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cycle de Fondation.
Dernier roman du cycle écrit par
Isaac Asimov, peu de temps avant sa mort,
l'aube de Fondation comble le vide narratif entre
Prélude à Fondation et
Fondation (si tant est qu'il y ait réellement un vide narratif). Sachant qu'il
devra raconter les cinquante ou soixante dernières années de la vie de son héros, Hari Seldon, le Bon Docteur décide
(intelligemment) de couper son histoire en chapitres, pouvant presque se lire indépendamment, chacune se focalisant sur une partie bien
spécifique de sa vie. Le
précédent volume ne
connaissait aucune coupure temporelle et ne suivait qu'un seul héros. Le volume suivant, quand à lui, est conçu en chapitres
séparés dans le temps par plusieurs dizaines d'années, avec à chaque fois un nouveau héros.
L'aube de Fondation
sert donc en quelque sorte de liant et d'un point de vue histoire et d'un point de vue stylistique.
Alors bien sur, de part sa position entre deux romans, l'intérêt de cet ultime volume est forcément moindre que les autres romans du cycle.
Parfois même, le lecteur peut avoir l'impression de ne rien apprendre de nouveau, et risque de prendre de la distance avec le roman, et par
conséquent ne pas y prendre de plaisir. Heureusement que l'auteur manie toujours aussi talentueusement sa plume, et centre son histoire sur
d'autres sujets que sur la psychohistoire. Il est donc question ici d'intrigues politiques, d'enquêtes et de découvertes inattendues.
Ainsi, par exemple, l'énigme sur l'humanité de Dors, la femme du docteur Seldon sera résolue. Bien sur, les lecteurs attentifs du
cycle connaissaient déjà la réponse (il y était plus ou moins fait mention dans
Terre et Fondation).
Une fin de cycle en demi-teinte, même si ce dernier roman reste passionnant, qui ne diminue en rien la qualité des autres écrits
du cycle. Heureusement, et contrairement à de nombreuses préquelles, cela ne remet en rien en cause la logique des suites
écrites avant. Le jeu de la préquelle est difficile, et seuls les meilleurs scénaristes et écrivains peuvent s'en sortir
sans dommages collatéraux.
Isaac Asimov est de ceux-là. Il est peut-être
même le meilleur du genre, car en un tour de magie dont il a le secret, il a réussi à rendre cohérente entre elle toute sa
production littéraire de science-fiction, qui s'étale pourtant sur plus de cinquante ans et quelques milliers de pages.
La suite du cycle est racontée dans le roman
Fondation.