
Deuxième tome de la tétralogie uchronique teinté de fantasy de
Greg Keyes,
l'algèbre des anges reprend les aventures de Benjamin Franklin, Adrienne de Montchevreuil et Isaac Newton quelques années après
Les démons du roi-Soleil. Vient s'ajouter un nouveau personnage de premier plan,
un indien nommé Red Shoes, renforçant encore l'américanisme dominant du roman. De plus en plus cette histoire ressemble à une
conquête de l'Ancien Monde par la Nouveau, sorte d'inversion de la réalité historique. Pourquoi pas, l'idée est en soi
plutôt intéressante. Mais l'auteur peine à nous faire croire à ses personnages principaux; la raison principale étant
paradoxalement que ces personnages sont en grande partie de véritables personnages historiques (en plus de Ben Franklin et Isaac Newton,
citons les rois de Russie et de Suède, Barbe-Noire, Cotton Mather, et bien d'autres encore).
Là où l'auteur arrivera à faire illusion quand à la crédibilité de ses personnages avec sa saga des
royaumes d'épines et d'os
(
Le roi de Bruyère et ses suites), il peine dans cette saga à nous
décrire ses personnages (la palme se partageant entre le roi de Suède, Charles XII, et Benjamin Franklin).
Par contre, tout comme dans tous les romans de l'auteur, l'action est omniprésente et très bien géré par un écrivain qui
maîtrise son art, en tout cas dans le cadre de l'Entertainment.
Sans jamais révolutionner le genre,
Greg Keyes arrive à proposer au lecteur une saga
divertissante, même si elle s'avère être beaucoup moins érudite que l'on pourrait imaginer au vu du sujet. que le lecteur ne se trompa pas: Nous sommes loin de la
qualité d'un cycle comme celui d'
Alvin le faiseur d'
Orson Scott Card.