
Véritable mode littéraire, la saga
Millénium est lue même par des lecteurs ne s'intéressant pas au genre policier, tout comme
Harry Potter es lu même par ceux qui n'aiment pas la fantasy. Mais, en tant que
phénomène mondial, tout le monde veut lire ces fameux romans. S'il est difficile si ces romans passeront à la postérité, il faut bien reconnaître
qu'aussi bien pour la saga de
Stieg Larsson que pour celle de
J.K. Rowling, l'auteur offre à son public une oeuvre de qualité. Dans le cas de
Millénium, en tant
que whodunit (un sous-genre du policier où le but est de découvrir, parmi un liste de suspects, lequel est le coupable, comme par exemple dans les romans
d'
Agatha Christie), il est bien difficile de trouver et le coupable et la clé du problème avant les derniers chapitres du roman (en gros, on est très loin
d'un
Mary Higgins Clark). L'enquête est bien menée, avec un début en douceur (peut-être trop, tant certains lecteurs pourront avoir du mal à rentrer
dans le livre, au point d'abandonner en cours de route), pour finir sur les chapeaux de roue, avec retournement de situation de dernière minute et suspens à la clé.
De plus, les personnages, et en particulier les deux héros, Lisbeth et Mikael, sont attachants et suffisamment originaux pour avoir une identité propre (et ne pas simplement
être un énième enquêteur sans âme, dédié à son boulot et à la psychologie limitée au strict minimum. Bien au contraire,
les personnages sont complexes, avec de nombreux secrets, failles et autres petits défauts qui les rendent humains. De plus, Mikael est clairement une version fantasmée par
l'auteur de lui-même (âge relativement équivalent, métier similaire, et surtout credo et engagement identiques).
D'ailleurs, tout comme
Stieg Larsson a toujours défendu les minorités,
Les hommes qui n'aimaient pas les femmes pointe du doigt les extré;mistes, qu'ils soient pronazis, sadiques, et bien sur misogynes, le livre étant une diatribe contre les
maltraitances des femmes, et ce sous toutes ses formes (meurtre, viol, silence, enfermement, ....).
Tout comme dans "la vraie vie",
Stieg Larsson dénonce dans ce premier tome de sa saga, et les bandits de la finance, et
les journalistes véreux et incompétents.
On peut reprocher au roman d'avoir du mal à décoller (surtout qu'au début du livre, le lecteur est assommé de noms de personnages, pour la majorité
faisant partie de la même famille, et qu'il est assez difficile de se souvenir qui est qui, et ce même avec l'arbre généalogique fourni dans le livre par le
héros); on peut aussi trouver que les méchants, une fois démasqués, ont trop tendance à être bigger than life (le moins que l'on puisse dire, c'est
que
Stieg Larsson, dans la description des perversités de ses personnages, va très loin). Mais malgré
ces défauts,
Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes est un excellent roman policier, dont on redemande une fois arrivé à la dernière page. S'il
n'existe que trois volumes à cette saga, c'est bien entendu lié à la mort prématurée de son auteur, ce dernier ayant en tête d'en écrire
bien d'autres (il imaginait une dizaine de romans).
Titre précédent / Titre suivant de la Saga Millénium
|
|
|
|
|
|