Katherine Kurtz a trouvé, avec son
Cycle des Derynis,
à la fois un filon et un public, et ce malgré les réelles faiblesses de son récit. En effet, les personnages, qui faisaient déjà preuve dans les deux
précédents épisodes (
le réveil des magiciens et
la chasse aux magiciens) d'un manque d'épaisseur flagrant (à l'instar de romans d'heroic-fantasy type
les royaumes oubliés) ainsi que d'une immuabilité quasi totale (mis à part certains personnages secondaires, aucun personnage n'évolue au cours des histoires),
démontrent avec ce dernier récit du
premier cycle les limites d'écrivain et de narrateur de
leur auteur. Ainsi, et c'était déjà le cas dans les autres romans, le lecteur est toujours en avance sur le
récit. Résultat, l'ennui et la monotonie s'installent. Ajoutons à cela un côté roman-feuilleton marqué, avec rappel toutes les 30 pages des personnages, des
enjeux, voir même des événements passés, et l'on comprendra pourquoi ce cycle est à déconseiller à tous les lecteurs un tant soit peu regardant quand
à la qualité de leurs lecteurs. On est en effet très loin d'un
Seigneur des anneaux, voir même
d'un
Elric le nécromancien. En cela le
Cycle des Derynis ressemble au très surestim1EACUTE.
cycle de la Belgariade de
David Eddings.
Ici, tout est pourtant fait pour agacer le lecteur: des personnages totalement insouciants, aux pouvoirs démesurés, dont on sait pertinemment qu'il ne leur arrivera rien alors même que
l'auteur nous rabâche pratiquement à toutes les pages les dangers auxquels ils sont confrontés; des méchants caricaturaux (la palme à Wencit, qui cumule à lui
seul pratiquement tous les archétypes du bad-guy); et des événements téléphonés. Rien n'évolue véritablement, et on a souvent l'impression que
l'histoire tourne en rond. Et encore et toujours, on se demande l'intérêt d'avoir placé son univers dans une Europe alternative, où l'Eglise est à quelque
chose prêt la même que celle du monde dans lequel nous vivons.
Malgré ses nombreux défauts, le cycle connut un véritable succès en son temps, allant même jusqu'à concourir pour le prix Mythopoeic. Logiquement,
Katherine Kurtz continua sur sa lancée en écrivant un nouveau cycle,
la Trilogie des Rois, se déroulant
deux siècles plus tôt par rapport à la
Trilogie des magiciens.
Titre précédent / Titre suivant du cycle des Derynis
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