Juin 1944, le débarquement, Omaha Beach. Le capitaine Miller et son escouade sont envoyés par l'état major américain en plein territoire ennemi pour sauver le dernier survivant d'une fratrie de quatre, dont les autres membres sont morts lors des jours précédents.

La Seconde Guerre Mondiale a marqué Steven Spielberg, sans doute de part ses origines juives. Sa carrière est ponctuée de films ayant trait de près ou de loin à cette période si marquante du vingtième siècle : Il faut Sauver le Soldat Ryan, évidemment, La liste de Schindler, mais aussi La Guerre des Mondes, dont les hurlements des machines ne peut pas ne pas faire penser aux sirènes d'alerte.
Après nous avoir bouleversés avec le destin de ces hommes et femmes dans les camps de concentration (le magnifique La liste de Schindler), Spielberg se penche avec "Il faut sauver le soldat Ryan" du coté des soldats qui viennent délivrer une Europe si loingtaine. L'horreur de la guerre n'a jamais été aussi frappante, il suffit de voir la première demi-heure de débarquement pour s'en assurer, même si le reste du film n'est pas en reste question horreurs. Fini l'époque glorieuse où les héros étaient intouchables, ici la mort frappe tout le monde sans distinction, le survivant n'est ni le plus courageux, ni le meilleur soldat, mais bel et bien le plus chanceux. Il y a de quoi rendre mal à l'aise.
Passé cette scène monumentale de débarquement en Normandie (jamais personne n'a filmé une scène de guerre avec autant de réalisme et de génie), on en arrive au sujet même du film, sujet typiquement américain, qui peut faire tiquer, à savoir le sauvetage du dernier survivant d'une fratrie pour la ramener au pays pour qu'il reste au moins un enfant à la mère américaine qui a perdu tous ces enfants. Spielberg, en faisant prendre conscience du ridicule de la situation aux personnages principaux, nous fait oublier à quel point le sujet est aberrant. Il faut donc accepter ce postulat et rentrer dans le film.
Il n'y a pas une seconde de répit, Spielberg nous tient pendant 2H30 et, de part son traitement d'un réalisme cru, nous assomme et en même temps, grâce à son sujet même, nous fait comprendre à quel point la guerre est une chose qui ne devrait pas être.
Contrairement aux plus grands films de guerre (le jour le plus long, un pont trop loin,...), les stars n'ont aucune importance, n'importe quel acteurs pourraient jouer les rôles principaux, même si Tom Hanks est excellent et Matt Damon crédible (ce qui n'est pas toujours le cas de cet acteur).
Spielberg, avec ce film, a lancé un nouveau style : le film de guerre ultra réaliste, dont la Chute du Faucon Noir s'est largement inspiré ( Ridley Scott a été encore plus loin en rendant les acteurs physiquement identiques, les déshumanisant de façon magistrale).
 

 
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Steven Spielberg a, avec ce film, redéfini le film de Guerre. Jusqu'à présent le débarquement c'était Le jour le plus long, maintenant ce sera Il faut sauver le soldat Ryan.
Le meilleur film de guerre jamais réalisé. En tout cas dans le genre réaliste.