Spider de David Cronenberg souffrait du même défaut (là aussi malgré la performance de son acteur principal, Ralph Fiennes).

Jodie Foster, femme brisée dans A Vif, de Neil Jordan

A sa sortie, le film fut assassiné par les critiques, le jugeant prétentieux et fantaisiste. Un jugement peut-être dur, car le film se veut un hommage à un genre quelque peu tombé en désuétude (ce qui est difficilement compatible avec la côté prétentieux). Cependant, force est de constater que le film a bien du mal à trouver son rythme et sa place dans l'univers cinématographique. Ni vraiment original, ni vraiment coulé dans un moule pré existant, à vif est un film en demie teinte, manquant de sex appeal.
Le film trouva cependant un public (essentiellement féminin, comme la majorité des films de Jodie Foster), finissant sa carrière avec des recettes internationales avoisinant les 70 millions de $ (ce qui reste somme toute assez faible pour un film américain, distribué dans le monde entier).

   
 


Conclusion

Film pensé comme une dénonciation du désir de vengeance, A vif est intéressant sur le papier, mais décevant au final, et ce malgré le talent du réalisateur, Neil Jordan, et surtout l'exceptionnel jeu de Jodie Foster, transformée pour ce rôle en personnage androgyne, presque invisible, vivant refermée sur elle-même, ne communiquant avec l'extérieur que via des catalyseurs (le micro ou le pistolet).
Il vaut mieux revoir des films comme le silence des agneaux, ou bien Nell, pour voir Jodie Foster déployer tout son talent pour incarner des personnages traumatisés, car dans ces deux cas, le film est entièrement à la disposition du personnage, ce qu'à vif n'arrive pas à faire ressentir.
A noter qu'en français, c'est Jodie Foster elle-même qui se double, comme dans nombre de ses films, l'actrice parlant couramment la langue de Rabelais.

Jodie Foster, ange vengeur dans A Vif, de Neil Jordan


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