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Harry Potter et L'ordre du phénix


 


 
Harry Potter et L'ordre du phénix, Folio Junior  

 

Auteur

J.K. Rowling

 

Genre

Fantastique
 

Année de sortie

2003
 

Résumé

A quinze ans, Harry entre en cinquième année à Poudlard, mais il n'a jamais été si anxieux. L'adolescence, la perspective des examens et ces étranges cauchemars... Car Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour. Le ministère de la Magie semble ne pas prendre cette menace au sérieux, contrairement à Dumbledore. La résistance s'organise alors autour de Harry qui va devoir compter sur le courage et la fidélité de ses amis de toujours...
 

Avis

Note :
 
J.K. Rowling a mis trois ans à écrire Harry Potter et l'ordre du phénix, là où les précédents épisodes de la saga ne lui prenaient qu'une année. Trois ans pendant lesquels les fans du petit sorcier (et ils sont nombreux) ont attendus fébrilement, et ce malgré la sortie de deux livres dans l'univers Harry Potter durant cette période, Le Quidditch à travers les âges et Les Animaux fantastiques, tout deux sortis en 2001. Pour se rattraper, en quelque sorte, J.K. Rowling livre à ses fans un véritable pavé de plus de 1000 pages. Un risque, d'une certaine manière, car il est maintenant malheureusement connu que les jeunes ne lisent que très peu, et ont de plus de mal à se concentrer sur des récits de longue haleine (l'effet pervers de la génération zapping). Mais c'est sans connaître la soif inextinguible qui anime les fans d'Harry Potter.
Et pourtant, comparé aux précédents volumes, Harry Potter et l'ordre du phénix montre quelques signes de faiblesse, pour ne pas dire de ralentissement, comme si l'auteur avait du mal à faire avancer son histoire. En effet, maintenant que Voldemort est de retour, comment tenir encore pendant trois romans, avec un Harry Potter qui suit sa scolarité de façon presque normale, alors que le monde des sorciers s'apprête à sombrer dans le chaos? L'idée de J.K. Rowling: le refus d'accepter ce retour de la part des instances officielles! Très bonne idée en soi, car elle présente un nombre considérable d'avantages. Tout d'abord permettre de faire durer son histoire un petit peu plus longtemps encore, en concentrant les attentions du lecteur, et de son héros, sur quelqu'un d'autre que Voldemort, Dolorès Ombrage en l'occurrence. Deuxième avantage, montrer aux enfants et adolescents, cible première de la saga, que les gens ne sont en général ni tout blanc ni tout noir, et que sous couvert de faire le bien, certains peuvent faire des choses horribles, comme ce sera le cas du nouveau méchant de cette histoire, le professeur contre les forces du mal, puis grande inquisitrice, Dolorès Ombrage, qui s'avérera être le méchant le plus réussi de la saga (bien plus qu'un Voldemort trop manichéen, mais pourtant fort charismatique). Enfin, troisième avantage de cette solution, bouleverser le monde très structuré du monde des sorciers. En effet, dans cet épisode les rapports entre Dumbledore et le ministère de la magie ne sont plus, c'est le moins que l'on puisse dire, au beau fixe, les professeurs de Poudlard se montrent sous un jour nouveau (c'est à dire rebelles), et enfin, bien entendu, la rébellion se créé. Double rébellion, puisque d'un côté nous avons l'Ordre du Phénix, dont font partie les adultes proches d'Harry, créé pour lutter contre Voldemort et ses Mangemorts, et de l'autre côté L'Armée de Dumbledore, créé par Hermione Granger pour les élèves désirant lutter activement contre les forces du mal.
Les adultes perdent à chaque volume un petit peu de leur aura manichéenne. C'est d'autant plus vrai pour trois personnages centraux de l'univers d'Harry Potter. Son père tout d'abord, qui se révèle avoir été un adolescent prétentieux, voir même méchant (expliquant et justifiant par la même la haine de Rogue à son égard), loin de l'image idyllique que s'en était fait Harry Potter. Dumbledore ensuite, qui s'avère être capable de faire des erreurs, ainsi que de faire preuve de faiblesse (quoique sa faiblesse à lui soit la confiance dan les gens et son affection pour Harry). Rogue enfin, qui de jours en jours prouve à Harry, quoique de façon toujours indirecte, qu'il n'est pas le monstre qu'il semble être, bien au contraire. Même si Harry a encore beaucoup de mal à lui faire confiance, il comprend petit à petit que les êtres qu'il déteste ne sont pas forcément des monstres pour autant.
Harry Potter de son côté commence à entrer dans l'âge adulte. Cela se caractérise par plusieurs changements chez le personnage. La colère, tout d'abord. Typique des adolescents (même si ici elle est causée par Voldemort), la violence chez les jeunes est symptomatique d'une sortie de l'enfance pour une entrée dans l'âge adulte. Ce passage s'appelle l'adolescence! Il est souvent accompagné des premiers émois amoureux, et Harry Potter n'échappe pas à la règle, puisque ses sentiments pour Cho la petite sorcière vont prendre une place importante dans la vie de notre héros. Enfin, dernier changement, les adultes commencent à lui dévoiler des secrets, des secrets d'adulte. Tout d'abord, au début du roman, quelques informations sur l'Ordre du Phénix, et ses missions, puis à la fin, au bout du parcours, Dumbledore viendra lui parler de ses origines, et plus important encore, de son destin. Que cette année soit justement l'année des examens qui influeront l'avenir des élèves n'est pas un hasard.
Tandis qu'Harry entre activement dans la vie tumultueuse d'un adolescent presque ordinaire, il se voit confronté à des dangers toujours plus incroyables d'année en année, culminant par un combat rangé entre lui et ses amis d'un côté et les Mangemorts et leur maître, Voldemort, de l'autre. Cette bataille, point culminant du roman, en est d'ailleurs le plus gros point faible. Souvent confus, ce passage est aussi et surtout parfois difficile à croire. En effet, voir ces six adolescents affronter, et pratiquement vaincre, une dizaine de mangemorts, réputés être les plus dangereux sorciers vivants, est limite crédible. Mais en faisant un petit effort et en n'oubliant pas que nous avons ici affaire à une littérature jeunesse, pourquoi pas. Par contre, la mort de Sirius Black est franchement ratée. A tel point qu'il faut à l'auteur en parler pendant une cinquantaine de pages pour non seulement faire comprendre ce qui est arrivé, mais aussi essayer de faire ressentir au lecteur la douleur de notre héros (c'est d'ailleurs encore pire dans le film de David Yates, où même à la fin la mort de Sirius n'est pas évidente). Pourtant, cette mort était totalement dans l'ordre des choses, après les premières aventures qui traitaient de la mort mais sans trop avoir l'air d'y toucher, puis un Harry Potter et la coupe de feu où notre héros se retrouvait face à la mort de l'un de ses proches amis (Cédric Digory), il était tout à fait normal qu'Harry Potter ne se retrouve à devoir faire face à la mort d'un membre de sa famille, ici son parrain et père de substitution. Le personnage de Sirius, l'un des plus réussis de la saga, en tout cas lors de sa première apparition, dans Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, aurait du créer un choc émotionnel fort au lecteur, or il n'en est rien. J.K. Rowling est très forte pour faire rêver, à priori beaucoup moins pour faire pleurer. On ne peut être excellent partout!
 
Plus gros volume de la saga, Harry Potter et l'ordre du phénix est aussi le moins réussi jusque là, peinant à entraîner le lecteur dans des eaux plus troubles et terrifiantes (en dehors des passages avec Dolorès Ombrage, qui elle, pour le coup, est véritablement terrifiante, bien plus que le seigneur des ténèbres). Mais heureusement, comme les autres romans de la saga, celui-ci se lit avec beaucoup de plaisir et de facilité. Les jeunes en raffolent, et les moins jeunes aussi. Que demander de plus? La suite, bien entendu!
 

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