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Les Films de science-fiction


 


 
Les films de science-fiction, Cahiers du cinéma

Auteur

Michel Chion

 

Genre

Essai
 

Année de sortie

2008
 

Résumé

Star Wars, Alien, 2001, Terminator, La Mouche, ET, Matrix... et bien d'autres encore : les films de science-fiction font partie des plus grands succès de leur temps, mais ce sont aussi souvent des films mythiques qui ont marqué des générations entières. Les cinéastes les plus connus, de Tarkovski à Spielberg en passant par Kubrick ou Truffaut, se sont illustrés dans le genre. Pourtant, la science-fiction est encore, dans les années 60-70, confinée dans les faibles budgets, à part quelques oeuvres isolées (dont le Metropolis de Fritz Lang et le 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick). Avec le succès phénoménal des films de Steven Spielberg, George Lucas, Ridley Scott, James Cameron dans les décennies 70-80, elle devient l'un des genres les plus populaires. La science-fiction met à jour les fantasmes et les questions nées avec les progrès de la médecine et l'évolution des lois et des moeurs. Chaque période du cinéma de science-fiction reflète les craintes et les espoirs de son époque : peur de l'apocalypse nucléaire dans les années 50-60 (Le Jour où la Terre s'arrêta, La Guerre des mondes...), peur de la décadence de la société dans les années 70-80 (Soleil vert, Blade Runner, New York 1997...), crainte d'une société eugéniste ou d'un monde virtuel dans les années 90 (Gattaca, Matrix, The Truman Show), thème écologique du sauvetage de la planète à partir des années 70, et bien sûr fascination pour la "nouvelle femme", qu'elle soit incarnée par Sigourney Weaver ou Linda Hamilton. L'autre aspect essentiel des films de science-fiction est leur imagerie et le plaisir qu'elle procure, et prétendre ramener toute la science-fiction à des idées graves, c'est la priver d'une partie de ses charmes visuels, sonores, verbaux : les robots, les héroïnes sexy et les costauds musclés aux prises avec de gluants aliens, les mutations corporelles hideuses, mais aussi les "bips-bips" et le jargon technique et futuriste... Car c'est là la force des films de science-fiction : réussir à toucher les spectateurs de toutes les générations, par leur côté spectaculaire, parfois "pop corn movie", presque enfantin, et en même temps à parler de la place de l'Homme dans l'univers, à questionner le monde et son avenir. Une filmographie du cinéma de science-fiction, organisée par décennie, complète l'ouvrage.

 

 


 

Avis

Note :
 
La science-fiction au cinéma! Un sujet infini. Pour ceux qui doutent, Jean-Pierre Putters, fondateur du magazine spécialisé Mad Movies, travaille depuis des années, au sein de son magazine chéri (qui a d'ailleurs servi de référence à l'essai de Michel Chion) à un référencement complet des oeuvres traitant du genre. Et que ce travail devrait encore l'occuper pour au moins 20 ou 30 ans, au rythme où il avance. Autant dire un travail titanesque. Michel Chion a pris le parti (à raison) de ne parler que des oeuvres majeures du Septième Art ayant eu soit un succès notable soit une influence quantifiable ou significative sur l'évolution de la science-fiction au cinéma, et ce depuis le début du cinématographe.
L'amateur comme le néophyte trouvera des informations passionnantes sur un genre qui n'eut pas toujours le vent en poupe (en effet, avant les gros succès que furent 2001, l'Odyssée de l'espace et surtout Star Wars rares furent les films de S-F à avoir eu droit à un budget conséquent (le Métropolis de Fritz Lang étant en quelque sort l'exception qui confirme la règle), ainsi qu'à une campagne de publicité agressive. Difficile à imaginer aujourd'hui, où 90% des gros succès cinéma sont des films de science-fiction ou en tout cas fantastique (en dehors du Titanic de James Cameron, pratiquement tous les leaders du box-office appartiennent au film de genre).
On sent que l'auteur possède une forte culture cinématographique, et pas seulement concernant une période en particulier. Même s'il saute aux yeux que l'auteur a une préférence pour une période en particulier (en gros les années 60-70), et plus particulièrement pour les films de Stanley Kubrick (dont l'auteur a consacré plusieurs essais). Même s'il est impossible de nier l'importance de l'auteur (et en particulier de 2001, l'Odyssée de l'espace), Michel Chion a tendance a trop tout rapporter à son auteur favori. 2001, l'Odyssée de l'espace a marqué son époque, certes, mais, contrairement à ce que dit l'auteur, moins que le Star Wars de George Lucas, car s'il est bien un film que tous ont cherchés à copier sans jamais l'égaler c'est bien La guerre des étoiles. Dire que le Docteur Folamour est un film de science-fiction est déjà sujet à discussion, mais dire que ce film a influencé l'imagerie du film apocalyptique est sans doute une erreur. Le cinéma, dans ce genre typique des années 70/80 c'est beaucoup plus inspiré des grands noms de la littérature de science-fiction (Philip K. Dick en tête) que de Kubrick. De même, Michel Chion considère le larmoyant et ennuyeux A.I. de Steven Spielberg comme l'un des tous meilleurs films du réalisateur pour la simple raison que le film devait être réalisé par Kubrick avant sa mort. Une position trop partiale pour être véritablement critique.
Cela n'empêche pas l'auteur d'avoir dans la majorité des cas des interprétations très fines sur les films et surtout les mouvements du genre, et ce au travers du XXème siècle (ainsi qu'au début du millénaire); il permettra au lecteur non spécialiste (quoique même le spécialiste y découvrira nombre de faits) de se retrouver et de mieux envisager un genre bien moins simpliste que la réputation que l'imagerie populaire veut bien lui donner. Des films comme Soleil vert et La guerre des mondes (la version de George Pal mais surtout la version de Steven Spielberg) démontrent de façon bien plus forte et efficace la véritable place de l'Homme sur Terre que n'importe quel film dit classique. Alors oui, la science-fiction (et particulièrement au cinéma) est aussi et surtout un moyen de s'évader, un pur medium pour l'Entertainment, mais non seulement il serait idiot de bouder ce plaisir, mais ce serait surtout faire une impasse sur l'un des moyens d'expressions les plus forts de leur époque, ce que l'essai de Michel Chion arrive à merveille à nous démontrer.
L'auteur se permet de montrer que certains auteurs dit "sérieux", comme Fellini ou François Truffaut, se sont frottés au genre, souvent sans y avoir l'air (8 et demi de Fellini par exemple). Et pas toujours pour le meilleur, soit dit en passant.
 
Malgré quelques erreurs parfois gênantes, Michel Chion fait un tour (forcément incomplet) d'un genre souvent mal compris, complexe, englobant de nombreux sous-genres n'ayant strictement rien à voir entre eux (quel rapport en effet entre la comédie Retour vers le futur, le space-opéra la guerre des étoiles, et le film d'horreur Event Horizon). Une source d'information très facile à lire, avec en prime nombre de photos argumentant les propos de l'auteur (même si toutes les photos ne sont pas forcément les plus parlantes).

 

 


 
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