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Les Dieux eux-mêmes



 
Les dieux eux-mêmes, chez livre de poche

Auteur

Isaac Asimov

 

Genre

Science Fiction
 

Année de sortie

1972
 

Résumé


 
En 2070, la Terre vit dans la prospérité et le bonheur grâce à la Pompe à Electrons, qui fournit une énergie illimitée et gratuite. Une découverte extraordinaire, à moins que...
A moins que cette invention miraculeuse ne constitue à plus ou moins longue échéance une menace imparable pour notre Univers ; un piège tendu par une civilisation parallèle pour annihiler notre réalité.
Seules quelques personnes ont pressenti la terrible vérité : un jeune physicien marginal, une Lunarite intuitionniste, un extraterrestre rebelle vivant sur une planète qui se meurt.
Mais qui les écoutera ? Qui les croira ? Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.
Avec ce roman ambitieux et captivant qui marquait son retour à la science-fiction, Isaac Asimov a obtenu le prix Nebula 1972 et les prix Hugo et Locus 1973.

 

 


 

Avis

Note :
 
Isaac Asimov n'a jamais, de toute sa carrière d'écrivain, arrêté d'écrire. Cependant, pendant une quinzaine d'années, il n'écrivit plus de romans de science-fiction, préférant se tourner vers autre chose, et en particulier la nouvelle. Autant dire que lorsque sort les dieux eux-mêmes, les lecteurs étaient impatients de dévorer le nouvel ouvrage du maître.
D'ailleurs, à l'origine, les dieux eux-mêmes ne devait pas être un roman, mais bien une nouvelle, mais Isaac Asimov c'est laissé entraîner par ce qui à l'origine n'était qu'une boutade (expliquer de façon crédible l'existence du Plutonium 186, élément impossible dans la nature). L'auteur, comme toujours dans ses écrits, tient à rester le plus réaliste possible, et ce même (surtout) s'il s'agit de science-fiction. Pour lui la science-fiction est par définition même de la science mâtinée de fiction. Pas d'univers improbable ici, où des races E.T. évoluent les une à côté des autres dans problème aucun (comme dans la majorité des space-opéras). Il est d'ailleurs bien question de contact E.T. dans ce roman, mais Isaac Asimov appuie bien le fait, dès le début du roman, sur l'impossibilité du contact entre humains et extra-terrestres. Tout comme Frank Herbert dans son étoile et le fouet (1973), la différence est trop importante entre les races pour qu'elles ne puissent se mélanger, voir se comprendre. Et c'est bien là où se trouve la force de ce roman: faire comprendre les difficultés de dialogue et de compréhension entre les races/peuples/cultures.
L'auteur, dans un premier temps, nous démontre qu'entre humains et E.T. il est pratiquement impossible d'avancer et de se comprendre, puis dans un deuxième temps il se focalise sur le même problème, mais cette fois-ci entre terriens et lunatiques (les habitants de la lune), pourtant humains tous les deux. Mais dans ce dernier cas l'espoir existe. Par extrapolation on comprend qu'Asimov nous parle aussi (surtout?) des problèmes entre les peuples humains. Avec un petit effort (et la science est un bon moyen de commencer) il est possible de régler la majorité des problèmes. Une leçon humaniste comme Isaac Asimov aime à en faire.
 
Le roman est découpé en trois parties, chacune abordant d'un point de vue différent le problème lié à cette interaction multiraciale, due à la découverte de ce fameux composant impossible, le Plutonium 186. Dans la première partie, en quelque sorte l'introduction à l'histoire, c'est du point de vue humain qu'est abordé le sujet. Ce n'est pas par hasard que l'on commence par l'humanité, cela permet au lecteur de s'identifier plus facilement au premier personnage de point de vue, et de comprendre (en partie) les tenants et aboutissements de l'histoire. Dans la seconde partie, c'est du point de vue est extra-terrestres qu'est racontée la même histoire (bien qu'à priori rien ne lie les deux segments). Isaac Asimov ne tombe d'ailleurs pas dans l'anthropomorphisme et arrive à nous décrire l'une des races E.T. les plus éloignées de l'homme que la littérature n'ait vue depuis longtemps. Si l'histoire avait commencée par cette partie, il n'aurait pas été aisé de comprendre ce qui se passe. Cette seconde partie contrebalance ce qui a été raconté précédemment et permet de bien appréhender tous les enjeux. Enfin, dans la troisième et dernière partie, l'auteur nous plonge dans la cité lunaire, presque à mi chemin entre l'humanité telle que nous la connaissons et une civilisation extra-terrestre. La conclusion de l'histoire, qui permet de mettre tout le monde d'accord, vient donc d'une entité presque extérieure au drame humanité/E.T.; en quelque sorte une façon de dire à chacun de faire des efforts pour s'adapter à l'autre et tout ira mieux dans le monde.
 
Les dieux eux-mêmes reçut les plus prestigieuses récompenses de la littérature fantastique, à savoir le Nebula en 1972, le Hugo en 1973 et le Locus la même année. Toutes ces distinctions semblent surdimensionnées par rapport à la qualité du roman (qui reste de très bonne facture), et semblent plus récompenser un auteur n'ayant jusque là pratiquement jamais connu les honneurs de ses pairs.
 
Le titre du roman est en fait une citation de Friedrich Schiller : Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain.

 

 


 
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