Le premier roman de la saga,
Les hommes qui n'aimaient pas les femmes a connu un succès phénoménal,
en grande partie mérité, cette histoire policière ayant le bon ton de proposer quelque chose de neuf, ainsi qu'une trame plutôt complexe, dont il n'est pas
facile de démeller les écheveaux. Changement de cap pour ce second volume qui, bien que restant tout aussi complexe et dont il est toujours aussi difficile de
déterminer à l'avance les évennements, décide intelligement de ne pas (trop) surfer sur le fonctionnement du premier roman. Ainsi, là où
Les hommes qui n'aimaient pas les femmes était une pure enquête policière à la
Agatha Christie, avec un mystère pratiquement insoluble (mais dont nos héros trouveront bien évidemment la clé),
La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette se présente sous la forme d'un roman à la limite du hard boiled. Si les héros sont
toujours les même (Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist en tête), les cartes ont changés, et c'est maintenant au tour de Lisbeth d'avoir des problèmes avec la
justice (comme si elle avait besoin de cela). Mais le lecteur peut compter sur elle pour tirer son épingle du jeu.
Les amateurs de polar hard boiled pourront trouver que Lisbeth ressemble de plus en plus à une version féminine de Joe Kurtz, le héros de
Dan Simmons (
Vengeance et ses suites). Dans les deux cas, l'auteur
prend un malin plaisir à mettre son héros dans des situations de plus en plus ingérables, avec horde de tueurs et de psychopathes à leurs trousses. La
différence majeure étant liée au sexe et à la carrure du personnage, personne de prenant Joe Kurtz pour une proie potentielle. Les deux héros sont
pratiquement associables, avec très peu d'amis, sont prêts à tous les sacrifices pour survivre (et ce même si Lisbeth vit maintenant dans un appartement de
très grand standing), et n'hésitent jamais à recourir à la violence pour se sortir des situations les plus dangereuses.
On retrouve dans ce nouveau roman le rythme des
hommes qui n'aimaient pas les femmes, avec un début plutôt lent
(qui place l'histoire) puis s'accélère de plus en plus au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire. Différence majeure cependant, pendant un très long
moment, le roman ne reviendra pas sur Lisbeth, laissant planer le doute quand à sa culpabilité dans les meurtres qui lui sont imputés (et ce même si le lecteur
sait très bien que même si elle serait capable de telles actes, dans le cas présent, cela ne peut pas être elle).
Peut être inférieur
au premier volume, ce deuxième volet de la saga
Millénium n'en reste
pas moins un grand roman policier, avec des personnages attachants et une trame encore une fois originale et où le lecteur aura bien du mal à deviner les tenants et
aboutissants avant d'arriver à la fin du récit.
A la fin du roman, le lecteur n'a qu'une seule envie, c'est de passer à la suite. Ce qui est le meilleur des indicateurs quand à la qualité d'un livre (en tout cas la
qualité en termes d'Entertainment).
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