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La Conspiration des ténèbres


 


 
La conspiration des ténèbres, au Cherche Midi

 

Auteur

Theodore Roszak

 

Genre

Policier
 

Année de sortie

1991
 

Résumé

En fréquentant les cinémas miteux de Los Angeles, Jonathan Gates découvre l'oeuvre fascinante de Max Castle. Jeune prodige, celui-ci a tourné quelques films avant de tomber dans l'oubli. L'élucidation des mystères qui entourent la vie et l'oeuvre de Castle va devenir une véritable obsession pour Gates. A l'issue de sa quête, qui va le mener des sommets de l'industrie cinématographique jusqu'au coeur des sociétés secrètes, où plane l'ombre des cathares, il apprendra l'incroyable vérité sur ce maître des illusions que fut Max Castle et mettra au jour un étonnant complot. La Conspiration des ténèbres est un grand thriller historique et métaphysique, d'une intelligence et d'une érudition peu communes. Un roman qui fait date et qui sera bientôt adapté pour le cinéma par le metteur en scène Darren Aronofsky (Pi, Requiem for a Dream) et le scénariste Jim Uhls (Fight Club). Emmenez ce livre le matin sur la plage et sachez que vous n'irez pas déjeuner, certainement pas dîner non plus. La Conspiration des ténèbres est hypnotique. On a du mal à s'en relever.
Washington Post.


 

 


 

Avis

Note :
 
La conspiration des ténèbres, dans son édition anglo-saxonne Ce roman policier rentre dans la catégorie très fourni des écrits sur les théories du complot, genre où se côtoie le pire et le meilleur. La conspiration des ténèbres fait partie du haut du panier. Douze ans avant le très médiatisé Da Vinci code de Dan Brown, voici donc une histoire de secte religieuse cachée, dont les secrets risquent de faire trembler les fondements même de notre civilisation. Il n'est pas question ici d'un secret sur une pseudo descendance de Jésus, comme dans le Best seller de Dan Brown, mais plutôt de manipulation et de fin du monde. Fin du monde amenée via le média cinéma, à l'instar du film de John Carpenter, l'antre de la folie, qui sortira sur les écrans peu de temps après la parution du roman de Theodore Roszak. Même si on ne peut que noter la ressemblance entre les deux oeuvres de ce point de vue là, c'est plutôt chez Umberto Eco et son oeuvre que les similitudes frappent, et en particulier le chef d'oeuvre occulte de ce dernier, le pendule de Foucault, sorti 3 ans auparavant. A se demander si l'un ne s'est pas inspiré de l'autre... En effet, les deux oeuvres, suivant un jeune étudiant mettant à jour une conspiration mondiale s'étendant sur les continents et à travers les âges, grâce à un mentor (Belbo chez Eco et Clare chez Theodore Roszak), nous entraînent dans des diaboliques machinations impliquant dans les deux cas les templiers et les cathares, dont le but reste plus ou moins caché, même à la fin du roman (un petit peu moins chez l'auteur américain cependant, même si le doute plane). On retrouve même au milieu des deux livres un séance de possession (cathare dans La conspiration des ténèbres et candomblé dans le pendule de Foucault). Etrangement, dans les deux romans Disney est plusieurs fois cité comme faisant partie du vaste complot.
Normal dans le présent roman, puisque tout le sujet du livre tourne autours du monde du cinéma. L'auteur joue avec les personnalités de l'Age d'Or du cinéma Hollywoodien, d'Orson Wells à Louise Brooks, en passant par Murnau (dont le fictif Max Castle du roman est bien évidemment inspiré) ou Charlie Chaplin. Mélangeant ses propres stars du cinéma, de Max Castle à Zip Lipsky, ou bien encore Olga Tell (sorte de Fay Wray mystique et fantasmée par l'auteur), aux vraies images marquantes du cinéma, l'auteur cherche manifestement à bouiller les pistes, le lecteur, à priori peu au fait des stars de l'époque (pratiquement toutes oubliées), se laissant emporter dans cette sombre histoire mêlant sexe (qui a toujours été associé à Hollywood) et mort.
Le personnage de Max Castle, à la biographie très détaillée, rappelle ce qu'a fait le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson avec son faux documentaire Forgotten silver, faisant croire à ses spectateurs que le personnage de son film, Colin McKenzie, a réellement existé, et est derrière toutes les grandes inventions du cinéma du XXème siècle.
Tout comme Eco, et en particulier dans son roman la Mystérieuse Flamme de la reine Loana on sent chez Theodore Roszak une forme très prononcée de tendresse pour la culture populaire de son enfance, représenté dans La conspiration des ténèbres par le cinéma de quartier, passant des films d'exploitation, ainsi que par le personnage de Franny, interpète d'une Nylana reine de la jungle qui n'est pas dans rappeler la fameuse Loana du roman d'Umberto Eco. L'influence des serials, comparable aux grandes oeuvres cinématographique, voir plus importante! Tel est en partie le message du roman. Le XXème siècle a prouvé ce fait de façon claire.

Bien ficelée, l'histoire de ce réalisateur de films de séries B (voir Z) manipulant ses spectateurs dans le but d'imposer la doctrine de sa secte, montre en tout cas bien le pouvoir des images, que ce soit au cinéma ou à la télévision, sur le subconscient collectif, ainsi que son danger réel.

 

 


 
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