Troisième et dernier tome de la saga Millénium (par la force des choses, l'auteur ayant eu en tête d'écrire une dizaine de volumes), La Reine dans le palais des courants d'air commence exactement là où La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette s'arrêtait. On retrouve donc tous les protagonistes du précédent épisode, ainsi que quelques nouveaux venus, dans ce qui s'avérera être la conclusion du drame familial ayant touché Lisbeth Salander. Cette fois-ci le récit prend des tournures de roman d'espionnage, mâtiné du sous genre policier qu'est le roman de procès.
Stieg Larsson a réussi le tour de force de ne pas rester englué dans un seul genre, tout en gardant les mêmes personnages, et plus fort encore, la même histoire. Résultat, le lecteur va de surprise en surprise, et ne se lasse jamais de sa lecture. L'auteur va même jusqu'à faire un petit clin d'oeil aux films Rocky (dans le précédent volume, le personnage de Paolo Roberto faisait déjà référence à l'univers de la boxe), où les deux protagonistes se retrouvent en convalescence dans le même hôpital (même si, contrairement à Lisbeth et à son père, Rocky et Apollo Creed finissaient pas devenir les meilleurs amis du monde).
Stieg Larsson nous entraîne aussi dans des histoires secondaires, où le suspense joue là aussi une place prépondérante (la sous histoire d'Erika Berger, harcelée par un inconnu, la fuite de Ronald Niedermann). L'accumulation de trames secondaires joue beaucoup dans la réussite du récit, en mettant à tout moment du récit le lecteur dans une situation de suspense (lorsqu'une des trames se ralentit, c'en est une autre qui prend le relai), et laisse bien entendu la part belle aux retournements de situations.
Millénium est sans aucun doute possible l'une des meilleurs sagas policières de ces dernières années, qui donne envie d'en lire encore et encore, même (surtout?) si la saga s'arrête à priori définitivement sur ce troisième tome. Heureusement pour le lecteur, ce troisième livre résout toutes les trames ouvertes par la saga, et peut sans problème être vu comme le point final de l'oeuvre.
Le lecteur comprend cependant que si un nouvel épisode avait pu être écrit (il existe bien un manuscrit, mais non finalisé, qui, si les problèmes juridiques liés aux droits de ce dit manuscrit se résolvent, se verra peut-être édité), il aurait sans doute tourné autour de la soeur jumelle de Lisbeth, l'énigmatique Camilla.
 

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