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B.A.F.T.A. |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur scénario original | 2001 | Cameron Crowe |
Meilleur son | 2001 | Jeff Wexler, Doug Hemphill, Rick Kline, Paul Massey, Michael D. Wilhoit |
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur film (comédie) | 2001 | |
Meilleure actrice dans un second rôle | 2001 | Kate Hudson |
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Grammy Awards |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur album de compilation | 2001 | Cameron Crowe et Danny Bramson |
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Oscar |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur scénario original | 2001 | Cameron Crowe |
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B.A.F.T.A. |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure musique | 2001 | Nancy Wilson |
Meilleur film | 2001 | Cameron Crowe et Ian Bryce |
Meilleure actrice | 2001 | Kate Hudson |
Meilleure actrice dans un second rôle | 2001 | Frances McDormand |
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur scénario | 2001 | Cameron Crowe |
Meilleure actrice dans un second rôle | 2001 | Frances McDormand |
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MTV Movie Awards |
Catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleur look | 2001 | Kate Hudson |
Meilleure actrice | 2001 | Kate Hudson |
Meilleure ligne de dialogue | 2001 | Billy Crudup avec I am a golden God |
Meilleur passage musical | 2001 | la scène de chant dans le bus |
Meilleur acteur | 2001 | Patrick Fugit |
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Oscar |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure actrice dans un second rôle | 2001 | Kate Hudson |
Meilleure actrice dans un second rôle | 2001 | Frances McDormand |
Meilleur montage | 2001 | Joe Hutshing et Saar Klein |
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Screen Actor Guild |
catégorie |
Année | Bénéficiaire
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Meilleure actrice dans un second rôle | 2001 | Kate Hudson |
Meilleure actrice dans un second rôle | 2001 | Frances McDormand |
Meilleure distribution artistique | 2001 | Fairuza Balk, Billy Crudup, Patrick Fugit, Philip Seymour Hoffman, Kate Hudson, Jason Lee, Frances McDormand, Anna Paquin, Noah Taylor |
![]() Presque célèbre, s'il n'en reste pas moins une fiction, est très fortement autobiographique de la part de Cameron Crowe, qui fut bel et bien journaliste pour le magazine Rollin Stone lorsqu'il avait une quinzaine d'années, suivant des groupes prestigieux (Poco, The Allman Brothers Band, Led Zeppelin, The Eagles, Lynyrd Skynyrd) durant leurs tournées. Le film s'inspire d'ailleurs essentiellement de sa tournée avec The Allman Brothers Band. Le passage en avion, où tous pensent vivre leurs derniers instants, se produisit lorsque Cameron Crowe se trouvait avec The Who. Le film multiplie les références, plus ou moins réelles, aux groupes ayant bercés la jeunesse du réalisateur, de l'amitié qui a pu naître entre lui, le journaliste, et son sujet, la star (en l'occurrence Peter Frampton), de la perte de sa virginité, et de façon générale au fonctionnement du monde caché de la musique. Les trois personnages principaux du film s'inspirent plus ou moins librement de personnes réelles: William Miller, bien sur tiré du scénariste et réalisateur en personne, Penny Lane, inspirée d'une amie de celui-ci, Pennie Trumble, qui se faisait justement appeler Penny Lane (et qui travaille aujourd'hui dans le monde de la musique), et Russel Hammond, une version cinématographique de Glenn Frey, guitariste des Eagles. Pour composer les morceaux du groupe fictif Stillwater, Cameron Crowe a fait appel à son ami Peter Frampton (ami depuis l'album Frampton Comes Alive! pour lequel Cameron Crowe, alors âgé de 18 ans avait écrit la note d'accompagnement). C'est le guitariste de Pearl Jam, Mike McCready, qui enregistrera les cordes que l'on entend dans le film. ![]() Si aujourd'hui il est bien difficile d'imaginer d'autres acteurs dans les rôles principaux, initialement, le casting devait être tout autre. En effet, pour incarner Penny Lane, Cameron Crowe avait jeté son dévolu sur Sarah Polley, et pour jouer Russell Hammond le cinéaste voulait Brad Pitt. La première a cependant tout de suite décliné l'offre, préférant se consacrer à un film à petit budget qui lui tenait à cœur, The Law of Enclosures. Le second, intéressé dans un premier temps, décida cependant rapidement d'abandonner, ne trouvant pas de façon intéressant de jouer son personnage. Brad Pitt est remplacé par un acteur, certes talentueux, mais moins connu, Billy Crudup. L'acteur prendra des cours de maintien de guitare avec Peter Frampton afin de la rendre crédible à l'écran, et ce même si ce n'est pas lui qui joue. Pour le rôle de Penny Lane, Kirsten Dunst se montre intéressée. Mais Cameron Crowe lui préfère Kate Hudson, qui avait été engagée pour jouer Anita Miller, la sœur de William. Mais le cinéaste de promettre à l'actrice éconduite de lui proposer un rôle de premier choix dans un futur film. Ce sera chose faite en 2005 avec Rencontres à Elizabethtown. Enfin, pour jouer le (véritable) critique musical Lester Bangs, passeront des auditions Jon Favreau et Jack Black. Finalement, ce sera Philip Seymour Hoffman qui obtiendra le rôle. L'acteur ne sera présent que durant quatre jours, mais sera grippé tout le long du tournage (d'où l'aspect fatigué du personnage dans le film). ![]() Si le film est intéressant d'un point de vue cinématographique (Cameron Crowe est un excellent cinéaste, nul doute n'est permis), notable d'un point de vue historique (la reconstitution d'une époque révolue n'est jamais facile, risquant facilement de tomber dans la caricature), il devient passionnant sur son analyse douce-amère du monde du spectacle. L'envers du décor est montré avec beaucoup de pertinence, à la fois fascinant, attractif, et en même temps déprimant au dernier degré. En effet, le film montre très bien la solitude des personnes errant dans ce milieu, que ce soient les artistes, les journalistes, voir même (surtout?) les fans. Le film se concentre d'ailleurs essentiellement sur ces derniers (une position pas si éloignée que celle qui animait Cameron Crowe en ce temps là), en la personne de Penny Lane (éblouissante Kate Hudson). Si la première rencontre la fait voir comme une simple enveloppe physique, presque au service du bon vouloir des membres du groupe, au fil du film, cette tendance va s'inverser, jusqu'à faire du personnage le point central du film (l'affiche met d'ailleurs sur la voie), moteur non du groupe mais au moins du membre le plus influent de celui-ci (Russell), au point de peut-être être sa muse. Elle est sans doute aussi la raison pour laquelle William Miller reste aussi longtemps dans le sillage du groupe. Un être hypnotisant, qui sous une apparence de femme facile et futile, s'avère être plus subtile qu'il n'y paraît. Elle n'en sera pas moins broyée par le système. Si le film est plutôt léger dans son ensemble, le destin du personnage de Kate Hudson est quand à lui dramatique, et lui permettra d'obtenir un Golden Globe et une nomination aux Oscars, tous deux amplement mérités. Penny Lane synthétise à elle seule le fan. A la fois raison d'être du musicien (en particulier sur scène) et mal nécessaire (le besoin de toujours se cacher, de n'avoir aucune tranquillité,...). En étant à la fois l'amante de Russell et celle qu'il doit absolument fuir devant celle qui partage officiellement sa vie, Penny Lane montre bien l'ambivalence des fans vis à vis des célébrités. Rien sans eux, mais en représentation (et donc faux) avec eux. Leur source de revenus principale mais aussi des parasites dont il peut être difficile de se débarrasser. ![]() Si la solitude des fans (groupies) est évidente, celle du journaliste (l'Ennemi) est bel et bien présente. A la fois membre du groupe au sens large et éternel étranger, il n'a pas tout à fait sa place en tournée, mais en même temps lui aussi s'avère nécessaire, car que serait un groupe dans publicité. Cependant, Cameron Crowe, s'inspirant de son expérience, évite de tomber dans le piège facile du journaliste haï, bien au contraire. Une véritable amitié se créé entre William et Russell, mais toujours avec une pointe de crainte (la vérité n'est pas toujours bonne à dire). Et celui qui trahira l'autre n'est pas forcément celui que l'on pense. Si le film finit bien de ce point de vue là, la perspective d'une cassure définitive est bien présente, et cristallise bien le risque réel de trop s'attacher à celui qui n'est que de passage (que ce soit le musicien pour le critique ou bien le contraire). Connaissant très bien le monde du journalisme musical, Cameron Crowe nous montre une autre facette, encore moins connue, de cet univers, à savoir la différence qui peut exister au sein même des journalistes entre ceux qui travaillent sur le terrain (William) et ceux qui exercent leur métier derrière un bureau (Ben Fong-Torres). Dans cet étrange monde de solitude, les musiciens ne sont pas mieux lotis, puisque contraints et forcés -par des producteurs et toureurs eux-mêmes prisonniers de leurs propres obligations!- de jouer encore et toujours plus, sans avoir de véritable liberté de mouvements. Le passage où Russell part en soirée improvisée avec William à Topeka est assez symptomatique de ce besoin de décompresser inhérent aux musiciens, surtout aux vedettes. Et les risques encourus par une telle montée en pression sont réels. Le film en montre deux: l'overdose et le clash du groupe. ![]() Film au budget conséquent, Presque célèbre a coûté 60 millions de $, dont 3,5 millions rien qu'en droits de diffusion des musiques (le film compte tout de même une cinquantaine d'extraits de chansons), là où un film classique tourne plutôt autours du million et demi de $ de droits. Le film rapportera sur l'ensemble du globe 47 millions de $, une somme "honnête" pour un film ayant connu une distribution relativement limitée. Le film fut cependant pratiquement unanimement salué, aussi bien par les critiques que par les spectateurs, avec à la clé un Oscar pour Cameron Crowe (meilleur scénario), et un Golden Globe pour Kate Hudson (meilleure actrice). Si vous avez aimé Presque célèbre, vous aimerez aussi:
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Film aux différents niveaux de lecture (peinture du monde de la musique, mise en exergue du malaise de la jeunesse et du sentiment de solitude et d'incompréhension inhérents
à cet âge, mais aussi description de la fin des désillusions d'une époque au travers d'un jeune adolescent qui grandit), presque célèbre (qui aurait du
s'appeler Untitled si Dreamworks ne s'y était pas opposé, mais qui retrouvera ce titre pour la version longue) est une véritable réussite cinématographique,
qui offre à Kate Hudson un rôle en or.
Un film hommage à une époque et aux groupes qui ont marqués la jeunesse du cinéaste, de Led Zeppelin à Black Sabbath en passant bien entendu par les Beatles, et quelques autres que le spectateur prendre plaisir à trouver. ![]() |