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![]() En ce milieu d'années 60, l'Angleterre peut se prévaloir d'être le pays de l'horreur cinématographique, et ce grâce à un studio: la Hammer Films. Au sein de ce studio un réalisateur en particulier ressort: Terence Fisher. Cinéaste très prolifique, capable de donner beaucoup pour peu d'argent, il est l'homme qu'il faut avoir si l'on veut avoir un film efficace. Surtout lorsqu'il est associé à l'un de ses acteurs fétiches, à savoir Peter Cushing et Christopher Lee (tous deux étant les symboles de la Hammer film). Planet Production, une petite boîte de productions (éphémère) britannique, studio aux budgets minuscules, fait donc appel au maître de l'horreur, Terence Fisher, ainsi qu'à Peter Cushing (ce qui fait tout de même deux des trois grands du studio Hammer) pour leur film l'île de la terreur. ![]() L'île de la terreur? Un titre pourtant changeant, puisque selon les diffusions il fut possible de le voir sous les noms suivants: ![]() ![]() ![]() ![]() Rien de bien étonnant cependant, il fut un temps (pas si lointain), où le nom d'un film n'était pas figé dans le marbre, en particulier lorsque le film passait entre les mains de diffuseurs peu scrupuleux, et d'autant plus lorsqu'il s'agissait de petits films (aucune chance de voir un Autant en emporte le vent changer de nom). Ces changements de noms ont cependant permis à nombre de petits (et bien souvent mauvais) films de rapporter à leur producteurs une somme rondelette de $. Il faut dire que bien souvent, il s'agissait du seul moyen de rentabiliser des films, certes peu couteux, mais aussi peu attractifs, qui ne connaissaient une sortie en salles que très limitée. Bref, même si cela ne peut pardonner cette pratique, cela en donne au moins une explication. ![]() Il est presque triste qu'un film comme l'île de la terreur soit associée à ces pratiques commerciales, car le film, malgré son manque flagrant de moyens, ne manque pas d'attraits. Certes, l'intrigue fait penser à 1 million de productions des années 50/60! Mais pourtant, il se dégage de ce film un petit quelque chose de plus. Le concept est d'une efficacité pratiquement absolue: des gens coincés sur une île, ne pouvant en aucun cas la quitter avant un temps donné (ce qui, dès le début du film, nous indique combien de temps les protagonistes devront tenir), avec des créatures horribles, inconnues et dangereuses rodant (comment les affronter, comment les fuir, ...). Un tel film ne peut fonctionner que si deux critères sont présents: l'ambiance (et aucun doute, Terence Fisher sait gérer une ambiance) et les effets spéciaux, en particulier les monstres. Un film d'horreur avec un monstre qui fait sourire, et c'est le film qui trinque. ![]() Visuellement, les monstres de l'île de la terreur sont plutôt réussis, très lovecraftiens dans l'âme. L'animation par contre est déjà moins réussie (la faute encore une fois au budget), et c'est bien le point noir du film. Il est parfois difficile de ne pas sourire, et parfois malheureusement dans des moments clés du film, tant les SFX peinent à apparaître crédibles à l'écran. Et c'est bien dommage, car certains passages du script sont diablement efficaces (comme lorsque les docteurs Stanley et West doivent retourner dans le laboratoire, seuls et en pleine nuit, avec les créatures rodant aux alentours). Tout comme les acteurs, qui sont (pratiquement) tous d'un bon niveau (Peter Cushing est comme toujours égal à lui-même, c'est à dire excellent). ![]() L'île de la terreur est proche d'un autre film de Terence Fisher, la nuit de la grande chaleur, réalisé en 1967, avec cette fois-ci et Peter Cushing et Christopher Lee (mais toujours avec aussi peu de moyens). Comparer les deux productions peut s'avérer assez amusant, et montre bien le fringale des amateurs de fantastique à cette époque. Si vous avez aimé l'île de la terreur, vous aimerez aussi:
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![]() Sans être un chef d'oeuvre, incontournable du cinéma d'horreur britannique, comme le cauchemar de Dracula, l'île de la terreur, film peu connu de la carrière des grands Terence Fisher et Peter Cushing (l'un des 14 que les deux hommes ont en commun), se laisse voir avec un plaisir non feint. Même si l'on peut reprocher le manque de moyens et d'originalité de l'histoire (ainsi, comme bien trop souvent, des rôles de femmes reléguées au stade de faire-valoir), ce film dépasse, malgré l'étroitesse de son budget, nombre de films pourtant plus prestigieux. Un bon spectacle, à cependant réserver aux amateurs de science-fiction et de fantastique. ![]() |