Cette histoire est tout d'abord sortie sous la forme d'un roman, puis elle a été (librement) adapté par son auteur,
J. Jefferson Farjeon, pour le théâtre, avant d'être portée à l'écran par
Alfred Hitchcock en 1932 dans son film
Numéro dix-sept.
Si le film est l'un des moins réussi du maître, cela est avant tout dû à deux raisons. Tout d'abord le cinéaste ne s'est pas énormément
appliqué (ni impliquer) à rendre son histoire passionnante (quoique le film recèle tout de même quelques éclairs de génie, comme le fait de réussir à tenir
une bonne moitié du film dans un escalier),
Hitchcock désirant avant tout oublier la mésaventure
A l'Est de Shanghai. La seconde raison tient dans la matière même du récit. En effet,
J. Jefferson Farjeon a bien du mal à créer une ambiance, et surtout à rendre les personnages
attachants. Les retournements de situations incessants sont parfois incompréhensibles, l'auteur cherchant visiblement à noyer le lecteur pour son twist final qui tombe
à l'eau.
Mélangeant humour et suspense sans trop jamais savoir vers où faire pencher la balance, le roman n'arrive jamais à être efficace ni dans un genre ni dans l'autre.
Dommage, car l'histoire comprend de nombreuses bonnes idées, malheureusement mal exploitées.
Alfred Hitchcock
arrivera d'ailleurs presque à faire le tri entre le mauvais et le bon pour son film, qui s'éloigne, surtout dans son dernier acte, du roman de
J. Jefferson Farjeon.
Le style de l'auteur est parfois pompeux, et parfois tout au contraire familier,
Farjeon prenant même parfois le
lecteur à partie, comme cela se faisait bien souvent, en particulier au XIXème siècle (problème, le roman date lui du siècle suivant). Résultat, un
style qui justement en manque énormément, de style.
Pourtant, le récite se lit facilement, et surtout vite, permettant au lecteur de ne pas (trop) s'ennuyer. Car, malgré tout, conscient de ses limites,
J. Jefferson Farjeon n'a pensé son
Numéro dix-sept comme un divertissement populaire, ni plus ni moins.
Et si aujourd'hui, la façon de raconter ce genre d'histoire est dépassée, il fut un temps où les lecteurs aimaient ce genre de littérature populaire.