Isaac Asimov décide avec
face aux feux du soleil de prendre
son précédent roman du
cycle des robots à
contrepied. En effet, si dans
les cavernes d'acier, tout l'histoire se déroulait non seulement sur Terre, mais aussi et
surtout dans des coupoles surpeuplées, dans ce deuxième roman, le détective Elijah Baley et son comparse le robot Daneel Olivaw se voient contraints (surtout dans le cas de Baley)
de se rendre sur une autre planète, une planète où ne vivent en tout et pour tout que 20000 humains, entourées de millions de robots. Bien plus encore, jamais ces humains
ne se rencontrent. Mais un meurtre a bel et bien eu lieu.
Asimov, sous couvert de whodunit, se penche sur les peurs des hommes: peur des espaces ouvert pour Elijah, peur de la présence
d'un autre être humain pour les habitants de Solaria, mais aussi peur des robots, ainsi que d'autres phobies, comme le racisme, l'attirance sexuelle outrancière (traité ici avec
beaucoup d'humour et ... de pudeur), et quelques autres encore.
Si le roman nous démontre une chose, c'est bien que tout être rationnel que nous soyons, nous dépendons avant toute chose de notre éducation et de l'environnement dans lequel
nous sommes éduqués. Une façon pour cet humaniste qu'était
Isaac Asimov de nous démontrer par A plus B
que derrière nos différences de façade, nous sommes tous pareil.
Rappelant forcément les enquêtes d'Hercule Poirot, les aventures spatiales d'Elijah Baley et de Daneel Olivaw prouvent encore une fois qu'il est possible de mélanger les genres
avec succès pour peu que l'on ait du talent. D'ailleurs, un auteur comme
Philip K. Dick cherchera lui aussi sa vie durant à
effacer ces frontières invisibles, dans son cas entre la science-fiction et le mainstream (comme par exemple avec son roman
coulez mes larmes dit le policier).
Isaac Asimov aime ses robots, mais il n'est pas dupe, il sait que malgré les Trois Lois de la Robotique qu'il a lui-même
créé, l'homme est assez ingénieux pour trouver des moyens de contourner ces dites lois, et
face aux feux du soleil d'en donner un exemple. Mais bien sur, cela ne remet
pas en cause le progrès que représente pour l'humanité l'usage de robots, surtout lorsqu'ils sont utilisés à bon escient. Ce n'est pas parce qu'il y a des dangers
publics sur la route qu'il faut interdire les voitures. Il faut juste faire en sorte que les voitures soient les plus sures possibles. Bref, comme toujours chez
le bon docteur, il ne faut pas avoir peur de la science (le syndrome de Frankenstein); bien au contraire, il faut apprendre à
l'apprivoiser, pour le bien de l'humanité.
Nos deux enquêteurs seront de retours pour notre plus grand plaisir dans
les robots de l'aube.
Titre précédent / Titre suivant du Cycle d'Elijah Baley et de Daneel Olivaw
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Adaptations
Face aux feux du soleil a connu une adaptation télévisuelle, en 1969.