
Deuxième tome du
Cycle de Derynis, après
le Réveil des magiciens,
la chasse aux magiciens reprend l'histoire pratiquement là où elle
s'était arrêtée, à savoir juste après le couronnement du roi Kelson. Les enjeux sont toujours les mêmes, les personnages aussi. Seul changement: de chasse au
trésor, l'histoire se transforme en pure aventure, puisant à la fois dans la tradition du roman-feuilleton et dans celle de l'Heroic Fantasy à la
R.E. Howard.
Certains des défauts présents dans
le Réveil des magiciens, comme le trop grand modernisme des
personnages par rapport à l'époque où ils sont censés vivre, sont encore plus visibles dans de second volume. Les héros en particulier, Morgan et Duncan, choquent
par leurs réactions (et en particulier face à l'une des plus grandes menaces du moyen-âge: l'excommunication). Ce qui serait apparu dans un univers totalement inventé comme
un choix délibéré de créer une société aux mœurs loin de celle que l'on a connu durant la fin du Moyen-âge en Europe, ne peut pas ici être
accepté, de part le choix de l'auteur de poser son histoire dans une Europe parallèle, où l'Eglise catholique serait (à peut-prêt) ce qu'elle était en ce temps.
Problème, n'est pas médiéviste accompli qui veut, et
Katherine Kurtz de proposer une vision tellement éloignée
de tout réalisme historique que cela à se demander pourquoi avoir choisi au lecteur d'imposer un tel choc entre monde réel et univers fantasmé par l'auteur.
Katherine Kurtz cherche au travers de son récit de nous parler des guerres intestines de religion, mais n'arrive qu'à
imposer l'ennui, surtout si l'on compare avec
le nom de la rose d'
Umberto Eco, qui lui, connait sa
période sur le bout des doigts, et sait rendre la complexité de l'époque et des tensions au sein de l'Eglise Catholique. Ici, tout ne revient qu'à un homme, l'archevêque
Loris, qui a juré la mort d'un autre, Morgan, au simple fait qu'il est étranger (un demi-deryni). C'est une raison bien faible pour mettre un pays à feu et à sang.
Même en faisant une croix sur le manque de réalisme de l'histoire, le récit est tellement balisé (tout comme se fut le cas pour
le Réveil des magiciens) que le lecteur a pratiquement toujours au minimum un ou deux chapitres d'avances sur sa lecture,
ce qui n'est jamais bon signe.
Aux Etats-Unis, le roman fut très bien accueilli, et par la critique, et par les lecteurs, puisqu'il fut non seulement sélectionné au Mythopoeic Fantasy Award, mais fut
aussi classé parmi les meilleurs récits de 1973 par les lecteurs du magazine Locus (à la quinzième place, la gagnant étant cette année là
Isaac Asimov avec son roman
les Dieux eux-mêmes).
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