![]() |
Retour à la section dédiée au cinéma. |
|
Après avoir travaillé pendant des années sur X-Files (tout d'abord la série, puis ensuite
le film), Rob Bowman se lance avec le Règne du Feu dans une histoire originale, décrivant un monde
post-apocalyptique envahi et dominé par des dragons.
L'originalité du sujet, faire cohabiter des soldats dans des tanks avec des dragons tout droit sortis d'un imaginaire collectif typiquement Heroic Fantasy, le réalisateur se lance un défi intéressant, rendre crédible les dragons dans le monde tel que nous le connaissons, ou presque. Les effets spéciaux, numériques et pyrotechniques, étaient donc primordiaux pour la réussite du film. De ce coté là, rien à redire, les dragons et leur souffle enflammé sont particulièrement bien rendus, faisant des dragons de ce film la référence visuelle à battre. Le problème principal de ce film tient plutôt dans le manque cruel d'originalité du réalisateur, dont la vision et les images qui en découlent semblent, et ce malgré tous les efforts des techniciens et des acteurs, excellents dans le cas des deux têtes d'affiches, Christian Bale et Matthew McConaughey, donnent souvent l'impression d'avoir déjà étés vues auparavant. Et pour cause! Entre Mad Max (surtout le 2) pour le coté monde apocalyptique et ses êtres humains regroupés en villages retranchés, Terminator 2 avec ses cimetières de véhicules dans la nuit noire, ainsi que l'esthétisme militaire propre aux films de guerre, Rob Bowman pioche à droite et à gauche, faisant ressembler son film plus à un patchwork d'inspirations diverses qu'à une vision propre à un auteur aux idées uniques. Mais en habile faiseur, le résultat n'est jamais déplaisant, ce qui est bien le principal au cinéma. ![]() Un spectateur attentif pourra remarquer que le chronométrage entre chaque apparition de dragon est métronomique, chaque quart d'heure voyant son dragon surgir à l'écran. C'est dommage, car le tempo est trop strict et sent trop le calibrage technique afin de garder éveillé le spectateur, au détriment d'une histoire qui risquerait d'ennuyer le spectateur, une fois le pitch connu, car l'histoire est téléphonée, car se calquant sur les grands classiques de l'héroïsme, le héros refusant tout d'abord de participer, pour finalement accepter de combattre le mal et en venir à bout sans l'aide d'autrui, le mentor se sacrifiant dans la lutte contre l'ennemi; au final le héros repart avec la fille et le monde est sauvé. La fille, justement! On sent la rajout scénaristique de dernière minute, le film étant quasiment uniquement masculin, frisant souvent d'ailleurs l'imagerie gay au travers des images ou traitement suivants: la franche amitié virile liant les personnages interprétés par Christian Bale et Gerard Butler, puis, à la mort de ce dernier, remplacée par Matthew McConaughey; de nouveau Christian Bale torse nu, luisant de sueur, dont l'imagerie ressemble étrangement au clip d'Axel Bauer, cargo de nuit, dont l'esthétisme gay n'est plus à démontrer; l'absence totale de femme dans le métrage (à part le personnage joué par Izabella Scorupco, femme virile et à poigne qui semble comme rajoutée de force dans l'histoire, tout comme a pu l'être Estella Warren dans la planète des singes de Tim Burton, et ce dans le seul but d'adoucir l'aspect zoophile du film); .... Ce choix n'est peut-être pas volontaire, mais tellement récurrent dans le film, que l'on est en droit de se poser des questions quand au sous-texte gay possible du film. On pourrait même aller plus loin en notant que seul le dragon mâle est important dans le film, les dragons femelles, quoique extrêmement dangereuses, n'en restent pas moins dépendantes du mâle. ![]() La seule réelle originalité du scénario est bien le principe de base de faire s'affronter des militaires à des soldats, mélanger sur la même image le modernisme propre aux films de guerre actuels, via le tank et l'hélicoptère, et l'imagerie médiévale véhiculée par le château fort. Idée fort intéressante, mais bien vite oubliée, le film tournant vite à l'affrontement entre le dragon et l'homme. Il faut aussi noter l'implication des acteurs dans le film, en particulier la transformation physique étonnante de Matthew McConaughey, loin de son image de beau gosse, à la limite du méconnaissable. Christian Bale, qui, dans ce film, est en grande forme physique, s'est encore une fois impliqué à l'extrême dans son rôle, allant, tout comme Matthew McConaughey, et à la demande du réalisateur Rob Bowman, réaliser la majorité des cascades, dans un souci de réalisme. ![]() Au final, le film de Rob Bowman apparaît comme un bon divertissement, jamais transcendant, aux effets spéciaux de qualités (mais il faut bien avouer que maintenant les effets spéciaux sont rarement mauvais), avec de très bons acteurs, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable au spectateur. Idéal pour passer une agréable soirée, mais ce film ne restera pas dans les annales du cinéma. Si vous avez aimé Le Règne du feu, vous aimerez aussi:
|
Un film de plutôt bonne facture, mais qui manque cruellement d'originalité dans le traitement. Cependant, le film
estsuffisamment rythmé pour que l'on ne s'ennuie pas.
![]() |