![]() |
Retour à la section dédiée au cinéma. |
|
![]() Depuis quelques années déjà, le studio The Asylum s'est fait une spécialité en surfant sur les succès du moment, sortant un Transmorphers là où Michael Bay sort son Transformers, un AVH: Alien vs. Hunter pour un Alien Vs. Predator, un Da Vinci Treasure contre un Da Vinci Code, ou bien encore 100 Million BC pour faire front face au 10000 de Roland Emmerich. Plus fort encore, le studio ose les "suites" de blockbusters, tels que Titanic II ou bien encore un Guerre des mondes 2. Et le tout pour des budgets anémiques, ne dépassant pas les 500 000 $ (et encore, pour les plus friquées des productions), avec si possible au casting une ou plusieurs anciennes vedettes devenues has-been (C. Thomas Howell, Richard Grieco, Bruce Boxleitner, Mark Dacascos, Lance Henriksen, et même la réalisatrice Mary Lambert). Mega Shark Vs. Giant Octopus, pourtant par certains points différents (mais pas pour autant mieux!) des autres productions The Asylum, s'offre quand à lui deux noms plus ou moins connus: tout d'abord le has-been Lorenzo Lamas, et ensuite l'ex chanteuse pour teenager (dont la notoriété a bien eu du mal à dépasser les frontières américaines) Deborah Gibson. ![]() Mega Shark Vs. Giant Octopus explose le budget type des films du studio (150 000 $ en moyenne), avec un budget estimé à 250 000 $ (quand on pense qu'avec un budget de 800 000 $ un film comme tous les garçons aiment Mandy Lane, aux effets spéciaux pourtant peu couteux, est considéré comme un film au budget étriqué). Une partie non négligeable de ce budget sera consacré non pas aux effets spéciaux, pourtant à priori au cœur du film, mais dans le cachet des acteurs. Le film sera dans un premier temps annoncé en 3D (il existe même des affiches, pour la prévente du film, où l'on peut voir le titre Mega Shark Vs. Giant Octopus 3D) mais, devant l'incapacité du studio à obtenir un financement suffisant pour venir à bout du projet, le film ne limitera finalement d'une bien classique 2D. Mais, à voir le résultat, le spectateur est en droit de se demander si le budget était suffisant même pour des effets spéciaux en 2D, tant le résultat est moche, et plus grave encore, les images recyclées tout au long du film. Le film sera tourné rapidement, une autre des marques de fabrique du studio, avec un total de seulement 12 jours de tournage, durant le moins de janvier 2009. ![]() Mais avec un tournage aussi rapide comment ne pas éviter les problèmes. Ainsi, les faux raccords sont légions, le film commençant en beauté de ce côté là. On y voit l'héroïne pilotant un submersible, tantôt avec des ongles blancs (plans larges), tantôt avec des ongles noirs (gros plans). Et le climax n'échappera pas à ce problème, avec la pieuvre géante se faisant arracher par deux fois le même tentacule par le Megalodon géant. Les décors sont à l'avenant, sous-marins (et ce quelle que soit leur nationalité) et navires de guerre étant tournés dans les mêmes décors (en carton?), seule la couleur faisant la différence. Et quelles couleurs! Le summum étant atteint dans le cockpit de l'avion de chasse, digne des meilleures discothèques. Quand à la base militaire des américains, elle ressemble à ce qu'elle est: une usine (l'AES Alamitos power station de Long Beach, pour être exact). Et même en faisant abstraction du concept même du film (deux créatures préhistoriques géantes qui cassent tout sur leur passage après avoir été décongelées par mégarde), les erreurs pullulent dans le film. Ainsi, toujours au début du film, dans le bathyscaphe, notre héroïne observe un banc de requins marteaux, des poissons d'eau chaude donc, sous la banquise, sans que cela ne gêne personne d'autre que le spectateur. ![]() Mais Jack Perez (sous le pseudo d'Ace Hannah) ne s'arrête pas en si bon chemin. En plus des douceurs déjà citées, on voit dans ce Mega Shark Vs. Giant Octopus un navire de guerre attaquer un requin géant avec des batteries anti-aérienne (après, que personne ne s'étonne qu'ils n'arrivent pas à en venir à bout), des scientifiques faire joujou avec des réactifs colorés (et personne ne sera surpris de voir que le résultat de leur expérience est fluorescent), et, clou du spectacle, nous offre la vision surréaliste d'un requin venant gober un 747 en plein vol, puis d'une pieuvre coupant en deux un avion de chasse, lui aussi en plein vol. Le tout mené par des has-been vendu comme des guest-stars de luxe (Lorenzo Lamas et Deborah Gibson)! Et histoire d'achever les rétines du spectateur Jack Perez d'abuser des éclairages outranciers et des filtres hallucinants (ah les couchers de soleils de ce Mega Shark Vs. Giant Octopus!). ![]() Lors de la sortie de la bande-annonce, celle-ci créa immédiatement un buzz gigantesque, avec plusieurs millions de visionnages, générant un lot de préventes dépassants les attentes (et les habitudes) du studio. Il faut dire que le film est aidé en cela non seulement par le fait qu'il ne surfe pas directement sur un blockbuster (chose rare chez The Asylum), mais aussi et surtout par son concept complètement dingue. Il fut d'ailleurs le premier film du studio à connaître une diffusion en salles, en tout cas aux Etats-Unis. Malheureusement, le film fut mal reçu par les spectateurs, qui s'attendaient sans doute à un spectacle plus généreux (encore que le film en donne relativement pour son argent), et plus surement à rire, fusse au dépend du film, ce qui n'est malheureusement pas le cas, le résultat étant avant tout soporifique et navrant. Si vous avez aimé Mega Shark Vs. Giant Octopus, vous aimerez aussi:
|
Mega Shark Vs. Giant Octopus, quoiqu'en restant un exemple quelque peu à part dans le catalogue de The Asylum, offre un échantillon totalement représentatif de ce que peut
proposer le studio: un scénario bancal au possible, des acteurs tous plus mauvais les uns que les autres, des décors bas de gamme, des éclairages défiant toutes les lois
du bon goût, des dialogues qui laissent rêveurs, des SFX soit totalement foireux soit, comme c'est le cas ici, juste très cheap. Et toujours des scènes dont la
démesure n'a aucun d'égal en dehors du studio. En effet, s'il fallait une raison de voir ce film ce serait cette mythique attaque d'un 747 en plein vol par un Megalodon sauteur. Tout
simplement l'une des scènes les plus dingues jamais vues sur un écran.
Malheureusement, si Mega Shark Vs. Giant Octopus est indéniablement mauvais, il n'est jamais drôle (et ce même involontairement), ce qui est pour le coup impardonnable, rendant le film de Jack Perez (qui, sans doute honteux de son résultat, préférera se faire créditer sous le pseudo d'Ace Hannah) difficilement supportable. ![]() |