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A l'intérieur


 
Affiche du film

 


 

Titre original

A l'intérieur

Synopsis

Depuis la mort tragique de son mari dans un accident de voiture, Sarah est seule et malgré une mère omniprésente, c'est seule qu'elle passera son réveillon de Noël. Seule et enceinte. Dans sa maison, tout est calme. Jusqu'au moment où quelqu'un vient frapper à sa porte. Derrière, une femme prête à tout pour arracher l'enfant qu'elle porte en elle...

Genre

Horreur

Année de production

2007

France

Date de sortie en France

24 mai 2007

Réalisateur

Alexandre Bustillo
Julien Maury

Musique

François Eudes

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Béatrice Dalle
Béatrice Dalle La femme
Alysson Paradis
Alysson Paradis Sarah
Nathalie Roussel
Nathalie Roussel Louise
François-Régis Marchasson
François-Régis Marchasson Jean-Pierre
Jean-Baptiste Tabourin
Jean-Baptiste Tabourin Matthieu
Dominique Frot L'infirmière
Tahar Rahim
Tahar Rahim un policier municipal
Ludovic Berthillot un policier de la BAC
Emmanuel Lanzi
Emmanuel Lanzi un policier de la BAC
Nicolas Duvauchelle
Nicolas Duvauchelle un policier de la BAC
Aymen Saïdi
Aymen Saïdi Abdel

 


 

Récompenses

Festival de Sitges Festival de Sitges
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleurs maquillages2007 
Carnet Jove Jury Award2007Julien Maury et Alexandre Bustillo
Citizen Kane Award (meilleure révélation)2007Julien Maury et Alexandre Bustillo
Grand prix du film fantastique européen2007Julien Maury et Alexandre Bustillo

 

 


 

Nominations

Festival de Sitges Festival de Sitges
catégorie
Année
Bénéficiaire
Meilleur film2007Julien Maury et Alexandre Bustillo

 

Critique du Film

Note :
 
 
Béatrice Dalle dans A l'intérieur

 
Mother fighters

 
S'il existe aujourd'hui un véritable courant cinéphilique de genre hardcore en France, mené par des noms comme Alexandre Aja (Haute Tension), Fabrice Du Welz (Calvaire, et ce même s'il s'agit d'un film belge), Pascal Laugier (Martyrs), Claire Denis (Trouble Every Day), ou bien encore Gaspar Noé (Irréversible), nul ne peut le nier. Preuve en est, les américains, maîtres du genre, ont les yeux braqués sur le France et cherchent à attirer à eux les jeunes talents horrifiques (Alexandre Aja, Eric Valette, David Moreau et Xavier Palud, et avant eux Christopher Gans). Malgré ce mouvement artistique reconnu, il reste encore aujourd'hui en France très difficile de monter un film d'horreur, en particulier s'il s'agit d'une première réalisation. C'est pourtant ce qu'ont réussi à faire Julien Maury et Alexandre Bustillo, ce dernier étant aussi scénariste du film.
 
Face à face entre Bétrice Dalle et Alysson Paradis dans A l'intérieur

 
Très influencé par des cinéastes comme John Carpenter (en particulier Halloween, la nuit des masques) ou bien encore Dario Argento (Ténèbres), et de façon générale par le slasher et son pendant italien le giallo, Alexandre Bustillo conçoit avec à l'intérieur une histoire dérangeante, où une jeune femme enceinte se retrouve harcelée chez elle par une femme voulant à tout prix lui extirper du ventre son enfant à venir. En associant la femme enceinte, symbole de douceur et de bonheur à venir, et le slasher (brutalité et mort violente), le film toucher un quasi tabou. Rares sont en effet les films à envisager la mort par violence d'une femme enceinte (de fait, un film comme Narc, qui débute justement comme cela, reste marqué tout au long de son histoire par cette extrême violence). De plus, si le slasher peut être réduit à une image, c'est celle du sang, elle aussi très liée à la femme enceinte.
Thématiquement, accouchement et slasher ont cela qui les oppose que dans un cas la douleur vient d'un désir de sortie du corps (le bébé), et dans l'autre de celui d'une pénétration (la lame du tueur dans le corps de la victime). Une pénétration qui souvent, s'accompagne d'une connotation sexuelle. Or, sans sexe, pas de femmes enceintes! C'est dire si associer l'un et l'autre s'avère d'une logique thématique implacable.
Et comme si cela ne suffisait pas, les deux réalisateurs font le partie pris d'un gore assumé, frontal et sans concession. Et faut-il rappeler à quel point un accouchement peut s'avérer violent et difficile pour une femme?
 
Macabre découverte dans A l'intérieur

 
Alexandre Bustillo et Julien Maury livrent avec à l'intérieur un film abouti techniquement, mêlant habillement effets en live (la grosse majorité des effets) et CGI (totalement transparents), le tout habillé par une photographie (due à Laurent Barès) mettant en valeur à la fois les ombres (les noirs sont omniprésents, et presque toujours insondables) et le sang (rouge et lui aussi omniprésent). Les réalisateurs ne tombent pas dans le piège de la caméra virtuose (le risque lié aux tournages en lieu clos). Par contre, ils n'hésitent jamais à se montrer complaisant avec le gore (mais une complaisance assumée), à la limite du Grand-Guignol, avec comme conséquence, au choix, soit de faire fuir ceux que rebutent les excès de ce type, ou au contraire de satisfaire ceux justement en demande de ce genre d'effets, bien trop rarement traités au premier degré au cinéma. Même des films comme Hostel n'osent pas être totalement premier degré dans l'approche. A l'intérieur est un film suffisamment notable pour que Srdjan Spasojevic, réalisateur d'un Serbian Film justement réputé pour ses excès gore premier degré cite le film d'Alexandre Bustillo et Julien Maury comme un exemple qu'il a voulu suivre avec A serbian film.
A noter que, comme la plupart du temps lorsqu'un ex-journaliste cinématographique devient réalisateur (cf. Yannick Dahan ou bien sur Christophe Gans), le défaut principal dans la mise en scène est la même, à savoir une précision notable dans la technique au détriment d'une direction d'acteurs médiocre.
 
Béatrice Dalle dans A l'intérieur

 
A l'intérieur n'est pas un film manichéen. Si à première vue, le film nous propose d'assister au combat à mort entre une gentille fille (Alysson Paradis) et un monstre sanguinaire (Béatrice Dalle), petit à petit les réalisateurs vont tempérer cette idée. Si le personnage de Sarah ne va pas tellement évoluer (en tout cas vis à vis de son image), celui de Béatrice Dalle va, petit à petit, se complexifier au point d'arriver à faire ressentir au spectateur une certaine empathie envers elle, et ce même si jamais ses actes ne quitteront le cadre de l'inadmissible. De monstre sanguinaire intouchable, façon slasher donc, elle devient femme, rendue folle par les événements, une femme qui rappelle thématiquement celle jouée par Mia Farrow dans Le Cercle infernal, à savoir une femme capable de tout pour serer son bébé dans ses bras, y compris de tuer ou de mourir.
Si la Femme a donc l'invulnérabilité (de façade) et le don d'ubiquité des tueurs de slashers, elle a cependant les oripeaux typiques des tueurs de Giallo, à savoir une arme blanche (couteau, ciseaux, ...), et bien entendu des gants noirs (cf Six femmes pour l'assassin de Mario Bava). Et femme giallesque oblige, une grande robe (noire, bien sur), gothique au possible, quand à elle inspirée des vêtements portés par Deborah Kerr dans Les Innocents, un film qui a servi d'influence majeure au film de Alexandre Bustillo et Julien Maury non pas tant dans le fond que dans la forme narrative, à savoir privilégier les plans figés aux plans en mouvement pour créer l'angoisse.
 
Alysson Paradis dans A l'intérieur

 
A l'intérieur a bénéficié d'un budget de 2,5 millions d'euros, c'est à dire le budget de pratiquement tous les films du courant hardcore horrifique français (Haute tension d'Alexandre Aja, Frontière(s) de Xavier Gens, La Horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher, Martyrs de Pascal Laugier, La meute de Franck Richard ont tous des budgets compris entre 2 et 3 millions d'euros). Sans surprise en salles le film ne remportant pas assez pour rembourser le budget, avec seulement 500 000 euros de recettes. Mais ce résultat est à pondérer par une sortie en salles limitées, un positionnement peu attractif (ultra violence, gore à outrance, thématique générale difficile), un public forcément restreint, et un ciblage plutôt conçu pour le marché de la vidéo.
Impressionné par le résultat, le réalisateur espagnol Jaume Balagueró ([REC]) a montré son envie d'en réaliser un remake dans un futur plus ou moins proche.
 
Si vous avez aimé A l'intérieur, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
Haute tension Haute tension Parce qu'Alexandre Aja a réussi à relancer le cinéma de genre français, et en particulier le slasher, un genre jusque là plutôt réservé aux anglo-saxons
La Horde La Horde Parce que ce film (de genre) est lui aussi réalisé par un ex journaliste de chez Mad-Movies, Yannick Dahan, tout comme le fut en son temps Alexandre Bustillo
Audition Audition Parce que les deux films ont en commun de débuter comme un simple drame pour se transformer petit à petit en pellicule ultra-violente et dérangeante
Martyrs Martyrs Un autre film phare de la mouvance ultra-violente du cinéma de genre français
Livide Livide Le second film des duettistes Alexandre Bustillo et Julien Maury, de nouveau avec Béatrice Dalle en tête d'affiche
 
 


 

Conclusion

 
A l'intérieur est un film entier, qui ne prend pas le genre de haut, qui s'autorise des débordements gore et thématiques rares (le supplice d'une femme enceinte), et qui offre à ses deux interprètes, Alysson Paradis et Béatrice Dalle une véritable lutte de titans, sans merci et sans concession.
Avec son traitement hyper (presque supra) réalise, à l'intérieur ridiculise visuellement parlant pratiquement tous les slashers américains actuels, aseptisés et par trop consensuels, à défaut (mais ce n'est pas le but) de créer un spectacle facile à suivre et distrayant.
De par son sujet et son traitement, il ne sera destiné qu'à un public "choisi", amateur de sensations très fortes.
 
Une chose est sure, que l'on aime ou pas à l'intérieur, il faut reconnaître les deux jeunes réalisateurs, Alexandre Bustillo et Julien Maury comme deux artistes talentueux sur lesquels il faudra compter dans les années à venir.
 
Alysson Paradis dans A l'intérieur

 

 


 
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