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American Psycho

Affiche du film


Titre original

American Psycho

Synopsis

Jeune, riche et célèbre dans son milieu, Patrick Bateman est un golden boy qui réussit. Son but ? Se faire admirer par Paul Owen, jeune yuppie au top, homme de bon ton qui est toujours là où il faut être vu. Entre maîtresse et fiancée, Patrick Bateman navigue dans la jet set, jouissant de tous les plaisirs, de la drogue au sexe. Observant cliniquement ses semblables, il respecte les us et coutumes de la société pour mieux abuser des avantages liés à son rang : être invité aux inaugurations des boîtes branchées, ne manger que dans le dernier restaurant à la mode. Progressivement, ces menus plaisirs jusqu’ici essentiels ne lui suffisent plus et des pulsions meurtrières le poussent aux pires crimes. Mais personne dans son entourage ne le croit capable de tels horreurs.

Genre

Thriller

Année de production

2000

U.S.A. Canada

Date de sortie en France

07 juin 2000

Réalisateur

Mary Harron

Musique

John Cale

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Christian Bale
Christian Bale Patrick Bateman
Willem Dafoe
Willem Dafoe Inspecteur Donald Kimball
Jared Leto
Jared Leto Paul Allen
Reese Witherspoon
Reese Witherspoon Evelyn Williams
Chloë Sevigny
Chloë Sevigny Jean
Samantha Mathis
Samantha Mathis Courtney Rawlinson
Cara Seymour
Cara Seymour Christie
Josh Lucas
Josh Lucas Craig McDermott
Matt Ross
Matt Ross Luis Carruthers
Bill Sage
Bill Sage David Van Patten
Justin Theroux
Justin Theroux Timothy Bryce
Bryan Renfro
Bryan Renfro Le gardien de nuit

Critique du Film

Note :

Paul Allen (Jared Leto), la bête noire de Patrick Bateman

American schizo

Le film de la réalisatrice Mary Harron a connu lors de sa sortie la même controverse que la sortie du best seller homonyme de Brett Easton Ellis, dont le film est l'adaptation, c'est à dire qu'on lui a reproché son extrême violence, et sa vision de la société américaine. Les deux oeuvres sont en effet une satire de la société, plus précisément les années 80 à Wall Street, et les yuppies qui brassaient des quantités astronomiques d'argent, et qui étaient vus par les médias comme la quintessence de la réussite américaine, qui préférait fermer les yeux sur les excès de ses jeunes gestionnaires: superficialité, drogue, sexe, et discrimination de toutes sortes. Et le film, tout comme le roman, frappe fort là où ça fait mal, en montrant un héros d'une froideur extrême, obnubilé par un monde superficiel (ou tout le monde se confond constamment), psychopathe et schizophrène, capable des pires horreurs (meurtres et sadismes en tout genre) sous un dehors de gendre idéal.

Patrick Bateman (Christian Bale), golden boy à qui tout réussit

Le choix pour le rôle du personnage principal (Patrick Bateman) de l'acteur gallois Christian Bale, est d'une efficacité totale, l'acteur faisant preuve d'un charisme et d'une prestance exceptionnelle, ce film ayant réellement lancé la carrière de l'acteur, que l'on retrouvera ensuite dans des films comme Batman Begin ou The Machinist, prouvant à chaque fois l'étendue de son talent. L'homme au physique malléable (voir les deux films précédemment cités pour s'en convaincre) n'a jamais été aussi proche de la perfection physique que dans American Psycho, où son coté inhumain est flagrant (un physique d'athlète et une âme d'une froideur absolue) et fait froid dans le dos. Il est pour beaucoup dans le choc que l'on éprouve en regardant le film, la performance de l'acteur décuplant l'effet choc des images, au final très peu gore. A titre d'exemple, nombre de spectateurs, à qui l'on demande quelle est la scène qui les a le plus choqué visuellement, dira "la scène de torture avec le cintre". Or, cette scène n'existe tout bonnement pas! Oui, il y a du sang et de la violence dans le film, cependant il n'y a pratiquement aucune scène où l'on voit réellement quelque chose à l'écran, tout se passant dans notre imagination. Un grand chapeau bas pour la réalisatrice Mary Harron qui a su tromper son spectateur comme peu avant elle. La censure aussi s'est laissé abuser par ses sens, interdisant le film aux moins de 16 ans, là d'autres films pourtant visuellement plus violent ont écopés d'une sanction plus légère (la trilogie du Seigneur des anneaux par exemple).

Patrick Bateman (Christian Bale): la mort rode à New-York

C'est d'autant plus amusant de noter que le film, en tant que satire, est d'un second degré totalement assumé, alors que les critiques on souvent reproché au film d'être trop extrême dans sa violence et son traitement, considéré à tort comme réaliste. Un comble!
Le film tourne donc autour d'un jeune golden boy, au milieu des années 80, à priori en phase totale avec son époque, à la mode, le film et le roman se concentrant énormément sur les marques, centre d'intérêt principal d'une société totalement superficielle; ainsi Patrick Bateman brigue par dessus tout d'aller au restaurant à la mode, le Dorcia, et va jusqu'au meurtre par jalousie face à un de ses collègues y ayant ses entrées (Paul Allen). La seconde personne le mettant en face de son échec, sa secrétaire Jean, ne passe pas loin du même traitement. Une simple carte de visite (une des meilleures scènes du film) peut pousser Bateman au bord du gouffre, voir l'entraîner vers sa solution préférée face à un problème: le meurtre. Tout se finit d'ailleurs presque tout le temps ainsi avec Bateman, l'inhumanité du personnage n'ayant d'égal que son intégration complète à son milieu, où sous des couverts de réussite sociale et professionnelle, se cachent des individus homophobes, machos (dans le film les seuls personnages à peu près humainement acceptables sont des femmes, à l'exception de l'inspecteur Kimball, qui lui est extérieur à ce monde), drogués, voir psychotiques.

Patrick Bateman (Christian Bale) s'appête à prendre du bon temps avec deux professionnelles

En plus de la satire l'autre point important du film est le rapport à la réalité. On ne peut pas vraiment dire, une fois le film terminé, si le narrateur, Patrick Bateman, a inventé ou fantasmé son histoire, les faits étant parfois à la limite du réel, voir en contradiction entre eux. La dernière phrase du film ("cette confession n'a servi à rien") symbolise bien le fait qu'il est impossible de savoir jusqu'à quel point les événements se sont bien déroulés. Ainsi, les deux films que l'on voit Bateman regarder dans le film, le X Gorge profonde et le film d'horreur Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper sont le reflet des actes (réellement?) perpétués par Bateman, à savoir du sexe cru à l'extrême (la scène est pourtant l'un des plus drôles du film) et des massacres d'une violence inouïe. Finalement n'a-t-il pas seulement fantasmé ses actes, en réponse aux images défilant à longueur de journée sur son écran de télévision, oppressé par le stress d'un métier, d'une société et d'une époque qui ne laissait aucun exutoire à ses jeunes gens.

Patrick Bateman (Christian Bale) s'admire lors des ses ébats amoureux
   
 


Conclusion

Jean (Chloë Sevigny), secrétaire particulière de Patrick Bateman

Mary Harron signe avec cet American Psycho, adaptation somme toute très fidèle à l'oeuvre de Brett Easton Ellis, un film diablement efficace, où l'acteur Christian Bale crève l'écran, livrant ainsi une satire de la société qui fait mouche.
A voir absolument, ne serait-ce que pour découvrir le film qui a fait du futur interprète de Batman, Christian Bale, l'acteur (voir pourrait-on dire la star) qu'il est maintenant.

 

le roman de Brett Easton Ellis à l'origine du film


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